Article publié le 2013-03-13 par LNA Echos du continent
Echos du continent [03-04/2013]
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L’économie du Cameroun évolue mais…

L’économie camerounaise a progressé de 5 % en 2012 selon les statistiques de la Banque Mondiale. En effet, la reprise économique continue. Après avoir progressé de près de 4% en 2011, l’activité économique devrait continuer son expansion et croître à près de 5 % en 2013, a annoncé la Banque Mondiale. Les moteurs de cette croissance demeurent l’agriculture, la construction et l’industrie des services, mais également une production pétrolière à la hausse cette année, ce qui a marqué une différence importante par rapport aux autres années. Cette croissance économique demeure cependant insuffisante pour améliorer d’une façon visible le quotidien des Camerounais. C'est pourquoi, les autorités de ce pays ont, aujourd'hui, besoin d’une stratégie de protection sociale cohérente pour combattre efficacement la pauvreté chronique qui sévit dans le pays. Cette stratégie devrait recenser les risques et les vulnérabilités, et concevoir des dispositifs et des programmes qui tiennent compte des populations démunies. Elle devrait définir des groupes prioritaires susceptibles de bénéficier des programmes de protection sociale. Des techniques de sélection adéquates devraient aussi être mises au point pour assurer la participation des personnes nécessiteuses. Ces programmes économiques initiés ont permis de financer et d’alléger les charges sociales comme le billet de bus ou encore la création d’emplois. Grâce également à ces programmes, l'État a su investir dans le petit bétail comme partout en Afrique où ces programmes ont démontré leur capacité à permettre aux bénéficiaires de devenir des membres productifs de leur communauté. En effet, un nombre croissant de données de la banque mondiale recueillies dans les pays africains montrent que les politiques de protection sociale réduisent directement la pauvreté puisqu’elles permettent aux ménages impécunieux de satisfaire leurs besoins essentiels de consommation, de protéger leur patrimoine et d’obtenir de meilleurs résultats sur les plans de la santé, de la nutrition et de l’éducation. Malgré cela, même si l’économie du Cameroun évolue, la pauvreté, elle, n’a pas reculé, et a même plutôt augmenté dans certaines régions du pays.


 

Guinée : La jeunesse réclame plus de démocratie

Les acteurs de la société civile et des partis politiques ont battu le macadam le lundi 18 février à Conakry en Guinée pour réclamer moins de dictature et plus de démocratie dans leur pays. Cette dynamique réunie au sein du collectif des partis politiques pour la finalisation de la transition, de l’Alliance pour la Démocratie et le Progrès (ADP) et du Club Des Républicains (CDR), exige des autorités un dialogue politique et social serein pour l’organisation des élections législatives libres et transparentes en vue du scrutin prévu le 12 mai 2013. Lors de cette marche, les manifestants scandaient des slogans très engagés comme «Non à la dictature», «Nous voulons des élections libres et transparentes». Les marcheurs ont également appelé au vote des Guinéens de l'étranger lors d’élections dans le pays. Selon un responsable de la société civile que nous avons interrogé, «Les Guinéens ont, aujourd’hui, soif de plus de démocratie pour évoluer dans ce contexte de globalisation. Et cela les autorités politiques doivent le savoir», soutient-il. Pour lui, il n’est plus question de vivre une dictature quelconque, la Guinée doit se tourner résolument vers la consolidation de sa démocratie qui a permis l’élection du Président Alpha Condé au pouvoir en 2010. A noter que la marche a également eu lieu dans certaines villes de l’intérieur du pays comme Labé, Mamou, Fria. Le gouvernement,qui avait voulu au départ interdire cette série de manifestations, est revenu sur sa décision afin de permettre une paix sociale en Guinée, avons-nous lu dans un communiqué envoyé à notre rédaction.


 

Première soirée culturelle de l'Afrique de l'Ouest à Bruxelles

Le samedi 16 mars 2013 se tiendra une grande manifestation culturelle organisée par l'association West Africa Culture & Arts in Belgium (WACAB) en faveur de la promotion des initiatives de la diaspora de l'Afrique de l'Ouest vivant en Belgique. Cette fête, très attendue, aura lieu à Anderlecht à Bruxelles sous la présidence d’artistes africains de renom et a pour but de promouvoir les perspectives culturelles des différents pays membres dont le Mali, la Guinée, le Sénégal, la Mauritanie. La soirée sera marquée par l’élection de Miss Afrique de l’Ouest avec 16 belles candidates en lice. En effet, la diaspora africaine est une et indivisible. Tel est le viatique de plusieurs personnalités africaines qui continuent de défendre les valeurs du continent. A Bruxelles, un groupe de ressortissants africains mènent, depuis plusieurs années, des actions de rassemblement pour montrer et défendre l’identité culturelle positive de cette partie de l’Afrique de l'Ouest. Ils sont ainsi regroupés autour de l’association West Africa Culture & Arts in Belgium, qui se veut une tribune culturelle, pour illustrer l'Afrique dans sa diversité, ses valeurs, tout en mettant l'accent sur les diverses formes d'intégration. C'est dans cette optique qu'ils organisent le samedi 16 mars 2013 une soirée culturelle dont la marraine est Fatoumata Sidibé du Mali, une personnalité de référence très connue pour son engagement en faveur des femmes. Le parrain n’est autre que le chanteur Baba Baal connu pour son attachement à la culture africaine. L’on nous signale, parmi les invités, des ministres africains, des ambassadeurs des pays de l'Afrique de l'Ouest à Bruxelles. L'élection de Miss Afrique de l’Ouest avec de belles candidates sera un moment important de cette soirée selon les organisateurs qui ont soutenu que le but est de soutenir les initiatives sérieuses pour la promotion de la culture de tous les pays de l’Afrique en général et en particulier de l’Afrique de l’Ouest.


