Le 17 décembre dernier, le complexe Botanique a vibré au son de la musique arabo-andalouse dans le cadre d’un concert organisé par l'échevin Mohammed Jabbour, de la commune de Saint Josse à Bruxelles. Devant un public venu nombreux, ce concert a tenu toutes ses promesse, avec la prestation de l’Ensemble dirigé depuis plusieurs années, par le chanteur marocain Rafik El Maai, un des monuments de la musique arabo-andalouse. Pour rappel, c’est la 10 ème année consécutive que l’échevin organise un concert pour promouvoir la culture orientale.
Le public bruxellois a été séduit grâce à l’originalité des sonorités de la musique araboandalouse faite d’un univers de métissage sonore à double résonnance. C’était lors d’un concert organisé au Botanique, le vendredi 17 décembre 2010 par l’échevin d’origine marocaine, Mohammed Jabbour qui ne cesse de participer à la promotion de la culture, en particulier orientale. Genre musical profane, la musique arabo-andalouse appelée couramment al-ala ou al-andaloussi a en effet connu son apogée au Maroc après la chute des arabes en Andalousie principalement à Fès, Tétouan, Tanger, Rabat ou encore à Oujda. Et c’est dans ce pays, plein de traditions, qu’un virtuose de la chanson a réussi à perpétuer l’oeuvre musicale arabo-andalouse, une musique classique pratiquée partout dans le Moyen-Orient et en Égypte. Rafik El Maai, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est né en 1977 à Ksar El Kbir dans le nord du Maroc, auteur compositeur, il a su reprendre, avec son orchestre, des chansons puisées dans un répertoire spirituel riche et qui explore inéluctablement les proses des maîtres soufis du médiéval tels que Ibn Al 'Arabi, As Sushturi, etc. Au cours de ce concert, il a été question pour le chanteur de véhiculer le « sama », symbole d’une logique orale émanant des confréries soufies marocaines et qui consiste à glorifier Dieu et son Prophète. Rafik El Maai, fait aujourd’hui résonner, par son timbre de voix original, cette musique spirituelle. Et ce, partout dans le monde notamment en Belgique où il est parvenu à mettre sur pied son groupe musical qu'il dirige depuis des années. Si son ensemble rayonne autant sur la scène, c’est grâce à son dynamisme et sa prédisposition innée. En effet, conscient de sa mission, Rafik El Maai développe en 1987 son art de la psalmodie coranique auprès de l'Imam Hawwas de la Mosquée Mohamed V de Tanger. Plus tard, il adhère, en 1990, à la confrérie soufie, 'Zawiyya Kettania' de Tanger où il apprend, auprès du Maître Mohamed Mahdi Temsamani, l'art traditionnel du chant et des gammes. Quelques années après, il s’inscrit au conservatoire de Tanger et devient en 1996 membre de l'Ensemble de la musique andalouse du conservatoire, dirigé par le maître Nabil Arfaoui. Ensuite, il va rejoindre l'ensemble musical de Tanger sous la direction de Cheikh Ahmed Zaytouni Sahraoui. Aussi, Rafik El Maai aura participé à plusieurs jury lors de festivals ou de manifestations de chants savants, spirituels ou traditionnels au Maroc, en Belgique, en Allemagne... Sur les événements musicaux auxquels il a participé, il a réussi à remporter plusieurs prix grâce à sa voix toujours au service de la musique arabo-andalouse ou soufie. En réalité, l’artiste marocain est fort immergé dans la tradition musicale arabo-andalouse. De ce vaste patrimoine musical des noubas andalouses, il s'imprégna entièrement pendant plusieurs années au conservatoire de Tanger. De même, s’appuyant sur le legs de Feu Temsamani et le Maître Cheikh Zaytouni Sahraoui, deux grandes sommités musicales qui font partie des figures de la musique arabo- andalouse et du Samaa du siècle dernier au Maroc, Rafik El Maai a su allier modernité et tradition. L'alliage de chants dits « sacrés » et de musique dite « savante » a bonifié davantage le répertoire de l’artiste, qui lors de ce concert du 17 décembre dernier, a séduit le public grâce à sa voix et sa musique. Mais, ne se contentant pas seulement de ce background, il a expérimenté diverses sonorités musicales basées sur l’originalité et l’esthétique.
L’orchestre andalou-marocain
L’orchestre andalou-marocain est un ensemble de musiciens à la fois instrumentistes et chanteurs. Certains orchestres font appel à un ou plusieurs chanteurs solistes. La direction de l'orchestre est traditionnellement assurée par un de ses membres. Le rôle du chef est de donner le départ du chant, alors aussitôt enchaîné par les autres musiciens. Une nouba (suite musicale et vocale), du fait de sa longueur, n’est que très rarement jouée dans son intégralité. Par conséquent, c’est le chef qui effectue le choix et l'agencement harmonieux des différentes parties. La musique andalouse-marocaine ne connaît pas d'orchestre type. Du fait de la grande souplesse laissée aux orchestres quant au choix des instruments et au nombre d'instrumentistes, il existe une grande variété de formations exécutant ce répertoire : ensembles marocains traditionnels, ensembles espagnols ou hispano-marocains, orchestres modernes tentant d'adjoindre d'autres instruments…