Le transport aérien et maritime a connu un développement considérable ces dernières années en Afrique. Les ports et le transport maritime ainsi que le transport aérien sont devenus incontournables dans le vécu des Africains. Le convoyage des marchandises par voie maritime et aérienne s’est beaucoup développé ces dernières années plaçant sur orbite de nombreuses compagnies et multinationales dans ce domaine.
Le transport maritime constitue en Afrique un maillon essentiel dans le transport des marchandises intra et inter-régional. Selon des estimations, il constitue 92 à 97% du commerce international de l’Afrique. Partant de ce constat, développer le transport sur les mers ou sur les océans constituera incontestablement un boom pour l’économie mondiale. Lorsqu’on sait que cette économie mondiale fait face à une crise économique sans précédent, il est à souhaiter que les politiques africaines profitent de cette situation pour accroître la flotte maritime. L’Afrique compte environ 80 ports importants qui, ensemble, génèrent 95% du commerce international (importations/exportations) des 54 pays africains dont 6 sont des pays insulaires et 15 sont des pays enclavés. Ces ports, confrontés à des problèmes environnementaux (pollution, érosion), d’équipements, de sécurité, de productivité, d’insuffisance des mesures de facilitation et de capacités techniques, sont en train aujourd’hui de se mettre en conformité avec les règles et les normes internationales en matière de navigation maritime. Sur le continent, 80% des navires en Afrique ont plus de 15 ans d’âge contre une moyenne mondiale de 15%. En 2004, les ports à conteneurs les plus importants de l’Afrique étaient situés en Afrique de l’Ouest (5), en Afrique australe (4), en Afrique de l’Est (4), en Afrique du Nord (3) et en Afrique centrale (1). Grâce à ces ports à conteneurs, les marchandises transitaient facilement d’une région de l’Afrique à une autre, d’un pays à un autre. Le développement de ces ports africains se constate de nos jours avec la multiplicité et la diversité des marchandises déchargées dans les pays enclavés. Les pays enclavés constatent un regain d’activité commerciale sur leur marché grâce aux différents ports. Par exemple, le Burkina Faso, pays enclavé situé au cœur de l’Afrique occidentale, reçoit sur son marché des tonnes de fret qui passent par les différents ports de la sous-région, notamment, celui de Lomé au Togo, d’Abidjan en Côte d’Ivoire, de Cotonou au Bénin et d’Accra au Ghana. Par semestre, ce sont au minimum des milliards de tonnes de marchandises que reçoit l’Afrique par le biais de ces ports. Les ports ne sont pas les seuls points d’accès sur le continent africain. Au fil des ans, les compagnies aériennes se sont positionnées comme des éléments incontournables dans le développement du transport sur le continent.
Démystifier l’avion
Le plus grand combat des nations africaines en matière de transport aérien est de démystifier l’avion. Il s’agit, pour ce faire, de travailler à faire de l’avion un moyen de transport accessible non seulement à la classe moyenne mais aussi autant aux plus pauvres qu’aux plus nantis. Les statistiques en matière d’aviation sur le continent ne sont pas très reluisantes. L'Afrique compte pour 1 % du trafic aérien mondial. Sur les 286 plus grands aéroports ou terrains d’aviation africains inclus dans le rapport d’agrément et de restriction des terrains d’aviation de mai 2000 d’«Air Mobility Command», 84 % seulement des aéroports militaires étant recensés, les plus importants peuvent uniquement soutenir des opérations d'avions-cargos C-130 et moins de 65 % des C-17. Les taux de remplissage pour le transport de personnes et de marchandises sont inférieurs de 12 et 20 % à la moyenne mondiale. C’était en 2000. La déclaration de Yamoussoukro adoptée en 1999 par la Conférence des chefs d'État et de gouvernement a accéléré la libéralisation du marché et les réformes de la gestion des aéroports. Cela a permis d’observer un boom dans le secteur. Plus de 10 ans après, de nombreuses lignes de desserte se sont ouvertes et des compagnies aériennes ont soit fusionné, soit élargi leur zone de couverture. Ainsi, de nombreuses compagnies desservent les capitales africaines au moins 2 à 3 fois par semaine. L’Afrique est bien partie en ce 3e millénaire en ce qui concerne le transport aérien. Cependant, le plus grand combat à gagner dans cette lutte reste la couverture des villes à l’intérieur des pays. Pour faciliter la réalisation de cette action, les compagnies aériennes africaines doivent travailler à fusionner avec des groupes internationaux. L’intégration dans une alliance mondiale est aujourd’hui une des conditions de la survie des compagnies aériennes car, elle leur permet d’accéder à tous les marchés. En outre, la situation des compagnies africaines est différente selon les régions. C’est ainsi que l’on constate qu’encore une fois, l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale apparaissent comme les «parents pauvres» du continent. La majeure partie du trafic est concentrée sur un petit nombre d’aéroports en Afrique. En effet, en 2003, la Compagnie des Aéroports de l’Afrique du Sud (ACSA) a enregistré un cinquième du trafic du continent. A titre de comparaison, les plates-formes parisiennes traitent plus de 40 millions de passagers par an. Malgré cette disparité, le continent africain tire son épingle du jeu en matière d’aviation. Il est plus facile aujourd’hui d’aller de l’Afrique vers le monde en 24 h qu’il y a 10 ans. Donc, on avance.