Article publié le 2008-08-09 par Interview accordée au mensuel “Le Nouvel Afrique”, Cornelis Nlandu
Portrait
Albert Kasongo Mukonzo, Administrateur Délégué Général de l’Office Congolais [07-08/2008]
Le centre ville de Kinshasa : Le quartier des institutions
LNA Monsieur le Président Délégué Général, comment pouvez-vous vous présenter au lecteurs du «Nouvel Afrique» ?AKM Brièvement, je me nomme Albert KASONGO MUKONZO. Je suis détenteur d’un Diplôme d’Ingénieur Commercial de l’Université de Mons (FUCAM) en Belgique.
De retour au pays en 1986 après mes études, j’ai successivement travaillé à la SNEL en qualité de comptable chargé des financements extérieurs, dans les douanes à l’Office des Douanes et Accises en 1989 en qualité respectif de Contrôleur, Inspecteur, Sous-Directeur du Budget des Recettes, Directeur des Statistiques, Administrateur Directeur Technique, Administrateur Délégué Général et, depuis le 12 janvier 2008, Administrateur Délégué Général à l’Office Congolais de Contrôle «OCC». Dans le cadre de mes fonctions dans les douanes et à l’OCC, j’ai effectué plusieurs voyages à l’étranger et participé à des nombreux séminaires et conférences au niveau national et international.
LNA L’Office Congolais de Contrôle «OCC» en sigle, est certainement parmi les entreprises du Portefeuille dont on n’appréhende pas toujours la pertinence. Pouvez-vous nous éclairer sur les motifs de sa création et sur ses attributions ?AKM Né sous les cendres de la Société Zaïroise de Surveillance dissoute à la suite des mesures économiques de 1973 zaïrianisation, la création de l’OCC répond au besoin ressenti par tous les Etats de disposer d’un organisme national d’inspection face au développement spectaculaire du Commerce International après la fin de la seconde guerre mondiale ainsi que du boum des échanges des biens et services qui s’en suivront.
Organisme de normalisation et de certification de la qualité, créé par l’Ordonnance-loi n° 74/013 du 10 janvier 1974, à l’instar des autres sociétés d’inspection disséminées à travers le monde, de quantité et, en tant qu’Auxiliaire de la Banque Centrale du Congo, le contrôle des prix de tous marchandises et produits importés, exportés ou fabriqués localement. Il s’occupe également des contrôle technique des machines, des travaux de génie civil et de la météorologie.
C’est donc un très vaste champ d’activités qu’il exerce directement au plan national avec l’appui de ses laboratoires modernes implantés sur l’ensemble du territoire de la République et, à l’étranger par le biais de son mandataire, la Société BIVAC International, filiale du Groupe VERITAS. Bien plus, l’OCC joue également le rôle de Commissaire dans la prévention et le constat d’avaries.
Au plan local, il s’occupe enfin de la certification de la production industrielle.
LNA Depuis quand êtes-vous à la tête de l’OCC et quelle est votre ambition en tant que manager de cette entreprise publique ?
AKM Comme renseigné dans mon Curriculum Vitae, ma nomination à la tête de l’OCC est intervenue le 12 janvier 2008.
Dès ma prise des fonctions, je me suis assigné entre autres objectifs de réussir l’accréditation au plan international dudit Office comme organisme de certification dont le label va conférer aux produits congolais de la valeur ajoutée sur le marché extérieur des biens et services. Pour y arriver, le Comité de Gestion que je préside, a mis en place un vaste programme de modernisation de l’entreprise comprenant notamment la construction des laboratoires modernes, l’acquisition des équipements pour lesdits laboratoires, la formation et la remise à niveau du personnel, le renouvellement de l’outil de travail.
