Article publié le 2019-12-05 par Souleymane KANAZOE Culture
Mode - Adut Akech Bior mannequin australo-soudanaise
Adut Akech au gala #BoF500 de la New York Fashion Week Spring/Summer 2019. © Kristin Callahan/ACE Pictures

Adut Akech Bior, née le 25 décembre 1999, est une mannequin australo-soudanaise, dont la famille soudanaise s’est réfugiée en Australie. Depuis 2018, elle est devenue une des chefs de file des mannequins africains sur les podiums de mode et a été élue « Mannequin féminin de l’année 2018 » par Models.com en décembre 2018.

Des camps de réfugiés kenyans aux podiums des défilés les plus prisés des Fashion week internationales, la mannequin Adut Akech Bior est désormais un visage qui compte dans l’industrie de la mode, relate le site Numéro. La jeune mannequin australo-soudanaise grandit au Kenya et déménage en Australie aux côtés de sa mère et de ses cinq frères et sœurs, âgée seulement de 6 ans. Repérée dès l’âge de 13 ans, ce n’est que 3 ans plus tard qu’elle débute sa carrière en tant que top, signant son premier contrat à l’agence Chadwick Models, à Sydney, en Australie. Elle fait ses débuts dans un défilé de mode local et participe ensuite au Melbourne Fashion Week, où elle est prise en photo pour un casting de Yves Saint Laurent en vue du Paris Fashion Week. De retour du Melbourne Fashion Week, elle reçoit un appel de son agent lui confirmant qu’elle est retenue pour le défilé d’Yves Saint Laurent.

Selon le magazine Vogue, en quelques mois, Adut Akech s’est fait une place de choix sur la scène de la mode. Et pour preuve, pour la première fois, la mannequin soudanaise est nommée dans la catégorie Model of the Year aux Fashion Awards 2018, aux côtés des tops en vogue tels que Adwoa Aboah, Bella Hadid, Kaia Gerber ou encore Winnie Harlow. Elle est par ailleurs, rapporte Vogue, le second top model soudanais à clôturer un défilé Chanel haute couture en robe de mariée. À l’image du top Alek Wek qui clôturait le show Chanel haute couture printemps-été 2004 dans une robe de mariée immaculée, Adut Akech s’imposait en juillet dernier comme le second top soudanais choisi par Karl Lagerfeld pour incarner la mariée Chanel.

Depuis les années 2015, la mode fait une place plus importante aux mannequins noirs et asiatiques. Pour la journaliste du Monde, Maryline Baumard, elle est devenue une des chefs de file de ces nouvelles venues, et elle met à profit cette notoriété pour exprimer ses convictions. « En arrivant en Australie, j’ai promis à ma mère de terminer mes études, de lui acheter une voiture et de faire quelque chose de ma vie. Peu importe qui vous êtes, d’où vous venez ou ce que vous avez, tant que vous avez un rêve il est réalisable », déclare-t-elle au magazine Vogue Australia. Et à CNN Style, elle indique que si elle est devenue un mannequin recherché, elle se sent « toujours une réfugiée ».

« Je serai toujours une réfugiée », a affirmé Adut Akech Bior à Voices, un rassemblement annuel organisé par le site internet axé sur l’économie de la mode Business of Fashion (BOF) en novembre 2018. Et pour cause, la nouvelle pépite soudanaise a évolué loin des paillettes et des univers glamours. Fuyant la guerre au Soudan, Adut Akech Bior, encore enfant, et sa famille se réfugient dans un camp au Kenya. « Je ne savais pas que j’étais dans un camp de réfugiés. Mes cousins et mes amis étaient présents. Mes souvenirs sont ceux de courses ou de jeux autour du camp », expliquait-elle. Adut Akech Bior qui a fêté ses 19 ans le 25 décembre 2018 assume ses origines et son passé de réfugiée de guerre.

« Je représente les femmes noires, les réfugiés, les personnes qui partent de rien et construisent quelque chose », a conclu la jeune dame. Elle a affirmé être ravie de s’engager pour les droits des réfugiés et veut inspirer et encourager les personnes afros à aimer leur couleur de peau.