Au bout de deux journées du conclave, le mercredi 13 mars 2013, l'ancien archevêque de Buenos Aires en Argentine, Jorge Mario Bergoglio, est devenu le guide suprême de l'église. Ce jésuite de 76 ans, dont l’élection a surpris nombre de spécialistes et de disciples, est le premier souverain pontife venant du continent américain. Au balcon de la basilique Saint-Pierre, sous les vivats de la foule de fidèles massée sur la place, le nouveau pape a rendu hommage à son prédécesseur Benoît XVI avant de réciter un "Je vous salue Marie". Dans la messe inaugurale qui a eu lieu le 19 mars, le pape prône "une Église pauvre, pour les pauvres". Devant la presse, le nouveau Pape, 266e chef de l’Église catholique, a notamment expliqué pourquoi il avait choisi le patronyme de Saint-François d’Assise, symbole de paix, d’austérité et d’assistance aux pauvres. Selon lui, François est l’homme qui a donné aux fidèles cet esprit de paix. "Combien j’aimerais une Église pauvre et pour les pauvres", a-t-il souligné. A noter que depuis son élection au trône de Saint-Pierre, le pape a multiplié les signes d’ouverture avec une nette volonté de présider différemment l’Église catholique. Aux journalistes, le pape François a demandé de se focaliser sur "la vérité, la bonté et la beauté".
Le 20 mars marque, comme chaque année, la journée internationale de la Francophonie. L’occasion pour les francophones de fêter leur bien commun, la langue française, mais aussi d’exprimer leur solidarité. Cette date commémore la signature, le 20 mars 1970, de la convention de Niamey à l’origine du regroupement des états francophones. Cette édition 2013, 43e du genre, a mis à l’honneur les femmes francophones. S'agissant des chiffres, l’organisation compte, aujourd’hui, 77 États membres avec près de 900 millions d’habitants, 57 membres associés et 20 pays observateurs. La langue française, est un moteur d’enseignement et de communication, mais aussi de développement et d’échanges économiques de plus de 220 millions de locuteurs dans le monde. Mais, on estime que 75 millions de personnes utiliseraient le français de façon ponctuelle et aléatoire. Cette expansion à des zones peu francophiles est l’une des menaces qui guetterait d’ailleurs la Francophonie, notent les analystes. Car, en s’ouvrant à des membres dont le français n’est pas une langue parlée dans leur pays, l’organisation prend le risque de s’éparpiller. Pour Abdou Diouf, il s’agit aujourd’hui de renforcer l’impact diplomatique de son organisation : «Je considère que l’équilibre du monde repose, en grande partie, sur la vitalité démocratique des organisations internationales», déclarait-il pour défendre l’OIF comme acteur de paix et de démocratie. A en croire les spécialistes, l’Afrique semble être l’avenir de la langue française. C'est pourquoi, l’OIF tente de renforcer la pratique de la francophonie au sein des organisations inter-africaines et notamment au sein de l’Union africaine. Il faut dire que le continent est le plus gros bassin de francophones. Pour preuve, la République démocratique du Congo (RdC) est le 2e pays membre de l’OIF après la France et avant l’Algérie. Le français reste dynamique puisque 60% des francophones ont moins de 30 ans et au moins la moitié d’entre eux sont Africains.
Les Zimbabwéens se sont prononcés le samedi 16 mars 2013 par référendum sur la nouvelle Constitution qui leur a été soumise. Les principaux partis, dont la Zanu Pf du président Mugabe, et le MDC, le parti d’opposition du Premier ministre Morgan Tsvangirai, soutiennent le texte en question. En réalité, beaucoup de Zimbabwéens ont voté sans savoir exactement ce qu’il y a dans le projet de Constitution, disent les observateurs. Toutefois, les autorités soutiennent que cette constitution proposée est un peu plus libérale et limiterait les pouvoirs présidentiels. Il garantirait un peu plus les droits civiques des Zimbabwéens. De même, il met l’accent sur la parité homme femme et organise la décentralisation du pays. Dans cette nouvelle constitution, le mandat présidentiel est ainsi limité à deux fois cinq ans, et les vice-présidents seront désormais élus et non plus nommés. Des points positifs, salués notamment par l’organisation des juristes zimbabwéens pour les droits de l’homme qui, cependant, pointe un certain nombre d’aspects négatifs. Par exemple, dans la nouvelle constitution, l’exécutif conserve trop de pouvoir, les institutions manquent d’indépendance, qu’il s’agisse de la nomination des juges ou du rôle que pourrait jouer la commission zimbabwéenne pour les droits de l’homme. Toujours pour l’organisation des juristes zimbabwéens, le contrôle des médias est encore trop fort et elle plaide pour une autorégulation du secteur. A noter que certaines dispositions du texte n’entreront en vigueur que dans dix ans. De quoi douter de la volonté du pouvoir de réformer les institutions avant les élections qui doivent se tenir avant la fin de l’année. Mais, ce qui est remarquable, c’est que cette nouvelle Constitution permet d’aller de l’avant après quatre ans de partage du pouvoir et une cohabitation difficile entre la Zanu-PF du président Robert Mugabe, 89 ans, au pouvoir depuis 1980, et le Mouvement pour un changement démocratique (MDC) de Morgan Tsvangirai, actuel Premier ministre. Ainsi, après la tenue du référendum, les prochaines élections, présidentielle et législatives, pourraient se tenir avant la fin de cette année.
