Dans les campagnes du Bénin, seul un nouveau-né sur deux serait enregistré à sa naissance. L'agence belge de développement a appuyé, via le Programme d'Appui à la mise en oeuvre des Plans de Développement Communaux (PAPDC), la régularisation des actes de naissance dans 25 communes du pays. Grâce à cette initiative, plus de 210.000 enfants supposés sans acte de naissance ont, aujourd'hui, une identité. Florence Sewade, 11 ans, fait partie de ces enfants.
Ce Programme d'Appui à la mise en œuvre des Plans de Développement Communaux d’un coût de plusieurs millions d’euros, financé par la Belgique avec 12 210 000 € et l’État du Bénin, 1 855 000 €, était étalée sur une période de 5 ans (2008 – 2012). Ainsi, 25 communes de l'Atacora, de la Donga, du Mono et du Couffo et leurs services, ainsi que les populations, ont bénéficié des améliorations de fonctionnement des services publics communaux. Le programme a consisté à contribuer au développement équilibré du territoire, à l'amélio- ration des conditions de vie des populations, à l'enracinement de la bonne gouvernance et la régularisation des actes de naissance dans 25 communes du pays. Jusqu'en mars 2012, plus de 210.000 enfants ont bénéficié d'un acte de naissance via l'appui du PAPDC..
Histoire d’une fille nommée Florence
Florence est née à domicile parce que ses parents n’avaient pas assez d’argent pour payer un accouchement dans un centre de santé. Le non-enregistrement de sa naissance a fait qu’elle ne disposait pas d’acte de naissance. Sans acte de naissance, elle ne pouvait pas disposer d’une carte d’identité. Autant dire que Florence était un fantôme aux yeux de la société ! Florence a rencontré de grandes difficultés lorsqu’elle a dû présenter son examen du certificat d’études primaires (CEP) à l’école. Les enfants qui n’ont pas d’acte de naissance ne peuvent pas composer, ni avancer dans leur scolarité. Il leur faut, en effet, une pièce d’identité pour obtenir leur diplôme.
Gratuité pour les actes de naissance d’enfants de 0 à 12 ans
Hortense Hodjigue, la mère de Florence, a appris par le biais d’une amie que le PAPDC était en train de financer et de rendre gratuit l’établissement des actes de naissance. Quelqu’un l’a donc orientée vers Isaac Edah, le chef du service d’état-civil à la mairie de Dogbo. C'est lui qui l’a aidée à avoir l’acte aujourd’hui. «Je pense que l’acte que j’ai obtenu pour ma fille va lui permettre d’aller à l’école comme elle veut, d’obtenir tous ses diplômes, d'avoir tous ses droits», affirme-t-elle. Mais pour que les retombées positives du projet puissent continuer, Hortense exhorte les autorités locales à continuer sur leur lancée. En effet, les dispositions nécessaires doivent être prises afin que les nouvelles naissances continuent d’être régulièrement enregistrées.