Article publié le 2011-01-20 par Par Jamil Thiam Actualité
FESMAN 2010 au Sénégal - Une nouvelle renaissance du continent africain à Dakar [01/2011]
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Du 10 au 31 décembre dernier, le Sénégal a accueilli le festival mondial des arts nègres qui en est à sa troisième édition après ceux organisés en 1966 au Sénégal et en 1977 au Nigeria. Le principe de ce grand rassemblement culturel a été de permettre une affirmation plus prégnante du continent africain et de la diaspora partout dans le monde. Ainsi, 2400 artistes venus divers pays ont participé à cet événement. Ainsi, l’Afrique renait culturellement au Sénégal.

Dakar était du 10 au 31 décembre la capitale de l’Afrique et de la diaspora noire grâce à la troisième édition du festival mondial des arts nègres (Fesman). Un festival placé sous le sceau des grands dignitaires africains qui ont marqué le continent à la suite d’âpres luttes pour la liberté. Parmi ceux-ci, Houphouët Boigny, Léopold Sédar Senghor, Sékou Touré, Nelson Mandela, Patrice Lumumba, Hassan II entre autres. En effet, le Fesman s’est voulu une vision nouvelle d’une Afrique réaliste, fière, créative et optimiste. Les objectifs ont été surtout d’interroger le patrimoine culturel, matériel et immatériel et de réaffirmer le rôle des artistes et des intellectuels dans la renaissance africaine. Aussi, il a été question lors de ce festival de promouvoir une meilleure protection et une large diffusion des oeuvres artistiques et culturelles des africains et de la diaspora. Par ailleurs, outre le fait d’offrir aux créateurs les conditions d’expression favorables à leur mise en réseau, le festival a tenté de renforcer l’identité et la créativité intellectuelles, artistiques et littéraires des acteurs de tous les continents. Des activités ont eu lieu dans toutes les disciplines. Et les peuples du continent se sont illustrés à merveille dans le cadre d’échanges culturels. Ainsi, durant trois semaines, les acteurs de la musique, de la danse, de la peinture, du cinéma, de la mode, du design, des nouvelles technologies, de la littérature, de l’artisanat, du théâtre, du sport, de la gastronomie… ont exposé leurs réalisations. Tous les genres musicaux étaient au rendezvous.

De grands noms de la culture et du sport au Fesman

Des rythmes urbains aux sonorités traditionnelles en passant par les créations de toute l’Afrique et de la diaspora : le reggae, le hip hop, le jazz, la soul, le gospel, l’Afro cubain, la musique orientale étaient représentés par de grands noms de la musique. D’Alpha Blondy, Tiken Jah Fakoly et Meiwey de la Côte d’Ivoire, Wyclef Jean d’Haïti en passant par Angélique Kidjo du Benin, Salif Keïta du Mali, Sékouba Bambino de la Guinée, Morgan Heritage, Luciano et I Jah Man de la Jamaïque, Ray Lema Saka Saka et Lokua Kanza du Congo, Kassav des Antilles, Alioune Bara Thiam « Akon » et Youssou Ndour du Sénégal, Malika Zarra, Majid Bekkas et Lamaalem Abdesslam Alikan du Maroc, Manu Dibango du Cameroun, Amazigh Kateb et Cheb Khaled d’Algérie ; pour ne citer que ceux-là. Plusieurs sportifs ayant marqué l’histoire du continent ont été honorés lors de ce Fesman. Parmi lesquels, des footballeurs comme Salif Keïta du Mali, Jules François Bocandé du Sénégal, Mustapha Hadji du Maroc, des athlètes américains, symboles de la résistance contre la ségrégation raciale de mise aux États-Unis en 1968, comme Tommie Smith, la tenniswoman américaine Serena Willams, Dikembe Mutombo, ancienne star de Nba ou l'athlète jamaïcain Usain Bolt. Impliquant les intellectuels et scientifiques de renom, un forum a permis de débattre et d’approfondir le thème de la Renaissance et de l’apport du peuple noir à la civilisation universelle. Des intellectuels de qualité tels que Valentin Yves Mudimbe, des écrivains dont Henri Lopez, Alain Mabanckou, des universitaires distingués comme le Pr Iba Der Thiam, Souleymane Bachir Diagne, Tanella Boni, Alain Ricard ou encore Jean Godefroy Bidima, etc. Un comité consultatif regroupant des personnalités internationales, issues de l’univers politique, culturel ou économique a été mis en place à cet effet. Ce Fesman, à en croire plusieurs artistes, constitue un appel fort à l’endroit de la jeunesse africaine qui, s’inspirant des leçons du passé, devrait s’inves