« Black Panther », met en scène le premier super-héros africain (Chadwick Boseman), au milieu d'un casting majoritairement noir composé de Forest Whitaker, Lupita Nyong’o, Danai Gurira, Andy Serkis et Michael B. Jordan. Selon les observateurs, Marvel affirme sa position face à l'Amérique de Trump. Pour le Nouvelobs, la Panthère noire marque un engagement politique de Marvel, la première moitié du film traitant par métaphore, de l'oppression blanche sur les populations africaines, mais aussi afro-américaines. « Black Panther évoque également, plus subtilement, les violences subies par les Noirs américains en Californie dans les années 1990. Et résonne immédiatement avec les fortes tensions raciales de l'époque et l'embrasement durant les émeutes dites de Los Angeles, en 1992 » écrit Boris Manenti du Nouvelobs.
Pour la presse américaine, Black Panther incarne surtout un symbolisme dont l'Amérique, sous Donald Trump, a bien besoin. Selon le New Yorker, le contexte dans lequel le personnage de Black Panther est né, en fait dès le départ, un personnage politique. Et le canard d’ajouter que le super héros est la réfutation de la fausse image de l'Africain fainéant promulguée dans le monde blanc. Abondant dans le même sens, Le Point Afrique rapporte que le film est largement repris par les mouvements militants américains qui luttent contre la violence et le racisme systémique. « Des groupes représentant la communauté africaine-américaine ont loué et réservé des cinémas entiers pour voir le film. Des gens ont lancé des campagnes de crowd-funding dans le but d'acheter des tickets aux enfants », écrit le magazine, Rolling Stones.
Le groupe « Movement for Black lives » a d'ailleurs su transformer l'engouement populaire autour du film en véritable arme politique. A travers le programme « Electoral Justice Project », et sous le hashtag « #WakandaTheVote », le mouvement antiraciste encourage ainsi les cinéphiles à s'inscrire sur les listes électorales, en prévision des élections de mi-mandat prévues le 6 novembre 2018. L’objectif étant d’amener les Africains américains à voter et à fragiliser de par leur vote, le pouvoir du président américain, Donald Trump. Pour le magazine Time, au beau milieu d'un mouvement politique et culturel régressif, et alimenté en partie par le mouvement nativiste, l'existence de Black Panther incarne la résistance.
Le film tombe à pic relate le magazine français Première, car il met en exergue la question des noirs. Et d’ajouter que son retentissement aurait très certainement été moindre sans les frasques de Donald Trump. Aujourd'hui, voir ce film est significatif, surtout après que le commandant en chef ait récemment qualifié 54 États africains de pays de merde, affirme le Time. Le film interpelle le public sur l'histoire de l'Afrique note The Hollywood Reporter qui ajoute que Ryan Coogler puise dans les 500 ans d'histoire des peuples africains qui aspirent à la liberté, à la terre et à l'autonomie nationale.