Le football africain est en train d'évoluer tant bien que mal vers sa phase de professionnalisme, en vue de tirer du sport roi d'importantes ressources financières pour les gouvernements à l'instar des pays occidentaux. Tel est l'un des enseignements à tirer de l'organisation de vingt-sixième édition de la Coupe d'Afrique des Nations GHANA 2008). Contrairement aux éditions précédentes, cette phase finale qui se dispute entre seize formations africaines, qualifiées pour cette fin, n'a cessé de prouver, du jour au jour, que l'on assiste à une profonde mutation qui s'opère au sein des équipes africaines tendant à moderniser cette discipline longtemps restée dans l'ornière.
Certaines formations livrent un jeu de qualité supérieure, marqué par une démarcation des équipes africaines des années 60 à 70. On assiste aussi à un nivellement des nations et, à la vue de certains scores, à des passassions de leadership, dont Guinée-Maroc 2-1, Egypte-Cameroun 4-2, à l'éffondrement de nations telle l'Afrique du Sud battue 1-3 contre la Tunisie, et la surprise de l'Angola, battant le Sénégal 3-1.
Cette performance qu'enregistre le football africain est à inscrire dans l'actif des joueurs africains évoluant en Europe. Le continent africain est aujourd'hui autant convoité par les sélectionneurs européens, grâce à ses talentueux joueurs qui font la fierté de grands clubs des championnats du football européen. A cet effet, CAN/GHANA 2008 représente aussi une occasion rêvée pour les joueurs évoluant sur le continent de pouvoir se trouver une place au sein des formations européennes en vue de parfaire leur carrière professionnelle.
Les analystes sportifs africains ont toujours plaidé pour la construction des infrastructures sportives modernes en Afrique ainsi que celle des écoles ou centres de formation des sportifs dans tous les pays subsahariens, où l'on semble encore ignorer que le football constitue à nos jours une importante source financière pour les pays. Prenons l'exemple de la République démocratique du Congo (RDC), dont la première victoire de la Can remonte à 40 ans (1968), mais qui n'a construit qu'une seule infrastructure sportive moderne, l'actuel stade des Martyrs, fruit de la coopération chinoise.
Les dirigeants africains dans leur ensemble continuent à réduire les sports aux dimensions d'un simple loisir, oubliant qu'il s'agit là d'une véritable industrie génératrice de moyens financiers capables de contribuer au développement de leurs nations. Certains pays qui ont marqué l'histoire du football africain n'osent même pas organiser cette compétition continentale chez eux, faute d'infrastructures sportives adéquates exigées par la Confédération africaine de football (CAF) et la Fédération internationale de football association (FIFA). A cet effet l'Afrique du Sud, qui sortait d'un long embargo pour cause d'apartheid, mérite des égards pour avoir accueilli la phase finale de la Coupe d'Afrique des Nations sur son territoire avant de se préparer encore à accueillir la Coupe du monde de football en 2010.
Par ailleurs, l'organisation de la CAN permet au pays organisateur non seulement de renflouer le trésor public mais aussi de promouvoir les secteurs vitaux du pays. Sans une fausse modestie, une note spéciale est à attribuer aux pays de l'Afrique du Nord, qui bénéficient d'une bonne longueur d'avance par rapport à ceux de l'Afrique subsaharienne en matière d'organisation des événements sportifs, des infrastructures et autres.- LNA avec l'ACP