Un nouveau vaccin contre la méningite, le Minafrivac, suscite cet espoir : mettre fin au reigne de la méningite, en Afrique. Des essais, récemment réalisés, laissent présager une protection de longue durée et peu coûteuse. Selon le projet Vaccins Méningite (MVP), ce vaccin, efficace contre le méningocoque du sérogroupe A, pourra être introduit, en fin 2009, au Burkina Faso et plus tard dans toute la zone dénommée « ceinture de la méningite ».
Plus de sept cent mille cas de méningite ont été recensés, au cours des dix dernières années. La méningite fait des ravages, en Afrique. Elle y est une cause importante des décès et des incapacités permanentes. Cette année, au Burkina Fasso, l'épidémie de méningite a déjà fait mille six cent vingt-cinq morts sur plus de vingt-quatre mille cinq cents cas, enregistrés de janvier à avril.
Le projet Vaccins Méningite, issu du partenariat entre l'organisation mondiale de
Le vaccin est très immunogène
L'initiative, menée en trois phases, prendra fin, en juin 2009. La première phase a consisté à préparer et à renforcer les systèmes de santé actuels du Burkina Faso.
La deuxième phrase, consistant à organiser une campagne de masse, est entrain de montrer que le vaccin pourrait, au bout du compte, réduire considérablement l'incidence des épidémies sur la « ceinture de la méningite » — 21 pays de l'Afrique sub-saharienne affectés, du Sénégal, à l'ouest, à l'Ethiopie, à l'est.
La troisième phase portera sur l'évaluation de cette campagne, si les résultats, obtenus au Burkina Faso, permettront de convaincre les partenaires et de recueillir les 400 millions de dollars nécessaires à l'introduction du vaccin, dans tous ces pays.
En attendant, sous d'autres cieux, il s'est révélé sûr ; il a également produit des niveaux d'anticorps presque 20 fois plus supérieurs à ceux obtenus avec le vaccin du polysaccharide (non combiné) vendu sur le marché. Cela signifie que la protection contre la méningite à méningocoque du sérogroupe A devrait durer plusieurs années.
Selon le directeur de ce projet, le docteur F. M. Laforce, les essais cliniques, menés au Sénégal, en Gambie et au Mali, ont donné des résultats positifs. « Le vaccin est très immunogène », a-t-il indiqué.
Deux cent francs CFA pour être protégé dix ans, un avantage énorme !
Il permettrait, en outre, d'enrayer efficacement les épidémies de grande ampleur, car s'attaquant directement au microbe, dans la gorge du malade, et prévenant ainsi la principale forme de transmission par la toux. Toutefois, cette performance attendue doit faire l'objet de nouveaux tests à réaliser, au Burkina Faso, cette année même.
Avec un tel vaccin, la protection devrait pouvoir être étendue aux sujets non vaccinés, afin d'assurer l'"immunité collective."
Alors que les vaccins actuels coûtent entre 6 000 et 8000 francs CFA l'unité ou la dose, soit environ 15 et 20 dollars ou 9,14 et 12,19 euros, le Minafrivac va coûter 200 francs CFA, soit environ 0,5 dollar ou 0,3 euro.
De plus, il permettra d'être immunisé, pendant 10 ans, au lieu des deux, à l'heure actuelle ; il peut être administré aux enfants de moins de 2 ans qui n'étaient pas protégés par l'ancien vaccin ; il peut être utilisé de manière préventive.
Selon le professeur Dominique Caugant, chercheur à l'Institut national de
Cependant, il ne protège pas contre la souche W135, responsable de certaines des épidémies les plus étendues et les plus meurtrières déclarées, ces dernières années. En 2002, une épidémie, due à cette souche, avait affecté 13 000 personnes et fait 1500 morts, au Burkina Faso, selon l'OMS.
Pour le Dr Christopher Elias, le président de PATH, « maintenant qu'un nouveau vaccin contre la méningite a été développé, avec l'homologation prévue pour fin