Après avoir réussi de façon brillante l’organisation de sa première coupe du monde, l’Afrique a gagné son pari de boucler l’année 2010 sur une note d’espoir. Que ce soit sur le plan politique, économique, social, culturel et sportif, l’Afrique durant 2010 a su faire face à la triple crise économique, financière et énergétique survenue en 2009. Inexorablement 2010 tire à sa fin. En 2009, le monde a connu l’une des années les plus folles de son histoire. La triple crise a ébranlé les économies les «plus puissantes» du monde. L’Afrique dans sa marche vers le développement est restée debout. 2010 sans orgueil, a été l’année de l’Afrique. Avec un taux de croissance moyen oscillant entre 5 et 8 %, les Etats africains en 2010 se sont bien « débrouillés » malgré quelques moments de frayeur. La crise mondiale n’a pas eu d’impacts majeurs sur l’économie africaine. C’est un constat réel. Les banques africaines ont fonctionné plutôt correctement. Les entreprises ont fait des bénéfices et les places boursières africaines ont été assez stables. La dette africaine a connu une baisse fulgurante durant la dernière décennie. L’Afrique en 2010 a été le terreau fertile des élections. Du Nord au Sud, d’Est en Ouest, les Africains sont allés aux urnes pour choisir qui leur président, qui leur maire, qui leur député. Après 20 ans de pratique des différentes formes de démocratie calquées sur l’Occident, l’Afrique a pris sur elle, le courage de forger son modèle démocratique. Les politologues les plus avertis, les éminences grises africaines, qui enseignent les différents modules politiques dans les universités occidentales ont contribué à cette réflexion. La Guinée-Conakry, la Côte d’Ivoire, Le Sahara occidental, Madagascar, La RD Congo, la corne de l’Afrique en général a connu des élections démocratiques, libres et ouvertes. L’année qui s’achève a été celle des bilans pour les Etats africains. 2010 a non seulement célébrer les 50 ans d’indépendance de la majorité des pays africains mais aussi les 20 ans de l’avènement de la démocratie en Afrique. L’on se rappelle la chute du Mur et la Conférence de la Baule qui ont imposé la démocratie à « l’occidentale » à l’Afrique. Après 20 ans d’expérimentation, 2010 a été inévitablement le temps du bilan de la praxis de cette forme de démocratie. Collectivement et individuellement, le bilan a été dressé. Dans les années 90, des engagements ont été pris. 20 ans après, il s’agit de savoir où nous en sommes dans le respect de ces engagements. Qu’estce qui a marché ? Qu’est-ce qui ne l’a pas été ? Pourquoi cela n’a pas marché ? Ce sont là les questions auxquelles tout Africain doit répondre, quel que soit son niveau intellectuel, quelle que soit sa responsabilité dans la société. En répondant à ces préoccupations, nous devons tirer les leçons des acquis, mieux appréhender les insuffisances afin d’avancer, la main sur le coeur, vers des lendemains meilleurs, vers l’épanouissement de notre continent. A regarder dans le rétroviseur de cette année qui s’achève, les pays africains n’ont pas été ébranlé dans leur fondement. Il y a eu certes des coups d’Etat mais aussi des acquis en termes de développement, d’amélioration du climat des affaires. 2010 a montré une autre image de l’Afrique au monde, celle de la responsabilité, celle de sa capacité à gérer ses propres crises grâce à ses propres moyens. A l’entame de cette nouvelle année, il est urgent que l’Afrique se regarde dans la glace. A travers ce regard, nous devons, en patriote averti, faire le choix d’une Afrique qui croit en son destin, qui le maîtrise et travaille à cultiver sa démocratie avec ses valeurs et ses particularités propres. C’est une question de liberté politique chère à Alexis de Tocqueville : « les hommes ne sauraient jouir de la liberté politique sans l’acheter par quelques sacrifices, et ils ne s’en emparent jamais qu’avec beaucoup d’efforts. »