La dernière élection présidentielle kényane a récemment secoué le pays tout entier. Un véritable quiproquo, notent les analystes. Uhuru Kenyatta, inculpé de crimes contre l’humanité par la Cour pénale internationale (CPI), a été proclamé Président dès le premier tour. Une victoire aussitôt contestée en justice par son rival Raila Odinga. Ce dernier a ainsi tenté en vain de prouver que son challenger Kenyatta n’est pas le vrai vainqueur de la présidentielle de février 2013. Toutefois, le premier ministre sortant, Raila Odinga, a appelé ses partisans au calme pour éviter une répétition des affrontements sans précédent ayant suivi sa précédente défaite en décembre 2007. Car, «la violence maintenant pourrait détruire ce pays pour toujours», a-t-il lancé. Crédité de quelque 800.000 voix de moins que son adversaire (43,31% des votants), Raila Odinga a dénoncé «des irrégularités massives» autour du scrutin. Mais celui qui, à 68 ans, a enregistré sa troisième défaite présidentielle, a assuré «faire confiance» à la Cour suprême pour annuler l’élection. Le nouveau Président Uhuru Kenyatta, 51 ans, fils de Jomo Kenyatta, premier président du Kenya (1964-1978), a franchi la barre des 50% des votants requise pour l’emporter dès le premier tour du scrutin marqué par une participation record de 85,9%. Et pourtant, ce dernier est inculpé de crimes contre l’humanité par la Cour pénale internationale (CPI) pour son rôle présumé dans l’organisation des pires violences politico-ethniques consécutives au scrutin de fin 2007. Cependant, outre son peuple, Uhuru Kenyatta a reçu le soutien et les félicitations des leaders du continent dont les présidents Jakaya Kikete de la Tanzanie, Yoweri Museveni de l'Ouganda, Goodluck Jonathan du Nigeria, Jacob Zuma de l'Afrique du Sud et de nombreuses organisations. A noter qu'outre le nouveau Président, la Cour de La Haye a déjà inculpé le président soudanais Omar el-Béchir en 2009, mais celui-ci était alors au pouvoir depuis vingt ans. Face à cette situation inédite sur les plans politique et juridique, Kenyatta a assuré que son pays continuera de coopérer avec toutes les nations et institutions internationales, conformément à ses obligations. Il a déjà assuré qu’il ne se déroberait pas à ses obligations devant la CPI même après son élection. Mais, selon le porte-parole de la CPI, Fadi el-Abdallah : «Les élections ne changent pas la donne en ce qui concerne la CPI car il n’existe pas d’immunité devant la Cour». Le Président Uhuru Kenyatta semble aujourd'hui averti. Osera-t-il se présenter devant la justice internationale ? That’s the question.
Le Camerounais Issa Hayatou, 66 ans, seul candidat à sa propre succession, a été réélu à l'unanimité, le mois dernier à Marrakech, en tant que président de la Confédération africaine de football (CAF) pour la période 2013-2017, à l'occasion de l'Assemblée générale ordinaire de cette instance. Il vient de décrocher un septième mandat consécutif depuis sa première élection en 1988 à Casablanca. A l'en croire, parmi les faits qui l’ont le plus marqué durant ses années de présidence à la Caf figure le drame de Cabinda lorsque le 8 janvier 2010, le bus de la sélection togolaise de football est mitraillé par des indépendantistes. Bilan : au moins deux morts, des blessés et un profond traumatisme chez les footballeurs togolais. Politique et violence venaient d'assombrir les prémisses de la Coupe d’Afrique des nations 2010. «L’histoire du Togo, c’est ce qui me donne le plus de regrets. Vous êtes là, en train de présider une réunion, et on vient vous dire qu’une de vos équipes a été attaquée. Ce n’était pas une simple attaque. Mais, elle a entraîné la mort d’hommes et un gardien de but Kodjovi Obilale, est devenu infirme. Tout ceci est grandement regrettable. Avec le gouvernement togolais et les journalistes, il n’y a pas eu une volonté réciproque de comprendre. On nous a incriminés : ils disaient que la CAF n’avait pas assisté les Togolais», se désole Issa Hayatou au micro de notre reporter. Par ailleurs, pour l'emblématique dirigeant de la CAF, même si le football est un grand vecteur en Afrique il n'offre pas assez de moyens. Car, les états n’investissent que pour les sélections nationales. Et, entre les grandes compétitions, les clubs pataugent à cause d'un manque de moyens pour poursuivre leurs politiques sur le terrain. «Tout ceci, c’est un grand chantier», laisse entendre le Camerounais. Il faut amener les uns et les autres à comprendre que le football a besoin d’argent poursuit-il. «Nous sommes la plus grande confédération par le nombre de membres. Nous sommes cinquante-quatre alors que l’UEFA a cinquante-trois membres. L’Afrique a pourtant cinq représentants. L’Europe en a treize ou quatorze», explique-t-il. C’est pourquoi, l'urgent projet d'Hayatou pour la promotion du football en Afrique est l'obtention d'une sixième place pour l'Afrique à la Coupe du monde et l'organisation d'une Coupe d'Afrique des nations à 24 équipes avant la fin de sa présidence à la CAF en 2017. Un vrai challenge.