Le Maroc connait un nouveau palier dans les mutations successives, dans le contexte du mouvement de changement accéléré vers la consécration de la démocratie dans le monde et l'élargissement du champ des libertés publiques et des droits de l'homme, a indiqué le chercheur marocain M. Bachir Dkhil.
"Le Maroc est en passe d'instaurer une régionalisation politique élargie", a affirmé le président du Forum "Alternatives", lors d'une rencontre à Tunis tenue sur le thème "la bonne gouvernance et les défis auxquels les pays du Maghreb sont confrontés". Les propositions formulées par la commission consultative de la régionalisation témoignent d'une volonté réelle d'engager des réformes et des changements, a indiqué M. Dkhil dans son exposé intitulé « Projet de régionalisation au Maroc, modèle de bonne gouvernance. » Il a rappelé, à cet égard, l'évolution du concept de la régionalisation au Maroc en tant qu'expérience de gestion de la chose locale, notamment après l'amendement constitutionnel de 1996. Cet amendement a accordé à la région des prérogatives et des instruments qui lui ont permis de s'impliquer dans le développement économique, social et culturel sur le plan local, a-t-il expliqué. Il a également évoqué l'Initiative nationale pour le développement humain, lancée par SM le Roi Mohammed VI, un projet sociétal visant à répondre aux attentes économiques des citoyens et réduire la précarité sociale. La transition d'une régionalisation administrative et économique à une régionalisation politique, avec la mise en place d'un ensemble de régions autonomes par rapport au centre, requiert désormais des amendements constitutionnels, a-t-il estimé. M. Dkhil a rappelé dans ce sens le contenu du discours de SM le Roi, du 3 janvier 2010, adressé à l'occasion de l'installation de la commission consultative de la régionalisation. Dans ce cadre, il a indiqué que le Souverain a tracé les grandes lignes du plan d'action de la commission dans l'objectif de dégager une vision globale sur la régionalisation élargie, en concertation avec toutes les parties du champ politique et de la société civile. La gestion des questions sociales à travers la bonne gouvernance comprend trois dimensions interdépendantes (politique, technique et socioéconomique). La régionalisation politique et régionale élargie au Maroc doit être adoptée en concertation avec les partis politiques, la société civile et les acteurs économiques, tout en prenant en considération les données économiques, sociales et humaines, a dit M. Dkhil, soulignant que la régionalisation politique associée aux critères de bonne gouvernance est de nature à accélérer l'adhésion des citoyens à la dynamique de l'action et du changement.
Source : MAP