Conakry s’est engagé à donner une place de choix à la culture de l’anacarde (arbre produisant la noix de cajou), en Basse-Guinée et Haute-Guinée et le café arabica, dans le Fouta et en Guinée forestière. L’objectif étant de déployer ces filières qui permettent aux exploitants guinéens de vivre de leur production et booster les recettes de l’État.
Pour ce faire, l’État a importé du Rwanda une tonne de semences d’arabica qu’elle a confié au centre de recherche agronomique de Bareng. Une petite partie sera cultivée, à titre pédagogique, à l’école nationale d’agriculture et d’élevage de Tolo (région de Mamou) et la quasi-totalité, sur la plaine de Bareng. Selon Jeune Afrique, la Guinée en a importé trois variétés : BM-139 ou Bourbon-Mayaguez (2 400 t/ha), Jackson-2 (2 500 t/ha) et Rab-C15 (3 000 t/ha). En juin, le gouvernement va céder 3 millions de plants aux paysans producteurs à des prix abordables. « Aujourd’hui, je n’ai aucune inquiétude pour la réussite de cette initiative présidentielle. J’ai la fierté de piloter cette activité de la présidence de la République », affirme le Coordinateur de l’Initiative Présidentielle sur le café dans la Moyenne-Guinée, Mamadou Minthe Camara. Ce dernier a visité, les centres de production du matériel végétal de Tolo (Mamou) et de Bareng (Timbi-Madina à Pita). Il ajoute que : « Le Président de la république, Pr Alpha Condé, veut relancer cette filière pour que les paysans aient plus de revenus et les jeunes pourront rester sur place, sans prendre les chemins dangereux de la migration ». Selon les spécialistes, 60% de la production mondiale du café est constituée de café arabica. Une source de devises pour la Guinée dans les prochaines années.
Pour ce qui de la filière de l’anacardier, l’objectif de Conakry, est d’atteindre 1 million d’hectares d’anacardiers d’ici 2020 et s’offrir sa part du gâteau sur un juteux marché mondial et pourquoi pas concurrencer le leader régional, la Côte d’Ivoire, affirme Guinnée360. L’avantage de la noix de cajou réside dans les fortes recettes qu’elle est capable d’enclencher. Vendue jusqu’à 1 500 dollars US la tonne, contre 39 dollars seulement pour la tonne d’alumine, la noix de cajou peut en effet être source d’importantes recettes.
Après avoir atteint les 200 000 ha de plantations d’anacardiers en 2016, le gouvernement ambitionne de les porter à 300 000 ha en 2018, a annoncé le ministre de l’Agriculture et ancienne directrice de l’Alliance guinéenne de l’anacarde, Jacqueline Sultan, sur les ondes de la radio nationale. Pour réussir ce pari, le gouvernement multiplie les actions : une Agence nationale de la promotion rurale et du conseil agricole (ANPROCA) a été mise sur pied, afin d’améliorer la productivité. Puis l’été dernier, le gouvernement a décidé de réhabiliter 400 000 hectares d’anciennes carrières en culture d’anacarde. « Ces sites étaient complètement décampés dans le cadre de l’exploitation de la bauxite. Nous les réhabilitons en remettant en place, les plants d’anacardes », explique Aly Condé, directeur national de l’ANPROCA. Guinee360 rapporte qu’avant l’automne, 500 tonnes de semences d’anacardes ont été distribuées dans 17 préfectures sur les 27 concernées par cette culture à travers le pays et plus de 150 000 ha avaient déjà été ensemencées.
En outre, La Tribune Afrique confie que l’Alliance africaine pour le cajou, une association d’entreprises africaines et internationales créée en 2006, basée à Accra au Ghana, travaille de concert avec l’État guinéen. Elle a décidé, à son tour, d’apporter un appui technique au développement et la vulgarisation de la culture de la noix de cajou en Guinée.