LNA Monsieur l’Administrateur Délégué Général, la RDC est entrée de plein pied dans la réalisation des grands travaux de Génie Civil du Président Joseph KABILA. Quel est, selon vous, le rôle que doit jouer l’OCC dans cette entreprise de reconstruction du pays ?AKM A travers ces missions multisectorielles, l’OCC s’implique activement et totalement à la réalisation des cinq chantiers du Gouvernement :
n°1. Dans le secteur des infrastructures et habitat
• effectuer les essais des matériaux locaux et importés en vue de déterminer les caractéristiques au regard des exigences pour leur aptitude à l’emploi;
• assurer la surveillance des travaux et ouvrages;
• assurer la sécurité et la salubrité des personnes sur les lieux des chantiers par les inspections.
n°2. Dans le secteur de l’énergie / eau et électricité• effectuer les analyses d’eau en vue de permettre à la population congolaise de consommer un produit de qualité;
• assurer la conformité des équipements électriques et techniques par des essais et des inspecteurs.
n°3. Dans le secteur de la santé • effectuer des analyses des produits alimentaires et pharmaceutiques fabriqués localement et importés;
• procéder à la radioactivité de l’environnement;
• prévenir les risques d’accident dans les milieux de travail.
n°4. Dans le secteur de l’éducation• aider à la promotion de la culture qualité par l’incorporation dans le système éducatif de l’enseignement de la normalisation et de la météorologie;
• former le personnel des industries dans les domaines des essais, de la normalisation et de la météorologie.
LNA Pourquoi croyez-vous que vous devez imposer le point de vue de l’OCC dans la réalisation des nombreux marchés que constituent ces chantiers ?
AKM Non, l’OCC n’a pas un point de vue à imposer dans la réalisation de ces chantiers. Par contre, l’OCC fera dans le cadre de ses missions légales, un travail de contrôles techniques des machines et engins pour la sécurisation des personnes affectées aux différents chantiers qui vont s’ouvrir à travers la République ainsi qu’à la certification de la qualité des travaux exécutés. Et ce, moyennant réquisition du maître d’ouvrage.
LNA Le monde, comme la RDC, se trouve aujourd’hui confronté au phénomène de la mondialisation. Quelle est, en ce qui concerne la RDC, la place que doit occuper l’OCC dans ce processus ?AKM Conscient de pouvoir exister au-delà de la mise en oeuvre des Accords de Partenariat Economique notamment avec la chute des entraves au commerce, l’OCC travaille au renforcement de ses capacités d’organisme de normalisation et de certification de la qualité.
Pour ce faire et répondre au rendez-vous de la mondialisation, il s’appuie non seulement sur l’expertise d’un personnel qualifié et compétent mais aussi sur la coopération scientifique avec l’Organisation Internationale de la Normalisation «ISO», L’Organisation Africaine de la Normalisation «ORAN» ainsi que sur la coopération avec les sociétés d’inspection homologues de la sous-région pour la mise en route des normes intervenant dans le processus de la fabrication et leur mise en consommation.
LNA Au niveau sous-régional et régional, avez-vous des rapports avec d’autres structures ayant les mêmes fonctions ? Lesquelles ?
AKM Oui, l’OCC entretient d’intenses relations de coopération dans la sous-région sous les auspices du COMESA et SADC avec notamment les sociétés Sud Africaine, Kenyane et Malachite de la Normalisation.
Au plan régional, les travaux de l’Organisation Africaine de la Normalisation offrent à l’OCC l’opportunité d’échanger avec ses homologues africains le fruit de leurs recherches dans le secteur.
LNA En faveur de la population congolaise, quels sont les services rendus par l’OCC ?
AKM En tant qu’organisme de certification, l’OCC veille à la qualité des produits importés ou fabriqués localement aux fins de la sécurisation de la santé et des intérêts du consommateur.Cette activité s’exerce avant mise en consommation à travers les analyses chimiques, microbiologiques et physiques.
LNA Quel est votre mot de la fin ?
AKM Couvrir la République des laboratoires modernes y compris dans le secteur des hydrocarbures, des produits miniers et surtout aboutir à l’accréditation internationale de l’OCC.
Bref, faire de l’OCC une Société moderne dans le secteur de la normalisation et de la certification avec le concours du Comité de Gestion, du Conseil d’Administration et du Gouvernement de la République agissant par le biais des autorités de tutelle.