Article publié le 2012-07-04 par Par Daouda Emile Ouédraogo Economie
Pont Kinshasa - Brazzaville,Un réel espoir pour favoriser l’intégration [04/2012]
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Les autorités kinoise et brazzavilloise se sont accordées pour construire un pont qui relierait les deux capitales. L’aboutissement de ce projet contribuera à créer les conditions d’une meilleure intégration entre les deux nations mais aussi, à créer des conditions idoines en vue de faire fructifier les échanges commerciaux entre les deux pays.

Le pont entre «Kini la belle» et Brazzaville constitue une réelle opportunité de développement pour les deux pays. La République du Congo et la République démocratique du Congo ont décidé d’unir leurs forces pour construire un pont reliant les deux capitales grâce à l’appui des bailleurs de fonds. Lancé depuis 1991, ce projet, plusieurs fois mis sous le boisseau, refait surface cette fois, avec la détermination des autorités de poursuivre l’oeuvre jusqu’à son achèvement. Il consiste en la construction d’un pont rail permettant de relier les deux capitales distantes d’au moins 4 km des deux côtés de la rive du fleuve Congo. Précédemment estimé entre 40 et 80 millions de dollars US, le coût a été revu à la hausse pour atteindre les 100 millions de dollars US par l’Agence de développement du Nouveau Partenariat pour l’Afrique (NEPAD). Cette hausse s’explique par le fait que le projet entraînerait la reconstruction des ports de Matadi et de Boma. En plus, il nécessite la construction d’un port en eau profonde à Banana sur la côte de la RDC. Ce pont route-rail favorisera une révolution dans les échanges entre les deux pays dans la mesure où ses bénéfices seront énormes en termes d’intégration et de retombées économiques. Sans oublier le brassage culturel qu’il renforcera entre deux peuples qui ont presque les mêmes modes de vie et d’existence. Le Congo Kinshasa et le Congo Brazzaville pourront aisément échanger sur les plans économique, culturel et politique en vue de trouver ensemble des solutions à leurs problèmes communs.

7 millions de dollar US pour l’étude de faisabilité

Pour faire prendre corps au projet, la Banque africaine de développement a déjà débloqué la somme de 7 millions de dollars pour l’étude de faisabilité. Pour ce faire, les experts des deux pays unissent leurs forces à travers différentes rencontres pour donner à ce pont toute sa réalité. Malgré quelques réticences de part et d’autre, l’aboutissement de ce projet permettra de générer des revenus économiques considérables pour les deux pays. A ce propos, Atta Mensah, le responsable de l’intégration du Nepad affirmait : «Je pense que ce pont route-rail ne diminuerait en rien les recettes de la RDC mais par contre les augmenterait parce que les échanges entre les deux pays augmenteront également. C’est un projet intégrateur et l’intégration n’est pas seulement économique, il est aussi social, il s’agit d’un même peuple. L’intégration a aussi aidé à résoudre plusieurs crises». Dans cette optique, chaque camp doit pouvoir mettre de l’eau dans son vin pour favoriser une synergie d’action, une coordination fluide à même de permettre la mise en oeuvre, sans heurts majeurs ni anicroches, de ce projet phare. Car, refuser d’exécuter ce projet serait freiner le développement de la région et partant, de l’Afrique. La route du développement passe par le développement de la route. Inéluctablement.