Les progrès réalisés par les économies africaines pour parvenir à la croissance économique doivent s’accompagner d’efforts multiples visant à stimuler leur compétitivité à long terme, si l’on veut que le continent parvienne, un jour, à des améliorations durables. Tel est le constat du Rapport 2013 récemment publié sur la compétitivité de l’Afrique.
Ce rapport dénommé «Connecter les marchés africains de manière durable» publié au début du mois de mai dernier, est produit conjointement par la Banque africaine de développement, la Banque mondiale et le Forum économique mondial. Selon, la principale conclusion de ce rapport, l’intégration régionale est un instrument essentiel pour aider l’Afrique à accroître sa compétitivité, diversifier sa base économique et créer suffisamment d’emplois pour sa population jeune et en rapide voie d’urbanisation. «La croissance de l’Afrique doit être replacée dans le contexte international plus large, où les gains encourageants dans la croissance économique contredisent la faiblesse sous-jacente de sa compétitivité à long terme. L’intégration régionale est la clef qui permet de remédier à cette faiblesse en apportant des avantages économiques et sociaux plus larges ; elle devrait donc être considérée comme prioritaire par les dirigeants africains qui cherchent à garantir que l’Afrique tienne ses promesses», a déclaré, dans ce cadre, Jennifer Blanke, économiste en chef au Forum économique mondial. Ce rapport esquisse également les principaux problèmes politiques posés pour la réalisation, de manière plus concrète, de cette dite intégration régionale. Le rapport comporte des profils de compétitivité détaillés de 38 économies africaines. Ces profils fournissent un résumé exhaustif des moteurs de la compétitivité dans chacun des pays couverts par le rapport, et sont utiles pour les décideurs politiques, les stratégistes commerciaux, les autres parties prenantes essentielles ainsi que tous ceux qui s’intéressent à la région. Avec le soutien du gouvernement sud-africain, plus de 865 participants venant de plus de 70 pays ont participé au Forum économique mondial sur l’Afrique tenu du 8 au 10 mai au Cap, en Afrique du Sud. Sous le thème "Tenir les promesses de l’Afrique", l’ordre du jour de la réunion a intégré trois piliers principaux, à savoir comment accélérer la diversification économique, stimuler les infrastructures stratégiques et libérer les talents de l’Afrique.
Les axes pour booster la compétitivité
La compétitivité de l’Afrique dans son ensemble est à la traîne par rapport à d’autres régions émergentes, surtout s’agissant de la qualité des institutions, des infrastructures, des politiques macro-économiques, de l’éducation et de l’adoption de la technologie. De larges fossés demeurent entre ses économies les mieux classées et celles qui arrivent en dernier. Le rapport évalue la manière dont l’Afrique réussit à créer les facteurs sociaux et environnementaux nécessaires pour combler ces fossés ou pour les atténuer. Les exportations africaines restent trop fortement axées sur les produits de base et la part du continent dans les échanges mondiaux reste faible, malgré l’existence de nombreuses communautés économiques régionales et la libéralisation des marchés nationaux. Les échanges intra-africains sont particulièrement limités. Le rapport identifie une administration frontalière lourde et opaque, en particulier pour les procédures d’import-export, l’utilisation limitée des technologies de l’information et de la communication (TIC) ainsi que des déficits persistants en matière d’infrastructures comme étant les principaux obstacles à des niveaux d’intégration régionale plus poussés. Il montre également que ces défis sont particulièrement prononcés pour les économies africaines enclavées. Le déficit de l’Afrique en matière d’infrastructures constitue une grave entrave à l’intégration régionale, et ce problème est encore accentué par la croissance des marchés de consommation et par l’urbanisation. La mise en place d’infrastructures suffisantes et efficaces aidera les économies africaines à accroître la productivité pour la fabrication de biens et la fourniture de services, contribuera à améliorer la santé et l’éducation et aidera à assurer une distribution plus équitable de la richesse nationale. Le rapport examine la manière dont les pôles de croissance constituent de nos jours des vecteurs importants pour consolider la capacité productive et stimuler l’intégration régionale en attirant des investissements. Comme la Banque mondiale investit dans les pôles de croissance depuis plusieurs années, ce rapport «Connecter les marchés africains de manière durable» de ce mois de mai 2013 examine, de manière approfondie, la manière de déployer les bonnes pratiques économiques afin de fournir de plus vastes avantages à l’ensemble du continent.