Le pays d’Haïlé Sélassié voit les choses en grand. L’Ethiopie a décidé d’entamer un vaste projet de construction de barrages hydroélectriques qui produiront à terme 11 000 MW. Le premier projet lancé en avril est celui du barrage de la renaissance dont le coût est de 3,350 milliards d’euros, entièrement financé par l’Etat d’Ethiopie.
On a beaucoup jasé sur les capacités des Africains à créer des projets et à les mener à bon port avec leurs propres moyens. La grande Ethiopie, le pays de la sagesse, en donne l’exemple par le projet pharaonique de la construction de quatre barrages sur le fleuve du Nil-Bleu. Le premier projet lancé est celui du barrage de la renaissance d’une capacité de 63 milliards de m3. Il sera le 4ème plus grand barrage d’Afrique avec une capacité de production de 5250 MW. Pour une durée de 36 mois, le barrage produira une puissance de 720 MW en vue d’atteindre en 2017, la capacité optimale citée plus haut (5250 MW). A terme, le barrage augmentera la capacité de production d’électricité du pays jusqu'à atteindre 11 000 MW. De cet instant, l’Ethiopie deviendra un «commerçant» ou plus simple «un vendeur» d’électricité. Puisqu’il sera un fournisseur pour les autres pays de la région. Quoi de plus normal, au moment où de nombreux pays africains souffrent du manque d’énergie ou sont dans l’incapacité d’assurer la couverture territoriale énergétique de leur pays. La valeur d’un projet aussi ambitieux soit-il se vérifie au résultat. L’Ethiopie donne l’exemple en traçant pour les générations futures des champs lexicaux dans lesquels leur quotidien pourra être sans crainte énergétique. La valeur et la noblesse du projet du barrage de la renaissance viennent du fait que le pays a décidé de financer sur fonds propres ce projet. Cette révolution industrielle de l’Ethiopie permettra de débloquer la situation énergétique dans cette partie de l’Afrique. Le barrage de la renaissance n’est qu’un embryon du projet global énergétique de l’Ethiopie qui envisage de produire, grâce aux 4 barrages, une puissance de 11000 MW pour un coût global de 14 milliards de dollars.
Un besoin crucial pour l’Afrique
En entamant ce projet, l’Ethiopie enlève une épine du pied de l’Afrique. Le barrage de la renaissance, précisons-le, sera construit sur la rivière Abay dans la région de Guba, relevant de l'Etat régional de Benishangul-Gumuz (Nordouest), à 20 km des frontières avec le Sud- Soudan. L’Ethiopie fera d’une pierre deux coups. Car, le barrage produira, non seulement de l’électricité, mais aussi, la bagatelle de poissons et des dérivés des eaux douces. L’agriculture sera proliférant aux alentours de ce plan d’eau et le nouvel Etat du Sud-Soudan pourra en profiter selon des règles bien établies entre les deux pays. Dans trois (3) ans, précisément en septembre 2014, le projet entrera dans sa première phase de production. A coup sûr, ce barrage de la renaissance comme son nom l’indique, permettra une renaissance et une révolution industrielle en Ethiopie. Les bénéfices de l’eau dans le quotidien des hommes n’est plus à démontrer. La révolution industrielle, suscitée par la construction de ce barrage ne laissera personne indifférent dans la mesure où, riches ou pauvres, tous les éthiopiens, bénéficieront de ce projet. Dans cette optique, tous les éthiopiens doivent se donner la main pour faire de ce projet une réalité. Ce que le coeur construit, la force et l’esprit se donnent les moyens de le réaliser. Le barrage de la renaissance a été conçu par les Ethiopiens pour l’Afrique en général. Ainsi, dans le souci de construire un Etat moderne, l’Ethiopie ambitionne et se positionne dans la logique de la construction d’un pays émergent. Et, cela ne fait que commencer.