Le pays du Président de la République, Idriss Deby Itno, paie un lourd tribut pour son intervention dans la guerre malienne avec une facture super salée. A en croire notre source, en trois mois, cette guerre contre les groupes islamistes armés aurait déjà coûté plusieurs milliards de francs CFA aux contribuables tchadiens. Outre le bilan humain avec 36 morts et 74 blessés, le Premier ministre tchadien, Dadnadji Djimrangar, a déclaré que son pays a dépensé plus de cinquante-sept (57) milliards de francs CFA, soit 87 millions d’euros, pour financer la mission armée au nord Mali.
Si en participant à la guerre dans le nord du Mali, l’objectif du Tchad avait pour but de garantir sa sécurité, il n’en demeure pas moins qu’aujourd’hui, avec le coût élevé de son intervention, des voix s’élèvent dans le pays pour dénoncer, vivement, cette expédition militaire qui continue de faire couler beaucoup d’encre et de salive, d’autant plus que le nombre de morts et de blessés dans les rangs de l’armée tchadienne continue de croitre. Sur le plan financier, en trois mois de guerre, le gouvernement tchadien a dépensé plus de cinquante-sept (57) milliards de francs CFA pour financer les opérations de son armée. Comme quoi, «Cette intervention au nord-Mali a coûté beaucoup trop cher face aux multiples besoins prioritaires auxquels le peuple tchadien est, tous les jours, confronté», tiennent à souligner certains observateurs avertis et les populations, y compris leurs députés. C’est pourquoi, même si la participation à la guerre demeure bien justifiée, à savoir la garantie de la sécurité du pays, le Parlement tchadien, à la majorité quasi-absolue, vient de décider le lundi 15 avril dernier du retrait progressif de ses soldats intervenant au Mali. Une décision votée au Parlement et seule une voix sur 168 s’est opposée à ce retrait. Le Parlement tchadien a ainsi pour mission de préparer dans un délai raisonnable le retrait des forces armées tchadiennes au nord-Mali et de prendre toutes les mesures pour garantir la sécurité au Tchad, notent les autorités. «En trois mois de présence au Mali, cette guerre, entièrement financée par nos propres ressources, nous a coûté 57 milliards de Francs CFA (87 millions d’euros), et si nous devons rester 12 mois, elle nous coûtera 90 milliards (137 millions d’euros)», a laissé entendre le Premier ministre tchadien Dadnadji Djimrangar. Au passage, ce dernier a dressé le bilan humain de 36 morts et 74 blessés. Parmi ces morts, on note celle d’Abdel Aziz Hassane Adam, commandant des forces spéciales tchadiennes au Mali, tué au mois de février dernier lors de l’accrochage avec les terroristes dans la zone de Tessalit. En raison de la présence de 2.250 hommes et 240 véhicules dans l’Adrar des Ifoghas, le Premier ministre a lancé un appel à la communauté internationale afin qu’elle mette la main à la poche pour contribuer, financièrement, à l’effort de guerre au Mali. A noter que deux mille soldats tchadiens ont combattu aux côtés des forces françaises depuis le mois de janvier pour reprendre aux islamistes les villes du nord-Mali (Gao, Tombouctou et Kidal), ainsi que les montagnes et les vastes zones désertiques. Toutefois, aujourd’hui, le contribuable tchadien payant les frais, des voix autorisées sont montées au créneau pour demander l’arrêt de cette intervention exorbitante. Le vote des députés a fait le reste. Le Tchad n’a, réellement, pas les moyens de cette guerre contre le terrorisme islamiste qui a déjà démontré toute sa puissance.