Le groupe automobile indien Tata Motors a annoncé le 2 avril l'achat des marques britanniques Jaguar et Land Rover auprès du géant américain Ford pour deux milliards de dollars, une acquisition qui va le catapulter dans le difficile secteur des voitures de luxe d'où il est absent. Le syndicat britannique Unite a cependant regretté que Ford n'ait pas décidé de conserver une participation dans les deux marques, ce qui sous-entend que Tata allait les reprendre en totalité.
De son côté, l'agence officielle indienne Press Trust of India (PTI) a évalué le montant de la transaction, qui s'élève entre 2 et 2,5 milliards de dollars (entre 1,3 et 1,6 milliard d'euros). Tata Motors avait été désigné début janvier par Ford comme l'acheteur préféré de Jaguar et de Land Rover, après que Unite, plus gros syndicat du Royaume-Uni, se fut prononcé en faveur de l'Indien, à défaut d'un maintien des deux marques dans le giron occidental.
L'accord entre Ford et Tata Motors, filiale du conglomérat Tata, comprendra une clause de contribution de Ford au financement du fonds de retraite des deux constructeurs vendus et la promesse par Tata de continuer à acheter des moteurs construits par l'américain dans ses usines britanniques. Ford avait acquis Jaguar pour 1,6 milliard de livres (2,1 milliards d'euros) en 1989 et Land Rover en 2000 pour 1,7 milliard de livres. Tata Motors, premier constructeur indien de camions et d'autocars, s'est lancé dans la production automobile en 1999 avec une petite voiture rudimentaire, l'Indica. Ce modèle est le seul à avoir été conçu par l'entreprise jusqu'à ce jour, tous ses autres produits n'en étant que des déclinaisons. Surtout, Tata Motors a dévoilé en janvier la Nano, la voiture la moins chère du monde, à 2.500 dollars. Tata espère en écouler un million d'exemplaires en Inde et dans les autres pays émergents.