La vente des fleurs profite à l’économie des pays africains. L’Ethiopie et le Kenya se positionnent comme des fleurons de cette industrie, en permettant à leurs productions de parcourir au quotidien les marchés du monde entier. Ces dernières années, l’Ethiopie est devenue l’un des principaux pays exportateurs de fleurs vers l’Europe avec un chiffre d’affaires de plus de 300 millions de dollars US par an.
La beauté de la nature africaine s’exporte. A travers le commerce des fleurs, l’Afrique se vend bien sur le marché international. L’industrie de la production et de l'exportation de fleurs est devenue un secteur important de l'économie dans un certain nombre de pays dépendant de l'agriculture et ayant un faible développement industriel. Selon un rapport du Centre pour la promotion des importations provenant des pays en développement – CBI-Pays-Bas, publié en 2007, les importations provenant de l'Union européenne se chiffrent à 3,4 milliards d'euros, et on y consomme plus de 50 pour cent des fleurs du monde entier. L’Afrique n’est pas en reste de cette économie mondiale des fleurs. En effet, le Kenya et l’Éthiopie considérés comme les premiers producteurs de fleurs sur le continent ont su développer sur leur sol des initiatives pour attirer les producteurs. Grâce aux opportunités d’investissement que ces États octroient aux investisseurs étrangers, le marché des fleurs a connu un boom particulier ces dernières années. A cet effet, une série d’avantages, comme des années d'exonération fiscale, des terrains et des prés à bas prix, ou encore l'électricité gratuite, sont offerts aux investisseurs, surtout étrangers, en Éthiopie. Le Kenya n’est pas en reste dans la mesure où il a gagné des parts de marché dans le commerce des fleurs. En moyenne, cet État produit 120.000 tonnes de fleurs coupées de janvier à août. Le plus grand défi de ces pays producteurs de fleurs coupées est de faire face à la crise économique qui secoue l’Europe et le reste du monde. Dans la mesure où le commerce et la consommation des fleurs sont plus importants dans les pays européens et américains, la rentabilité de ce secteur d’activité dépend de la vitalité des économies de ces continents précités. Or, le Kenya exporte principalement ses fleurs vers l'Europe. Selon plusieurs rapports, la crise a provoqué une chute de 30 % de la demande européenne en fleurs. De plus, la Colombie, le plus grand exportateur de fleurs au monde après les Pays-Bas, exporte également de plus en plus de fleurs vers l’Europe parce que le marché américain s’est effondré. Les producteurs de la région de Naivasha, la principale région productrice de fleurs au Kenya, ont dû réduire la quantité de fleurs produites parce qu'ils n'ont plus assez d'eau pour l'irrigation. Le niveau d'eau dans le lac Naivasha est en baisse de façon alarmante et le gouvernement a introduit un programme de rationnement pour contrer ce risque d’assèchement. L’eau à usage domestique a reçu la priorité des autorités. Le lac a déjà été entièrement sec à deux reprises dans le passé.
Historiquement…
Historiquement, c’est trente ans après le Kenya que l’Éthiopie s’est lancée dans la production et la commercialisation des fleurs coupées. L’avantage de ce pays est son climat tempéré et son altitude qui prête à une plus grande production de ces objets de beauté de la nature. Addis-Abeba, la capitale, est à 2500m d’altitude et mieux, le pays regorge d’abondantes ressources en eau. Grâce à l’accent mis sur les investissements directs étrangers, l’Éthiopie a su se positionner comme un fleuron de l’économie des fleurs dans la région. Des producteurs et des exportateurs affirment faire des chiffres d’affaires de plus de 4 millions d’euros par an lorsque les marchés kenyans et éthiopiens se prêtent aux affaires. L’industrie des fleurs, malgré quelques soubresauts économiques sur le marché international, se prête bien au développement économique. Les fleurs coupées participent de l’économie du Kenya et de l’Éthiopie. C’est une aubaine pour l’Éthiopie qui, contrairement à son statut de pays très pauvre, possède des éléments de valeur à partager avec le reste du monde.