La force de la nature et l’harmonieuse beauté du paysage accueille le visiteur. Sao Tomé et Principe est un mélange de gaieté, de découverte artistique et culturelle. En un mot, comme en mille, c’est féerique.
São Tomé et Principe, au cœur du golfe de Guinée, à près de trois cents kilomètres au nord-ouest des côtes gabonaises, compte sans doute parmi les plus beaux archipels du monde. Le voyageur est frappé par la palette des couleurs où les divers éléments (eau, végétation, air…) se confrontent et s’allient souvent. Cela se voit dans la baie d’Ana Chaves en forme de cœur aux tons de jade, en passant par le vert intense et brillant de la végétation, jusqu’aux pentes alanguies du majestueux massif volcanique qui entraînent le regard très haut, vers ses sommets toujours plongés dans la brume et le brouillard. On sent que la nature y a construit son empire tout en offrant un cadre naturel, exubérant et vivant pour le plus grand étonnement et bonheur des voyageurs. São Tomé et Principe ce n’est pas seulement la nature mais c’est également l’eau. Ce sont des terres entourées d’eau et ayant pour voisin l’horizon, à perte de vue. L’insularité s’impose. L’eau, c’est la mer, les cours d’eau, les cascades et les torrents dans la montagne, qui déferlent avec de larges embouchures avant de s’unir aux eaux salées.
Le relief, la nature équatoriale, les styles de vie d’une population composite, l’architecture d’une richesse exceptionnelle, entre autres, sont des éléments qui confèrent à cet archipel d’environ 140 000 habitants une singularité particulière et un charme indéniable.
Si le monde a un centre, l’archipel de São Tomé et Principe ou de Saint-Thomas et-Prince si l’on traduit en français, est bien placé pour l’occuper. Ces îles ont été traditionnellement appelées de « ilhas do meio do mundo » car elles sont situées juste sous la ligne de l’équateur. Lorsque les méridiens ont remplacé les rhumbs, au siècle des Lumières, le méridien 0 a été tracé à quelques centaines de miles seulement de l’île. L’île de São Tomé est située entre 0°00’ et 0°25’ N et entre 6°28’ et 6°39’ E. Celle de Principe est comprise entre 1°32’ et 1°36’N et entre 7°20’ et 7°26’E. Sur l’îlot das Rolas (îlot des Tourterelles), au sud de l’île de São Tomé, un padrão, une borne commémorative installée le 26 juillet 1936, marque l’endroit exact où passe la ligne de l’équateur déterminé par le géophysicien amiral portugais Carlos Viegas Gago Coutinho en 1918. La superficie des îles de Sao Tomé et Principe, ne dépasse pas les 1 001 km2. Leur relief, très contrasté, et la difficulté d’accès à maints endroits réduit encore plus la superficie des îles.
L’écotourisme pour élever le niveau de vie des populations
Le secteur du tourisme est l’un des secteurs qui ont enregistré la plus forte croissance au cours des dernières années en termes de visiteurs étrangers. La croissance la plus forte, entre 1998 et 2002, touche le nombre de touristes en provenance d’Europe, l’évolution du nombre des touristes en provenance des autres continents ayant été irrégulière. Globalement, la croissance des arrivées totales de visiteurs étrangers a été de 13 % par an en moyenne. D’après la Direction du tourisme, les Portugais, avec 43 % de ce total, constituaient la majorité des touristes entrés dans le pays au cours des six premiers mois de l’année 2003. Ils sont suivis par les Français qui en représentent 11 %, puis les Angolais, les Nigériens, et les Espagnols. Conséquence de cet accroissement des visiteurs, actuellement, environ 800 postes ont été créés dans le secteur du tourisme et de l’hôtellerie, et environ 100 postes sont liés au secteur de l’artisanat.
En effet, l’archipel de São Tomé et Principe séduit par la variété de ses paysages. C’est une surprise inespérée, dans un territoire aussi petit, entouré de toutes parts par une mer bleue et claire et où le soleil brille tout au long de l’année. Mais il n’empêche que ce milieu est fragile. Dans la mesure où le tourisme n’y est pas encore largement développé, ces îles possèdent des conditions idéales pour la pratique de l’écotourisme, du fait de l’exubérance de la nature restée quasi vierge dans des nombreuses zones.
Ces îles encore peu connues du monde et peu fréquentées gardent toute leur fraîcheur et leur authenticité. À son arrivée, le visiteur trouve bien un environnement de qualité et des espaces à faible « entropie » (c’est-à-dire des espaces où la dégradation n’amène pas encore plus de dégradation), un hébergement rustique parfaitement intégré au paysage et, de même, une culture des plus originales ce qui lui garantit un dépaysement assuré. Peu de pays peuvent se vanter d’offrir, sur un espace aussi restreint, une telle variété de paysages. De la mer omniprésente, avec des plages de sable, tantôt blanc tantôt doré, en passant, au nord de la capitale par un paysage de savanes parsemés de baobabs, puis, au sud, par des montagnes entaillées de cascades dans une forêt majestueuse, jusqu’aux pics rocheux émergeant d’une végétation luxuriante, la variété est grande sur un petit territoire. Ce sont autant d’atouts qui font de cet archipel l’un des plus beaux et les plus originaux du monde.
Le domaine forestier constitue notamment l’un des atouts majeurs de cet archipel pour la pratique de l’écotourisme. C’est dans ces forêts, surtout dans la forêt primaire Obô, que l’on trouve la plus grande diversité de faune et de flore et les espèces endémiques à l’archipel. Cette forêt primaire couvre près de 20 % du territoire. Une forêt secondaire, dégradation de la forêt primaire, s’est également constituée.
Une nature singulière
Outre les oiseaux vus nulle part ailleurs, on rencontre sur les deux îles, des papillons, des singes, ou encore des perroquets gris (sur l’île de Principe uniquement), et beaucoup d’autres espèces.
La faune marine est également considérable, particulièrement au large de Principe. Elle compte quatre espèces différentes de tortues marines, des marlins bleus, des espadons voiliers, des barracudas ou encore des baleines à bosse et des dauphins. La flore est également très riche. Toujours d’après le guide édité par Ecofac, sur 800 plantes recensées dans l’archipel, environ 120 sont endémiques dont certaines variétés de fougères arborescentes, ou encore un bégonia géant qui peut atteindre trois mètres ; enfin, plus d’une centaine d’orchidées sauvages dont une trentaine endémiques.
Sao Tomé et Principe est un archipel dont la beauté et la spécificité est une exception dans le concert des nations. Il est une terre à découvrir et à redécouvrir.