L’année écoulée a été une année difficile pour le continent africain. Grèves, mouvements sociaux, «rébellions touarègues», ont fait les choux gras de la presse. Et pourtant, à côté de ces manifestations, 2012 a été une année bien remplie en Afrique. Entres autres aspects, la mise en exergue de la solidarité africaine, la promotion de la bonne gouvernance et l’économie qui prend de l’envol malgré la crise.
Les crises qui ont secoué le continent durant l’année écoulée ont montré aux africains la nécessité de revitaliser l’une de leurs valeurs cardinales : la solidarité. Cette solidarité agissante est le leitmotiv d’un développement coordonné et harmonieux pour un continent riche comme Crésus. En 2012, sur le plan social, le continent a fait des progrès. L’on se rappelle dans la corne de l’Afrique, des images d’enfants chétifs, d’hommes errants, ne sachant à quelle bouée de sauvetage s’accrocher pour avoir un bol de riz, qui ont fait le tour des médias internationaux en 2011. A force de rabâcher ces images néfastes sur l’Afrique, des médias ont souvent donné l’impression que l’Afrique était une terre sauvage empêtrée dans les circonvolutions d’un misérabilisme sans fin. Or, il n’en est rien. Dire que la famine n’a pas existé dans la corne de l’Afrique, c’est insulter la conscience et la dignité de ces hommes et femmes qui ont péri de la faim. Cependant, l’existence humaine semble avoir été déshumanisée par le traitement malsain de la famine dans la corne de l’Afrique. On a voulu nier l’identité des africains. On a voulu nier la capacité des populations africaines à se prendre en charge. On se rappelle la famine de 2011 dans cette partie du continent. Les médias ont mis en exergue les secours internationaux, faisant fi du soutien moral que les africains ont apporté à leurs frères de Somalie, d’Éthiopie et du Kenya. Dans presque tous les pays, des appels ont été lancés pour sauver les «enfants de cette partie du monde». Main dans la main, dans le silence de leur cœur, sans tapages, ni fioritures, des hommes et des femmes, anonymes, ont apporté leur secours. C’est l’expression pleine et entière de la solidarité «à l’africaine». Cette crise de la faim a fait perdre de vue l’Afrique de la vitalité, du savoir traditionnel et ancestral ; l’Afrique de la gaieté et de «l’ambiance à ciel ouvert». 2012 a révélé un autre visage de l’Afrique. On a connu en 2012, l’Afrique sociale, l’Afrique de la bonne gouvernance, l’Afrique du «business», l’Afrique de la créativité et des initiatives.
L’Île Maurice, une économie fiable
L'économie mauricienne figure parmi les plus fortes de l'Afrique subsaharienne. Bien qu'elle ait résisté à la crise économique mondiale, elle connaît aujourd'hui un léger ralentissement, dû à la chute de la demande extérieure de textiles et à la baisse de la fréquentation touristique des européens, qui représentent deux tiers des touristes de l'île. De 4,2% en 2011, la croissance du PIB s’est maintenue en 2012, pour s'établir à 4,1%. Néanmoins, l'année 2012 a été marquée par le franchissement de la barre du million de touristes grâce à l'augmentation du nombre de touristes asiatiques (+20% en 2011). L'économie mauricienne, fortement basée sur le tourisme, a su néanmoins se diversifier et repose principalement sur son activité financière offshore, son industrie textile et sa production de canne à sucre qui s'élève, pour la seule année 2011, à 410.000 barils. Mieux, l'île jouit d'une main d'œuvre très productive et d'une solide éthique dans le travail. N’empêche que de nombreux défis restent à relever. Il s’agit, entre autres, de l'augmentation croissante des salaires, d’une inflation continue (celle-ci s’est néanmoins tassée en 2012), une industrie touristique déjà saturée et la nécessité de réduire les tarifs douaniers. Face à la crise, les autorités ont adopté un dispositif contracyclique visant à stimuler l’économie, composé de baisses d'impôts, de libéralisation du marché et de prudence budgétaire. Le budget 2011 s'est axé sur la diversification des marchés vers l'Asie, la recherche de gains de productivité et la lutte contre la pauvreté. En dépit de contraintes budgétaires, le gouvernement compte ouvrir de nouveaux chantiers de travaux publics d'infrastructures, afin notamment de faire baisser le chômage (estimé à 8% pour 2012). L'Île Maurice a réalisé de grands progrès dans la lutte pour l’équité sociale et la réduction de la pauvreté. Il constitue un modèle de développement exemplaire. Le pays se classe parmi les pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure et est classé par le Pnud parmi les pays ayant un indice de développement humain élevé dans son «Rapport sur le développement humain 2011».
Vers un nouveau pacte social
L’année achevée a révélé la nécessité pour les Gouvernants africains d’établir, avec leur peuple, un nouveau pacte social. Ce pacte social doit s’appuyer sur la mise en œuvre de mesures incitatives permettant de booster le développement des domaines de la santé, de l’éducation et de la sécurité sociale. Il est urgent que l’Afrique mette l’accent sur ses potentiels que de toujours se contenter d’attendre que l’Extérieur donne le ton des reformes. Il y a déjà eu en 2012 des options dans divers domaines pour accroître l’offre en matière de santé, d’éducation, d’infrastructures de base. C’est bon, mais ce n’est pas arrivé. Des pays comme le Burkina Faso, le Malawi, le Zimbabwé, l’Afrique du Sud, ont essayé en 2012 de relever le plateau technique de leurs prestations sanitaires. Il faudra poursuivre l’œuvre afin que 2013 soit le couronnement d’un succès tant espéré des couches laborieuses.