L’idée peut paraître un rêve. Et pourtant ! Deux étudiants africains viennent d’inventer un savon qui aurait la vertu de lutter contre le paludisme. Première cause de mortalité sur le continent, le paludisme est une maladie qui tue plus que le SIDA. Ces 2 étudiants, de nationalité burkinabé et burundaise sont issus de l’Institut international d’ingénierie de l’Eau et de l’Environnement (2IE) dont le siège est à Ouagadougou.
Pour un coup de recherche, ce fut un coup de maître. Le Burundais Gérard Niyondiko et le Burkinabè Moctar Dembélé sont deux étudiants en première année de master à l’Institut international d’ingénierie de l’eau et de l’environnement (2IE) basé à Ouagadougou. Grâce à un habile projet de savon assurant la prévention contre le paludisme, ils ont remporté le 1er prix de la Global social venture compétition (GSVC) à l’université de Berkeley aux États-Unis. Selon différentes sources d’informations, ce savon a la particularité d'être à la fois un antibactérien et un anti-moustiques. Élaboré à partir de ressources 100% locales, il permet d’intégrer la prévention contre le paludisme dans le quotidien des populations africaines. «En mettant en place ce projet, nous avons juste voulu nous mettre au service de nos nations, car nous ne devons pas rester les bras croisés face à ce fléau qu’est le paludisme. Il faut que les problèmes des africains soient résolus par les africains eux-mêmes», explique Moctar Dembélé, co-inventeur de Faso Soap, le savon en question. Mais pour voir ce savon révolutionnaire sur les étals des marchés ou dans les boutiques, il va falloir patienter. Les deux étudiants doivent encore achever deux années de formation, et comptent mettre ce temps à profit pour améliorer le prototype de leur savon futuriste qui pourra sauver des milliers de vies. En décrochant le 1er prix d’une valeur de 25.000 dollars US - soit plus de 11 millions de francs CFA - ainsi que le prix du public d’une valeur de 1.500 dollars US - plus de 600 000 F CFA -, les deux étudiants inscrivent leur nom au palmarès de l’unique concours international de business plan : ils sont les premiers lauréats non américains.
Compter sur l’Afrique
Par cette trouvaille, les jeunes chercheurs africains montrent qu’il faut compter sur l’Afrique dans le domaine de la recherche. Si ce savon parvient à voir le jour sur les étals des boutiques et des marchés du continent, il contribuera sans nul doute à soulager la souffrance et la douleur de milliers de personnes victimes de cette maladie. Selon les statistiques, environ 3,3 milliards de personnes dans le monde – la moitié de la population mondiale – sont exposées au risque de paludisme. En 2010, on a enregistré environ 216 millions de cas (avec une plage d’incertitude de 154 à 289 millions) et quelque 660.000 décès dus à cette maladie (avec une plage d’incertitude de 490.000 à 836.000). Le renforcement de la prévention et des mesures de lutte ont permis de faire baisser les taux de mortalité par paludisme de plus de 25% à l’échelle mondiale depuis l’an 2000 et de 33% dans la Région africaine de l’OMS. Les personnes vivant dans les pays les plus pauvres sont les plus vulnérables au paludisme. En 2010, 90% de l’ensemble des décès dus à cette maladie ont été enregistrés dans la Région africaine de l’OMS, principalement chez des enfants de moins de cinq ans. C’est donc un défi que les chercheurs africains lancent à cette maladie qui constitue la bête noire des africains. Et, pour relever ce défi, il faut que les chercheurs africains mettent ensemble leurs efforts et leurs connaissances en vue de créer une synergie dans le partage des informations scientifiques afin de lutter efficacement contre les maux qui minent la société africaine.