 

Laurent Gbagbo rate l'histoire...

S’il y a un Chef d’État qui a manqué d’écrire une belle histoire dans la consolidation de la démocratie dans son pays, c’est bien l’ancien Président de la République de Côte d’Ivoire, en l’occurrence Laurent Gbagbo qui ne s’est pas contenté de ses dix années de règne. Et pourtant de nombreux observateurs le considéraient comme le père de la démocratie ivoirienne. Mais, son refus de céder le pouvoir, après dix années de gouvernement sans élection présidentielle lui sera fatal. Battu par l’actuel chef de l’État, Alassane Ouattara, il a imposé une logique d’accaparement en refusant le principe démocratique de l’alternance du pouvoir et les règles du jeu de la démocratie représentative. Aujourd’hui, plus d’un après son transfert à La Haye auprès de la Cour pénale internationale, Laurent Gbagbo risque gros. En effet, l’audience de confirmation des charges qui a eu lieu le 20 février ne lui a pas été favorable. Puisqu’il est accusé d'avoir fomenté un «plan» de meurtres et de viols pour s'accrocher au pouvoir. Il est d’ailleurs sous le coup de soupçons pour crimes contre l'humanité. « Laurent Gbagbo et les forces sous son contrôle sont responsables de la mort, de viols, de blessures graves et de la détention arbitraire de nombreux citoyens, respectueux des lois, perçus comme soutenant M. Ouattara, son rival lors de l'élection», a déclaré la Procureure de la CPI, Fatou Bensouda, lors de sa déclaration liminaire. «Nous sommes là parce que des violences à grande échelle ont été commises», a-t-elle ajouté. Et pourtant, cette élection devait être un moment historique, la première présidentielle démocratique en dix ans, et a fait sombrer le pays, en trois jours dans une situation de division et de haine. Fatou Bensouda et son équipe accusent ainsi l’ancien président ivoirien et son entourage d’avoir adopté un plan «macabre» pour se maintenir au pouvoir coûte que coûte, et d’avoir poussé les forces pro-Gbagbo à commettre des attaques systématiques contre les civils jugés fidèles à son rival, sur la base de critères ethniques, religieux, ou de nationalité. Quant à l’avocat de Laurent Gbagbo, Me Emmanuel Altit, il a présenté son client comme un bouc émissaire. «Sa chute a été planifiée et organisée. Les puissances ne voulaient pas d’une paix négociée en Côte d’Ivoire», a-t-il soutenu lors de l’audience de «confirmation des charges» qui précède la tenue éventuelle d'un véritable procès. Au même moment, divers observateurs, dans leurs chroniques, continuent de dénoncer cette justice internationale qui ne cible, en partie, que des africains. Mais, dans cette affaire, le grand perdant reste et demeure Laurent Gbagbo qui a, du coup, manqué d’écrire une belle page de l’histoire de la démocratie dans son pays qu’il a dirigé pendant une décennie.


 

Une semaine dédiée au cinéma du monde

Pour la 5e année consécutive, le festival Cinémas des cultures, proposé par l’association Carrefour des cultures et ses partenaires, a tenu ses portes ouvertes du 18 au 22 février 2013 à Namur. Et à l'image des précédentes éditions, le festival a été l’occasion de mettre en exergue le 7e art au service de la mise en valeur des cultures africaines et du monde en général, du dialogue citoyen, de la rencontre entre les peuples et de la représentation des minorités culturelles dans les médias. Dans cette optique, une bonne place a été accordée, de nouveau, à des communautés particulièrement engagées et représentées dans l’espace social namurois. C'est surtout des communautés issues de la Turquie, de l'Afrique subsaharienne ou encore du Maghreb. En réalité, les véritables perspectives consistent, selon les initiateurs dont Monsieur Khalil Neijjar, président de l'asbl Carrefour des cultures, à parvenir à tisser des liens et d’approcher les différences entre les communautés par le biais de la culture. Cette édition a ainsi permis de mettre en avant des productions issues du Proche-Orient. Ainsi, le film Une Séparation de l’iranien Asghar Farhadi, Ours d’Or à la Berlinale 2011, a été présenté le mardi 19 février et une production libanaise, Et maintenant, on va où ? de Nadine Labaki, interrogeant les liens entre communautés chrétiennes et musulmanes dans cette région du monde ont clôturé le 7e festival. Les projections ont eu lieu à la Mutualité chrétienne de la province de Namur et ont mobilisé un nombreux public.