Le 07 mai dernier, la communauté africaine a célébré à Bruxelles la Journée Mondiale des Orphelins du Sida. Occasion pour les organisations Vie pour Tous (Vipot), l’Association Espoir pour Demain (AED), l’association «Libiki» et certains orphelins du sida d’appeler à la solidarité et à la prise en charge des millions d’orphelins de la maladie, affectés et vulnérables.
En 2010, on recensait 16,6 millions d’orphelins du sida. Ces millions d’enfants affectés par la pandémie, ces millions d’orphelins, ces millions d’enfants vulnérables sont à la dérive. Derrière les statistiques se cachent des millions d’histoires d’enfants qui souffrent. Et tous ces enfants laissés seuls au monde ne sont que 10 % à recevoir une aide. Conscientes de ce fléau, quatre asbl ont joint leurs forces avec le soutien Onusida, pour organiser une conférence le 07 mai dernier afin de célébrer la Journée Mondiale des Orphelins du Sida. Cette journée avait pour but essentiel de stimuler les aides de toutes sortes pour ces enfants orphelins un peu partout dans le monde et surtout en Afrique. La branche spécialisée de l’Organisation des Nations Unies, Onusida, estime que « 6,4 milliards de dollars sont nécessaires pour développer une réponse globale à l’impact du sida sur les enfants. ». Ces enfants, qui grandissent privés de protection, d’éducation, de soutien et d’amour ne pourront devenir adultes et construire une famille dans de bonnes conditions. Aujourd’hui, une coalition d’organisations africaines s’élève pour que les enfants soient une priorité dans la lutte contre le sida. Une manière d’inciter les partenaires à consacrer assez de moyens à la lutte contre le sida à la création de programmes et que des mesures urgentes soient prises afin de soutenir les orphelins et les enfants rendus vulnérables par le virus. Pour ces organisations, la célébration de la journée mondiale des orphelins du sida est un moment où chaque individu peut attirer l’attention sur les besoins des plus de 25 millions d’enfants rendus orphelins par le sida. Les associations essaient ainsi de participer à la prise de mesures urgentes et prioritaires pour la prise en charge et la réinsertion des millions d’orphelins et d’enfants rendus vulnérables à cause du sida. Ainsi, parmi ces associations figurent :
L’asbl « LA VIE POUR TOUS » (VIPOT)
du Congo
La Vie Pour Tous (VIPOT) est une organisation non gouvernementale congolaise dirigée par Pauline Kompany Sona, infirmière spécialisée en médecine d’urgence. Elle a été créée il y a huit ans sous l’initiative d’une mère de famille confrontée aux terribles conséquences de cette pandémie dans son pays. Au départ , Vipot assumait la prise en charge des veuves, des adolescentes mères, des jeunes désoeuvrés, tous vivant avec le VIH et rejetés par leur famille et la communauté. Après, la prise en charge des enfants, il s’est ajouté le volet des veuves et des jeunes filles abandonnées qui avaient des enfants. Plus tard, d’autres orphelins abandonnés se sont joints à la seule structure de proximité à leur portée. Outre les orphelins et les enfants vulnérables, VIPOT encadre également les adultes vivant avec le VIH dont le nombre s’élève actuellement à 750. Aujourd’hui, un soutien à ces orphelins, selon Mme Pauline Kompany Sona, apportera au continent de demain un bénéfice incommensurable et « c’est dans cet esprit que je vous invite à réunir nos efforts pour rendre prioritaire la question des orphelins du sida et enfants vulnérables dans le monde » soutient-elle.
L'asbl Libiki
de Bruxelles
LIBIKI signifie GUÉRISON en lingala, l’une des quatre langues nationales la plus parlée et comprise sur presque toute l’étendue de la République démocratique du Congo. En baptisant, l’ong "LIBIKI", le but principal poursuivi est d’apporter le soutien psychologique, médical et social aux veufs, veuves et orphelins atteints du virus VIH, en mettant à leur disposition un cadre pour s’exprimer, revivre et mettre à profit leur talent et leur savoir au service des autres. L’association mène depuis Bruxelles des actions afin que les Africains subsahariens en général et les Congolais en particulier aient accès au traitement contre le virus du Sida. LIBIKI dont la coordinatrice est Dany Kanyeba Nyembwe, diplômée en gestion des Ressources humaines, mène les activités soutenues et engagées en faveur des personnes porteuses du virus. Libiki sensibilise aussi les bailleurs sur les difficultés qu’éprouvent les Africains à avoir accès au traitement.
L’Association Espoir pour Demain (AED)
du Burkina Faso
L’Association Espoir pour Demain (AED) est une association qui vise à améliorer les conditions de vie de l’enfant en situation difficile, à réduire la transmission materno-foetale de l’infection à VIH/SIDA. Egalement, elle oeuvre pour améliorer la qualité de vie de l’enfant infecté ou affecté par ce virus, de la femme enceinte séropositive ainsi que du couple mère-enfant séropositif. Créée le 28 janvier 2003, l'association a été reconnue officiellement le 12 mai 2003 par les autorités burkinabais. Le siège d’AED se situe à Bobo-Dioulasso. D’autres orientations de l’AED est d’appuyer médicalement les enfants séropositifs en permettant aux femmes enceintes séropositives suivies par l’association de bénéficier d'un traitement afin de limiter le risque d’exposition au VIH/SIDA chez les enfants à naître. De soutenir les enfants en leur payant les frais de scolarité ainsi que le matériel nécessaire, et en assurant des cours de rattrapage et des activités d'éveil suivis d'un repas au siège de l'AED. A noter que Madame Sylvie André-Dumont, Commissaire aux comptes, membre fondatrice de l’AED a fait la présentation de l’association lors d’une conférence.
L’association Echos séropos d’ici et d’ailleurs
basé à Bruxelles
L’association Echos séropos d’ici et d’ailleurs est une association d’auto supports issue de la section Sida du Projet Matongé asbl. Elle cible principalement la population issue d’Afrique subsaharienne. Les missions de l’asbl sont l’information et la sensibilisation des migrants, la lutte contre la discrimination, la stigmatisation et les injustices commises à l’encontre des personnes vivant avec le VIH, la création d’outils de prévention adaptés aux migrants, la collecte et la publication de témoignages, la représentation des personnes vivant avec le VIH, la participation à des conférences sur le VIH/Sida, la collecte de fonds pour financer ces activités. L’association participe à plusieurs journées mondiales de lutte contre le sida. Elle organise des dînersdébats, des colloques, et conférences autour de la problématique. L’asbl permet également de partager le quotidien des personnes vivant avec le virus et aide à mieux cerner leurs préoccupations. Dirigée par Judith Bisumbu, une résistante ayant brisé le mur du tabou, du silence, de l’exil, de la clandestinité, des préjugés, de la culpabilité, de la fatalité, son courage, sa dignité et son sourire sont un hymne à la vie.