L’agriculture constitue le fer de lance du développement en Afrique. Qu’elle soit mécanique, motorisée, artisanale, le travail de la terre permet à des millions d’Africains de subvenir à leurs besoins. Sur le continent, l’agriculture est un vaste volet regroupant plusieurs compartiments d’expression. Dans ces compartiments, se trouvent en pôle position, la transformation agroalimentaire, les productions végétales, l’élevage, la pêche et l’exploitation forestière. C’est un ensemble dont la mise en commun permet de développer des spéculations et des bénéfices pour les différentes couches de la société. Supprimer l’agriculture de l’Afrique et tout s’écroule. Autant, il est avéré que le développement est un tout, autant l’agriculture est la clé de voûte du développement en Afrique. Pour atteindre ce développement, les embûches ne manquent pas, les initiatives pour surmonter ces obstacles non plus. Entre autres embûches, la rareté des pluies, la non-maîtrise des techniques culturales, la dégradation des sols, l’indisponibilité ou la rareté des semences. Pour trouver des solutions à ces problèmes réels, plusieurs pays ont adopté des mesures visant à favoriser une optimisation des productions agricoles. Parmi ces mesures, l’on peut citer la provocation des pluies artificielles par le bombardement de nuages, l’introduction de semences améliorées, la subvention des engrais et des semences au profit des agriculteurs, la récupération des terres dégradées. Toutes ces initiatives ont eu le mérite de produire les résultats escomptés. La logique de ces résultats est que la majorité des populations, surtout dans les zones rurales de l’Afrique parviennent à tirer leur épingle du jeu. Témoin de cette santé de l’agriculture en Afrique, chaque pays constate au fil des ans, une augmentation conséquente de sa production. Les africains, à travers différentes initiatives, s’adonnent avec fierté au travail de la terre. En ce mois d’août, période à forte pluviométrie en Afrique occidentale, les champs sont pris d’assaut par des dabas, des charrues, des boeufs pour sarcler, enlever les mauvaises herbes et préparer le terrain pour la récolte. Lorsque vient l’heure de la récolte, les fruits de la sueur de ceux qui ont sacrifié leur temps, leur sommeil, leur énergie, sont souvent au-delà des sacrifices. La terre nourrit son homme comme les oiseaux du ciel qui ne sèment ni ne moissonnent mais parviennent à avoir leur pitance quotidienne. Lorsque plus de 60% de la population, souvent 90% s’adonnent à une activité ce n’est toujours pas faute de mieux. Ils y trouvent leur compte. L’adage qui dit «travaillez, prenez de la peine» trouve pleinement son sens dans le vécu quotidien des agriculteurs. C’est pourquoi, durant la saison pluvieuse, en ville comme aux villages, les africains n’ont qu’une seule bénédiction à souhaiter : «que Dieu nous donne une bonne saison hivernale.» De jour comme de nuit, l’on scrute le ciel implorant soit le Dieu révélé, soit les mânes des ancêtres pour une pluviométrie abondante. Dans cette logique, liée aux aléas climatiques, l’agriculture est dépendante des intempéries. Malgré tout, des pays ont su imprégner un modèle économique basé sur le travail de la terre. En développant l’agriculture en Afrique, il est clair que le meilleur reste à venir. A l’entendement humain, il n’y a pas de travail aussi noble que de se pencher sur la terre et d’y tirer sa subsistance. Damase Potvin le disait dans son oeuvre intitulée : «Restons chez nous» : «Rien n’est meilleur que l’agriculture, rien n’est plus beau, rien n’est plus digne d’un homme libre. Elle suffit amplement aux besoins de notre vie.» Au cours de ce mois d’août, de façon unanime, tous les agriculteurs, les paysans et les couches sociales croisent les doigts pour l’Afrique ; croisent les doigts pour une bonne saison pluvieuse ; croisent les doigts et, dans le silence, prient afin que des milliards de tonnes de céréales et de spéculations diverses proviennent de nos sols.