Article publié le 2007-12-03 par Par Daouda Emile OUEDRAOGO
Editorial
Viendra le temps de l'Afrique [02/2008]
Le Nouvel Afrique N°6 ( en version magazine ! )
Au fil des ans, l'Afrique imprègne sa spécificité dans le concert des nations. Dans le tourbillon de ses jours sombres, le continent africain séduit à des aspects propres à lui. Pris dans l'engrenage de l'évolution du monde, subjugué et faisant face aux chocs internes et externes, il est indéniable qu'il y aura un temps pour l'Afrique. Un temps où les fils et filles du berceau de l'humanité chanteront l'hymne de la victoire du développement comme des guerriers entonnant au retour d'un combat rude et éprouvant, le cantique qui berce le souffrant et lui fait oublier sa souffrance. Il y aura un temps où sous le figuier où le baobab, les jeunes africains accueilleront leurs frères du Nord sans leur demander de faire un test ADN avant d'être reconnu comme des Humains. Il y aura un temps où en RDC, les canons feront place aux bouquets de fleurs sans la présence de multinationales assoiffées des richesses de ce géant au «scandale géologique». Viendra un temps en Afrique où l'Arche de Zoé sera un mauvais souvenir pour nos enfants du Tchad. Cet arche qui jadis, à permis de sauver l'humanité ne mérite pas que son nom soit trempé dans la boue. Viendra un temps où les médias ne braqueront pas seulement leurs projecteurs sur les présumés coupables mais aussi et surtout sur la vie de ces innocents, dans la fleur de l'âge, pétrie du désir d'apporter leur pierre à l'édification d'un monde nouveau. Un monde où le loup sympathisera avec la bergerie, où l'agneau se reposera dans le creux de la crinière du lion qui sommeille sous le regard bienveillant de la biche. Ce temps sera un tremplin pour que la santé nous étreigne et la soif d'une éthique dans les recherches médicales, un leitmotiv qui fait frissonner les humains dotés d'humanisme. Oui, viendra le temps de l'Afrique, où, comme à Kigali, au Rwanda, l'Afrique a décidé, de ne plus tendre la main pour promouvoir les TIC mais plutôt, d'établir un partenariat gagnant gagnant avec le secteur privé. Le temps où nous refuserons de tendre la main en organisant la diaspora afin qu'elle soit le fer de lance d'une Afrique qui n'a pas honte, ni peur de relever le défi. Et, ce temps sera vécu comme l'aune de la lumière du soleil qui visite l'aveugle qui découvre la beauté de la lumière après avoir recouvert la vue.