L’ombre de l’Afrique aura été omniprésente tout au long de la nuit du 15 décembre 2007, à l’occasion de l’élection de la plus belle fille du Royaume de Belgique. Ambiance d’un sacre au teint d’ébène.
Elles n’étaient pas moins de six des plus célestes demoiselles d’origine africaine parmi les 20 prétendantes à la couronne de Miss Belgique. Preuve s’il en faut encore que la civilisation universelle ne peut plus, et en aucun cas, se passer de l’apport du continent noir. De surcroît, les ambassadrices de l’Afrique ont tellement brillé de leur splendeur que les observateurs les plus optimistes entrevoyaient déjà la couronne orner l’une d’entre elles. Il en est d’ailleurs fallu de peu. Dans le quinté de tête précédant la consécration elle-même, deux beautés d’origine africaine étaient plébiscitées : Fabienne Kabeya ainsi que Anaïs Konde Lengo, toutes deux Belges venues de la République démocratique du Congo et Misses de la Région de Bruxelles. Ensuite, le jury retiendra trois nominées pour le couronnement, parmi elles notre Fabienne Kabeya, que l’on est alors presque convaincu qu’elle sera propulsée sur la plus haute marche du podium. Mais c’est là qu’il faudra compter sur d’autres éléments imperceptibles qui vont jouer en sa défaveur. Mais avec un tel éclat, elle sera finalement élue 1ère dauphine, tandis qu’une Wallonne de Liège, Alizée Poulicek, est proclamée Miss Belgique pour l’Edition 2008, et une Flamande, Jade Van De Walle, viendra compléter le podium comme 2ème dauphine. Le suspens aura ainsi plané sur l’ensemble de la soirée. Fabienne Kabeya, est une belle métisse assez garçon manqué. D’origine congolaise comme l’indique son nom et de papa para-commando, elle est parfaite bilingue français et néerlandais. Car il na faut pas oublier que nous sommes en Belgique, un drôle de pays où la connaissance des deux langues est primordiale pour échapper à certaines discriminations. Et comme il en est de coutume au Royaume de Belgique où les esprits sont encrés dans le tribalisme et les origines, à peine couronnée, la Miss va être rapidement contestée. Alizée Poulicek, 20 ans et seulement 16ème francophone en 40 éditions, n’a pas été, de son côté, épargnée pour sa méconnaissance du néerlandais. Amenée à se défendre dans les deux langues lors de la dernière épreuve de la soirée, la grande blonde n’a pas saisi la question posée en néerlandais.Une incompréhension qui a déclenché des huées qu’elle eut bien du mal à digérer. «Je n’ai pas apprécié», a-t-elle déclaré. «Je me suis sentie humiliée. On ne m’a pas laissé une chance. Lorsque j’ai quitté la scène à cet instant, j’ai cru que tout était perdu», avoue la jeune favorite des francophones, qui accumule déjà de l’expérience comme mannequin. Comme on peut le comprendre d’emblée, Alizée Poulicek non plus n’est pas Belge de souche. Elle vient de la Tchéquie et parle couramment le français et le tchèque, mais difficilement le néerlandais. Une carence qui a failli faire oublier sa beauté de rêve et lui faire manquer une couronne taillée à sa beauté de blonde. Des six candidates d’origine africaine, Anaïs Konde Lengo, 21 ans, plébiscitée parmi les 5 grandes finalistes, aura certainement été la plus déçue de toutes pour être passée un rien à côté du sacre, jugée par les observateurs « un rien trop dynamique pour être élue Miss Belgique », elle qui développe « une incroyable énergie à revendre ». Originaire du Bas-Fleuve dans le Bas-Congo, cette étudiante en Communication au sourire ravageur a néanmoins tout l’avenir devant elle. Parmi les autres candidates venues du soleil, il faut épingler Véronique Boubane, Miss Province d’Anvers à peine âgée de 18 ans. Une superbe silhouette très exotique, peut-être un peu trop de l’avis des juges pour figurer dans le quinté final, alliant classe et tenue de mannequin qu’elle est. Née au Sénégal, cette beauté filiforme très black est arrivée en Belgique depuis peu. Mais aussi Betty Tahid, Miss Province du Luxembourg, étudiante en première année de Droit et Marocaine d’origine, Virginie Detry, Miss Région de Bruxelles, une jolie métisse qui est étudiante en Biochimie et dont le père vit en Afrique, ainsi que Tamara Lallemand, éducatrice pour enfants handicapés, d’origine marocaine par sa mère.