Durant 4 années consécutives, ce pays a occupé la première place de l’indice Mo Ibrahim de la bonne gouvernance en Afrique. L’Île Maurice, pays presque méconnu de l’Afrique, fait des émules. Découverte d’une île qui semble vouloir faire entendre sa voix dans le concert des nations.
Partie du néant, l’Île Maurice imprègne sa volonté de devenir un pays incontournable en matière de bonne gouvernance en Afrique. Depuis 1996, elle occupe la première place de l’Indice Mo Ibrahim de la bonne gouvernance sur le continent. Et ce n’est pas tout. Dans les autres domaines de l’économie, du développement durable, elle est aussi une référence. Indépendant depuis le 12 mars 1968, ce pays s’est forgé une communauté de destin, une ambition pour le futur. En s’inspirant de divers modèles démocratiques, notamment le style Westminster britannique, la Constitution prévoit que les membres du Parlement soient élus tous les 5 ans. La force principale de ce pays a été de pouvoir transformer ses faiblesses en forces, notamment sur le plan économique, en mettant l’accent sur le développement durable. Depuis son indépendance, le pays se forge, se fait, se transforme et avance. Bien qu’une île, Maurice est un espace économique à part entière. Mais, comment est-il parvenu à être une nation à vocation émergente ?
Du sucre au pétrole en passant par le textile
Le premier produit à faire ses pas dans l’économie du pays fut le sucre. Dans les années 70, celui- ci était le produit d’exportation principal. Pris dans la tenaille des fluctuations incessantes du prix du sucre, le pays n’a pas eu d’autres choix que de s’intéresser à d’autres domaines. Face à la concurrence souvent acerbe des géants tels que le Brésil et d’autres, le pays va se porter vers la diversification. Les textiles entrent alors en jeu. Ainsi, au sucre s’ajoute les textiles, le tourisme et les finances. Ces domaines deviennent les branches économiques les plus importantes de l’île. Le PIB est constitué par 5% de l’agriculture, par 26% de l’industrie et par 69% du secteur tertiaire (le commerce, les finances, le tourisme). A titre d’exemple, toute une gamme de produits est fabriquée à Maurice. Parmi ceux-ci, les principaux sont les pulls en laine, le textile, les vêtements, les articles en cuir, les bijoux, les jouets, les meubles, les montres, les maquettes de bateaux, les conserves, etc. Le pays est le 3e exportateur mondial de pulls en laine. L'exportation des produits de zone franche à ce jour représente environ 70 % de l'économie mauricienne et le sucre exporté environ 27%. Grâce à sa vitalité côtière et à son projet de développement durable, le tourisme connaîtra une évolution rapide. En 2007, environ 907.000 touristes ont visité l’île Maurice. La plupart d’entre eux viennent de France, de Grande-Bretagne et de la Réunion. L’industrie du tourisme se fixe comme objectif d’attirer 2 millions de touristes par an jusqu’à 2015. Ne voulant pas se cantonner à cette réussite, le pays va explorer d’autres pistes en vue de renforcer ses capacités économiques. Les services de la communication seront ciblés avec, en ligne de mire, le développement des services de délocalisation. Les techniques de communication et d’information prennent toute leur place sur l’île.
Promouvoir le développement durable
Secouée par les impacts des changements climatiques, l’île Maurice a élaboré un programme qui vise à contenir les effets des changements climatiques sur son écosystème et ses populations. Le MID (l’initiative Maurice Ile Durable) a donc été lancé. Ce programme, lancé en 2008, vise à assurer l’approvisionnement de 65% des besoins énergétiques du pays à partir d’énergies renouvelables produites sur place à l’horizon 2025. Cet ambitieux programme, a récolté des résultats probants dès son lancement. Notamment, la subvention de 58 millions de roupies (Rs) pour l’achat de chauffe-eau solaires : 4600 familles en ont bénéficié ; le financement de 700 000 lampes basse consommation, l’installation de deux turbines éoliennes. En outre, l’installation de quatre autres turbines éoliennes entre 2010 et 2011, la modification du système d’éclairage des routes, des écoles, des hôpitaux et de l’ensemble de l’éclairage public, pour le rendre plus performant afin de réaliser des économies d’énergie, a été mis en branle. Maurice veut, à travers ses projets, faire du développement durable son crédo. Elle ambitionne de se positionner comme la meilleure en matière d’utilisation d’énergie renouvelable. A cet effet, l’île ambitionne de construire un aéroport écologique. Selon le journal « Les Afriques » « testé la première fois cette année, le passage à l’heure d’été a permis une baisse de la consommation d’énergie chiffrée à 36,4 millions de roupies par le Central Electricity Board (CEB). Et pour stimuler l’achat des voitures moins polluantes (hybrides) comme la Toyota Prius, une réduction de 50% des droits de douane a été décidée en juillet 2008. » On ne peut parler de l’île sans faire cas des richesses de la mer. Pourvu d’un centre Offshore et d'un Port Franc, il est le lieu idéal pour les investisseurs. En ce qui concerne les richesses hydrauliques et fauniques, le pays cherche des investisseurs en vue de pouvoir exploiter au maximum à travers la desserte en eau potable et l’utilisation d’échangeurs thermiques. Aujourd’hui, la croissance économique atteint en moyenne 5% par an. L'Ile Maurice a un revenu annuel de 3 400 dollars US par habitant et un des plus hauts Indices de Développement Humain dans la région sub-saharienne (0.825). Le taux d'imposition varie de 0% à 35%. Incontestablement, l’île fait école.
L’île en quelques mots
Maurice est devenu un pays démocratique, indépendant et souverain le 12 mars 1968 après un référendum en 1967 auprès de la population. La Constitution est basée sur le style Westminster (Britannique). Les membres du Parlement qui représentent plusieurs partis politiques sont élus tous les cinq ans.
Le Président est le Chef de l'État et le Commandant en Chef. Tous les pouvoirs exécutifs sont détenus par le Premier Ministre qui est à la tête du Gouvernement. Le Leader de l'Opposition représente la voix officielle de l'opposition. La presse mauricienne est principalement constituée de deux grands quotidiens indépendants, notamment Le Mauricien.
Quelques Statistiques :
- Taux de natalité (1,000 naissances) 18.3
- Taux de mortalité (1,000 naissances) 6.7
- Taux de Mortalité Infantile (1,000 naissances) 19.7
- Espérance de Vie (ans) homme/femme 66.4 / 73.9
- Taux de fertilité total (naissances par femme) 2
- Utilisation de contraceptifs (% des femmes mariées) 75
- Taux de croissance annuel de la population (%) 1.0
- Répartition de la population- urbaine/rurale (%)39 / 61
- Densité de la Population (personness per km²) 554
- Accès à l'eau potable (%) 99
- Accès aux soins de santé (% )98
- Population par médecin 1176
- Population par lit d'hôpital 355
- Journaux par 100 habitants (1992) 7
- Postes de Télévision par 100 habitants (1992) 22
- Femmes - hauts-cadres(%) (1990) 14
- Femmes - cadres (%) (1990) 41
- Femmes dans le gouvernement (%) (1990) 7.4