Jeune entrepreneur, il a décidé de s’investir dans la production de boissons personnalisées en Belgique. Yannick Omangelo Laurent Ngembe, «petit mélange du monde moderne» comme il se désigne lui-même, met les bouchées doubles pour réveiller sa fibre entrepreneuriale et servir des boissons de qualité. Dans cet entretien, il décline ses grandes ambitions pour sa marque : OMh Drink. Dans ce sillon, outre la diaspora africaine, le manager de la marque OMh Drink a des visées sur tout le continent africain.
Le nouvel Afrique ( LNA) : Présentez-vous à nos lecteurs ?
Yannick Angelo (YA) : Je m’appelle Yannick Angelo, j’ai 27 ans et je suis de nationalité belge. Né à Kinshasa, j’ai grandi à Bruxelles et je suis un citoyen du monde. On est le fruit de plusieurs choses, de ses parents, de ses amis, des personnes qu’on côtoie. Je suis un petit mélange du monde moderne. En effet, adolescent, j’ai été marqué par le livre «Les identités meurtrières» d’Amin Maalouf et plus particulièrement par cette phrase qui dit "L'identité n'est pas donnée une fois pour toutes, elle se construit et se transforme tout au long de l'existence". D’un point de vue professionnel, je suis diplômé de l’EPHEC en Commerce Extérieur de la promotion de 2010. Ensuite, j’ai eu un petit parcours de banquier durant 6 mois dans une banque privée et 6 autres mois dans une banque retail (Etablissement financier effectuant essentiellement des opérations bancaires courantes et de faibles montants). Désenchanté par le monde professionnel et surtout rattrapé par ma fibre entrepreneuriale, j’ai d’abord lancé une affaire dans les produits de beauté avec ma compagne. Et c’est au cours de ce projet qu’un frère installé en France m’a parlé des boissons personnalisées. Un concept initié par son ami et qui marche plutôt bien de l’autre côté de la frontière. Et c’est ainsi que je me suis décidé, de plus en plus, à travailler dans ce secteur des boissons.
LNA : Qu’est-ce qui vous a le plus motivé à investir ce secteur ?
YA : Ce qui m’a le plus motivé, je l’ai dit tout à l’heure, en tant que jeune entrepreneur, c’est que le quotidien n’est pas facile. Mais, ce qui m’a motivé à me lancer dans les boisons, c’est de savoir qu’une boisson, c’est quelque chose autour de laquelle les gens se retrouvent. C’est un produit de grande consommation. En effet, une grande partie de notre travail consiste à personnaliser, développer des boissons pour compte de tiers OMh Drink. On est également en train de mettre en place une gamme de boissons dont un des objectifs sera aussi de soutenir l’éducation à travers le monde avec un accent placé sur l’Afrique et les pays du Sud. Un jeans nous coûte plus ou moins 100€ ici, pourtant cela représente le minerval d’une année dans certains pays : si avec la gamme OMh Drink nous arrivons à scolariser, à former quelques personnes dans le monde, c’est déjà une victoire pour moi. J’estime, au vu de l’aspect business, que les boissons présentent une grande opportunité. Il y a énormément de place à se faire contrairement à d’autres business, bien que dans tout business, il y a de la concurrence. Mais, pour moi, investir dans les boissons demeure une opportunité de pouvoir me dire que, en tant que jeune de la diaspora africaine, j’ai la possibilité de toucher un secteur où on n’est pas encore présent ou très peu présent. C’est un secteur dans lequel il y a moyen de se démarquer, de se dire aussi qu’on est acteur de ce que l’on mange. Et demain, je peux être à la tête d’une boisson conçue et réfléchie d’une façon qui plait à la diaspora ou à telle ou telle communauté. Être acteur d’un secteur dans lequel il faut savoir comment les africains consomment, il faut savoir que ce n’est pas comme un produit de beauté surtout chez les femmes. Pour moi, il y a cette motivation à être à la tête d’un projet qui, aujourd’hui, est un challenge de se dire : c’est une personne de la diaspora qui gère la chose. C’est une fierté de pouvoir développer demain des marques sur l’Afrique ou de développer des marques un peu partout dans le monde. Aujourd’hui, je suis actif et engagé dans l’entreprenariat avec la création de ces boissons personnalisées, sous label privé. Le principe : je finis l’activité en me disant que 60% des activités sont consacrés à ce qui est marketing ou publicité, à savoir qu’une entreprise X ou Y veut communiquer avec un nouveau support et elle peut choisir une nouvelle boisson pour cette communication. Par exemple, une personne fête son anniversaire : Je personnalise la boisson. L’aspect événementiel représente 65% de l’activité. A côté de cela, il y a des projets qu’on est en train de développer. Par exemple, nous allons mettre en place une gamme de boissons OMH pour des célébrités, des artistes etc.
LNA : Quels sont aujourd’hui les acquis par rapport au projet ?
YA : En termes d’acquis, on reste encore jeunes. Tout est à faire même s'il y a des choses acquises. On doit encore faire plus. On doit se dire que demain, j’ai des usines avec lesquelles je travaille. Avoir des personnes qui croient aux projets et qui se disent que c’est quelque chose de chouette. En termes d’acquis en tant que tels, la gamme OMH sera bientôt lancée, ce sera un acquis. L’un des premiers des portefeuilles clients qui est en train de se construire pour pouvoir répondre à ces besoins promotionnels et de marketing. C’est clair qu’OMH aura certainement sa place dans le monde de la distribution et la grande distribution, et c’est cela mon projet. Ce n'est pas seulement de faire une ou des boissons mais plutôt travailler à une plus grande échelle. A l’occasion de l’élection de Miss Congo 2013, OMH, en tant que partenaire de cette cérémonie, présentera ses premières boissons labélisées. Il y a aura également des boissons personnalisées pour telle ou telle entreprise. Ce seront les premiers acquis. Mais, il faut se préparer pour avoir une base solide. J’espère vous revoir bientôt et vous apporter des chiffres.