Le pays du Président Paul Biya s’est fixé comme objectif de devenir un pays émergent en 2035. D’ici 25 ans, ce pays d’Afrique centrale veut rivaliser d’avec les dragons d’Asie. Capable ?
Le développement passe toujours par la réduction de la pauvreté. Devenir un pays émergent oblige au respect de ce sacro saint principe qui passe par la bonne gouvernance politique et économique. Le Cameroun, état indépendant depuis 1961 a décidé de prendre des initiatives pour aller à la conquête de pays émergent. Le délai fixé ? En 25 ans. Concrètement, en 2035, le pays de Paul Biya, du nom de l’actuel président doit vaincre la pauvreté et assurer la sécurité alimentaire. Pour y parvenir, les autorités camerounaises ont décidé de s’attaquer à certains volets de la vie socio-économico politique, des piliers qui, actionnés, devraient permettre de lever le verrou et les obstacles à l’atteinte du statut de pays émergent. Le thème central de cette lutte étant la vision de développement à long terme du Cameroun, des experts ont réfléchi à la problématique au cours d’un atelier. Les travaux de cet atelier ont regroupé des autorités gouvernementales, des opérateurs économiques, des membres de la société civile, des intellectuels, etc., avec pour objectifs de rechercher une grande adhésion des camerounais à ces nouvelles orientations en matière de politique économique. Une telle ambition, pour être effective, devrait reposer sur 5 piliers essentiels comme l'a indiqué Louis Paul Motaze, le ministre de l’économie et de la planification. Il s'agirait d'abord de trouver les moyens pour relever le défi de la croissance économique et de l'emploi au Cameroun, afin d'atteindre un taux de 10% d'ici 25 ans, contre 4% actuellement. Cette ambition, dont le corollaire est la création des richesses et incidemment des emplois, devrait permettre de réduire le taux de chômage au Cameroun, que certains syndicats des travailleurs situent autour de 60%. Ensuite, les propositions des séminaristes de Yaoundé doivent pouvoir se rejoindre, a encore indiqué le ministre de l'Economie, autour des défis de "la démocratie et de la démographie" au moment où plus de la moitié de la population camerounaise est annoncée en zone urbaine d'ici une quarantaine d'années. Enfin, selon Louis Paul Motazé, les deux derniers piliers sur lesquels repose la vision de développement du Cameroun à long terme, et sur lesquels les experts doivent trouver le consensus le plus large possible, sont la gouvernance et l'urbanisation. De tels objectifs bien que louables doivent encore faire l’objet de maturation.
Etablir un plan clair
De même, le gouvernement devrait pouvoir établir un plan clair de développement du tissu de production locale, afin d’éviter une grosse dépendance aux aléas du marché international. Quoi qu’il en soit et à en croire le Premier ministre, ce séminaire serait la seconde phase du projet d'élaboration d'une vision de développement du Cameroun, qui est en élaboration depuis l'année 2006 ; et qui a déjà abouti, apprend-on, à "la production d'un premier draft de document de formulation d'une vision volontariste de développement du Cameroun". Lequel draft a été enrichi par les contributions de 22 départements ministériels, deux universités d'Etat, trois cabinets d'études, des associations socioprofessionnelles, etc. Autant de contribution qui a permis l'élaboration d'un second draft sur lequel les participants ont planché, afin d'aboutir à un document final. Ce document sera, selon le ministre de l'Economie, présenté aux partenaires au développement du Cameroun, afin de recueillir leurs conseils et autres appuis multiformes. Ceci afin que ces derniers accompagnent le gouvernement camerounais dans l’atteinte de ses objectifs. L’un de ses partenaires au développement est le Canada, qui depuis des années, soutient des initiatives de développement au Cameroun.
Un engagement louable
Le Canada aide le Cameroun à réduire la pauvreté de sa population et à promouvoir l'égalité entre les femmes et les hommes. Conformément aux priorités de développement du Cameroun, l'Agence Canadienne de développement International (ACDI) appuie trois domaines d'intervention : la bonne gouvernance, le développement rural et le développement des ressources humaines. Le Canada a fourni du matériel de chantier, de la main-d’oeuvre et du savoir-faire à la construction du Lycée technique de Nkolbisson, près de la ville de Yaoundé. La coopération canadienne au Cameroun dure depuis 1962 lorsque le Canada a ouvert sa première ambassade en Afrique subsaharienne à Yaoundé, la capitale du Cameroun. L'égalité entre les femmes et les hommes ainsi que la conservation de l'environnement font partie intégrante de tous les programmes et projets de la coopération canadienne au Cameroun. Grâce à l'aide fournie pendant des années en matière de formation, d'assistance technique pour la révision des politiques et des règlements nationaux et d'élaboration de divers outils informatisés, le Canada a aidé le Cameroun à faire des progrès significatifs au chapitre de la gestion de ses forêts tropicales de façon à permettre à la population locale de bénéficier de l'exploitation forestière et de maintenir le potentiel économique de cette industrie pour les générations futures. En outre, le Canada a contribué avec d'autres donateurs à améliorer la gouvernance en appuyant l'élaboration et la mise en oeuvre d'une stratégie nationale et d'un plan d'action contre la corruption. La capacité de la Ligue des caisses populaires coopératives du Cameroun a été renforcée au chapitre du suivi, de la supervision et de l'informatisation, de façon à être à même d'apporter un appui à ses organismes membres et de les moderniser. Grâce aux efforts de l'ACDI, le processus décisionnel dans le pays tient maintenant compte du principe de l'égalité entre les sexes. L’exemple du Canada est un parmi tant d’autres. Le pays nourrit des ambitions nobles. Reste à croiser les doigts afin qu’en 2035, le rêve devienne réalité.