Article publié le 2012-07-04 par Par Alain Traoré Sport
Bilan satisfaisant pour le Gabon, mitigé pour la Guinée-Équatoriale [03/2012]
© AFP PHOTO / ISSOUF SANOGO

Les rideaux sont tombés sur la XXVIIIe édition de la Coupe d’Afrique des Nations Gabon-Guinée Équatoriale 2012, le 12 février dernier avec le sacre des «Chipolopolos» de la Zambie. A l’heure du bilan, la fête du sport africain a été une réussite dans les deux pays organisateurs, même si le Gabon s’en tire avec une bonne note par rapport à la Guinée-Équatoriale.

Le football africain prend du galon d’année en année et d’édition en édition de la Coupe d’Afrique des nations. La XXVIIIe édition tenue simultanément en Gabon et en Guinée-Équatoriale a tenu ses promesses. Les 32 équipes ont « mouillé le maillot » comme on dit dans le jargon. Les unes et les autres s’en sortent avec des fortunes diverses. Il y a eu des surprises, des matchs époustouflants avec des systèmes de jeu variables. Il y a eu aussi un public chaleureux dont les «you-you» et les «horas» à l’africaine ont donné une couleur de vie à cette édition de la fête du football sur le continent. Au terme d’un mois de compétition, avec ses hauts et ses bas, c’est l’équipe «disciplinée et conquérante» de la Zambie qui remporte le trophée. Personne n’avait pronostiqué «les poulains» du sélectionneur Hervé Renard à ce stade de la compétition. Mais l’histoire semble avoir démontré qu’elle peut être souvent pitoyable à un moment donné et favorable à un autre. En effet, en 1993, aux larges des côtes gambiennes, un accident d’avion emportait l’équipe nationale de la Zambie. Il n’y eut pas de survivant. Près de 10 ans après cette catastrophe, l’histoire témoigne à cette équipe zambienne renouvelée sa sollicitude. Elle offre le trophée à cette équipe en «pèlerinage» sur les traces de ces héros disparus, il y a une dizaine d’années. La surprise de l’équipe zambienne est venue du fait qu’elle a évolué presque avec des joueurs locaux pour la plupart. La différence a été faite dans le respect des consignes du sélectionneur et la discipline tactique. Cette discipline tactique a résisté aux velléités offensives des Ghanéens et barré la route de «dame coupe» aux Ivoiriens. En finale, les Zambiens ont fait montre de toute leur fraicheur physique et athlétique en venant à bout des Ivoiriens aux séances des tirs aux buts. Cette séance s’est soldée par le score de 8 tirs à 7 pour les «chipolopolos».

Le Gabon n’a pas démérité

L’un des pays organisateurs n’ayant pas démérité fut le Gabon. On se rappelle de son face-à-face mémorable contre la Tunisie, enlevé de haute lutte sur le score étriqué de 3 buts à 2. Les téléspectateurs ont vu en cette rencontre l’une des plus belles de la compétition. Malgré leur handicap dû à un manque d’expérience, les Gabonais ont chèrement vendu leur peau lors de cette compétition. L’autre surprise est venue du Soudan et de la Libye. Le Soudan, classé 150e au classement mondial de la FIFA, a déjoué les pronostics pour se retrouver en quarts de finale. Pour une deuxième participation à la CAN, ce fut un exploit de taille. La Libye n’a pas aussi démérité. Elle a vendu crânement sa peau en ne rentrant pas bredouille au bercail comme des équipes telles que le Burkina Faso ou le Sénégal. Ces derniers rentrent de leur périple équato-gabonaise sur un bilan de trois matchs, trois défaites. Gabon-Guinée équatoriale a été une réussite et les deux pays bénéficient des retombées de cette organisation. Sur le plan sportif et celui du jeu, l’équipe équato-guinéenne n’a pas pu franchir le cap des quarts de finale. Mais son succès sur le fil contre le Sénégal restera dans les annales de l’histoire de la compétition. La XXVIIIe édition de la CAN a eu des retombées positives pour le sport roi en général, et particulièrement pour l’économie des deux pays organisateurs. Ces retombées se quantifient en termes de stades construits, rénovés, d’infrastructures hôtelières remises à neuf, de routes bitumées, d’infrastructures sanitaires construites. La Confédération africaine de football s’en tire aussi avec des comptes au vert. Lors de sa 34e Assemblée générale tenue en marge de la CAN, l’instance continentale a révélé «jouir d’une bonne santé financière». En effet, le rapport financier, présenté à cette assemblée et couvrant la période allant du 1er juin 2010 au 30 juin 2011, a fait état d'une «solidité financière de la CAF (qui) continue à croître», avec des fonds propres atteignant 55, 9 millions de dollars au 30 juin 2011. Les disponibilités financières s'améliorent avec «des soldes de trésorerie de 47,9 millions de dollars». « Malgré les difficultés économiques dans le monde (...), notre performance financière s'approche de nos prévisions, ce qui donne un excédent de 5, 8 millions de dollars contre un budget de 5 millions de dollars», a témoigné M Issa Hayatou, le Président de l’institution. La CAN a donc été une réussite. L’arbitrage ne dira pas le contraire, car il a été des moins critiqués durant cette édition. Au revoir à la CAN 2012 ! Bienvenue à la CAN 2013 en Afrique du Sud !

Des prix de billets à revoir

Le prix des billets était également problématique dans un pays où le revenu moyen est de 95 000 francs CFA par mois (environ 150 euros). Des prix variant de 15 000 (environ 25 euros) à 45 000 F CFA (environs 60 euros). Et, de peur de voir les tribunes vides, le Cocan (comité d'organisation) équato-guinéen a très régulièrement pris la décision de donner accès gratuitement aux gradins, passé un certain délai. Le médecin après la mort ! DEO