L’aura française en Afrique s’est considérablement effritée menaçant du coup ses intérêts économiques et politiques. Mais avec les crises consécutives qui ont secoué la Cote d’Ivoire et le « printemps des peuples arabes » marqué par des révolutions, on constate que la France est loin de se désintéresser totalement du continent, tout au contraire.
Depuis le règne de Jacques Chirac, la France avait procédé à la révision de sa politique africaine. Cette nouvelle donne a laissé le champ libre aux Etats-Unis, à la Chine, au Japon et à l’Inde, pour étendre leur influence sur le continent sans se heurter à des interférences françaises. Avec ce repositionnement stratégique, la France, même si elle semble délaisser l’Afrique, garde toujours un oeil sur le continent. En effet, un aperçu sur la coopération française en Afrique permet de voir que le continent est toujours considéré comme un berceau d’opportunités pour la France qui continue de défendre sa puissance et ses intérêts dans de nombreux secteurs. Les aspects stratégiques de cette coopération sont en effet, politiques, économiques et militaires. Militairement, elle avait créé une fraternité d’armes avec les militaires africains. Les accords de défense avec la France engagent aujourd’hui huit pays : le Cameroun, la Centrafrique, Les Comores, la Côte d’Ivoire, le Djibouti, le Gabon, le Sénégal et le Togo. Politiquement, l'Afrique reste une chance pour la France car elle élargit à la fois son aura sur la scène internationale aussi bien sur les plans diplomatique, économique que culturel. Toutefois, avec l’arrivée des puissances asiatiques telles que la Chine, le Japon ou l’Inde, les pays africains accordent de moins en moins d’importance au rôle de « Père » politique de la France. Les récentes interventions armées en Côte d’Ivoire et en Lybie témoignent de la capacité de résistance des chefs d’Etat africains face à la diplomatie française. Une nette volonté de se démarquer du fardeau français marqué par un bilatéralisme politique à sens unique. Parmi les emblématiques Présidents du continent qui osent peser sur la diplomatie française, figurent le Congolais Denis Sassou Nguesso, le Camerounais Paul Biya, le Séné galais Abdoulaye Wade le Burkinabé Blaise Compaoré ou le président déchu de la Côte d’Ivoire Laurent Gbagbo ou le défunt Oumar Bongo Odimba et tant d’autres. De ce fait, la question existentielle à se poser est de savoir si la France demeure encore une puis sance qui compte comme auparavant pour les pays africains ? Mais ce qui est clair, le pays de Sarkosy accorde encore une grande priorité à ces pays africains qui pèsent de leur poids sur la scène internationale. Car, économiquement, ils sont solvables. En achetant les produits français, ils améliorent la balance commerciale de Paris. Avec 600 entreprises en Côte d’Ivoire, l’intervention de l’armée française sous le sceau de l'Onu, se justifierait selon les analystes avertis. Comme quoi, la France tient toujours au continent africain, fut-elle une relation de business et d’enjeux géopolitiques et stratégiques.