Réputée être une ville de violence, Goma a accueilli du 10 au 12 février 2017 la 4e édition du Festival Amani. Une rencontre qui se veut un cadre d’échanges devant permettre de montrer une meilleure image de la RDC, pays marqué par des affrontements incessants. De nombreux artistes ont participé à l’événement dont les plus illustres sont Fabregas, DJ Amaroula, Franc Issa le Rossignol, Bolivar M’Vulu et Jean Goubald Kalala.
Pendant trois jours, plus de trente mille personnes de tous les horizons ont pris part, au Collège Mwanga à Goma, à ce grand rendez-vous culturel pour la promotion de la paix dans la région des Grands Lacs. La musique, la danse, l’exposition des œuvres d’art, la promotion de l’entreprenariat, une diversité qui a plu aux festivaliers. «Notre objectif est de pouvoir renforcer le vivre ensemble. Et dans une région post-conflit, comme celle [des Grands Lacs], et où la moyenne des jeunes présents dans ce festival n’a connu que des moments assez traumatiques, le festival s’inscrit dans sa thématique à pouvoir encourager le vivre ensemble», a expliqué Vianney Bisimwa, administrateur du festival sur la Radio Okapi. Il poursuit en affirmant que l’événement a ainsi offert une occasion de pouvoir renforcer les liens entre les gens et de pouvoir contribuer à la gestion des traumatismes que les jeunes ont vécus. Ainsi donc, le festival est l’occasion de recréer du lien entre les communautés de la région. Les organisateurs se disent convaincus que créer des liens culturels entre les différents groupes ethniques contribue à consolider la paix et évite la résurgence de groupes armés, le poison de la région. Ils ajoutent que le Festival Amani, qui signifie « Paix » en swahili, contribue à redonner espoir aux jeunes et leur ouvrir des espaces d’expression, de rencontre, et de fête. Ils peuvent ainsi imaginer un monde meilleur et agir pour sa concrétisation.
Selon Eric de Lamotte, promoteur du festival, cette édition 2017 a mis un accent particulier sur la promotion de l’entrepreneuriat des jeunes, la protection de l’environnement et le don de soi. Parmi les retombées positives du festival, Vianney Bisimwa évoque les opportunités dans le secteur de l’entreprenariat : «Vous avez CIGOM, un projet que le Festival Amani a financé par rapport à la production de craie et qui a connu un succès. Et nous avons beaucoup d’artistes qui, après le festival, ont entrepris certains projets». Selon Jeune Afrique, l’espace entreprenariat aménagé sur le site du festival constitue une des innovations de cette édition. Pour les responsables du festival Amani, il est difficile d’arriver à la paix sans le développement économique. C’est ce qui justifie leur « détermination à accompagner les jeunes qui ont de bonnes idées ».
Moment de contacts, d’échanges, de nouveaux partenariats, les artistes qui ont participé au Festival Amani à Goma (Nord-Kivu) reconnaissent que cette messe culturelle leur offre de précieuses opportunités pour leurs carrières. D’autres plus connus avaient d’autres objectifs. « Je suis venu apporter un message d’amour à mes frères et sœurs de l’Est. Malgré ce qui s’est passé [dans le Kivu], ils doivent bâtir désormais leur avenir sur l’amour», explique à la Radio Okapi, l’un des attractions de ce festival, l’artiste Fabregas.
Au cours des années précédentes, le Festival Amani a accueilli des artistes internationalement reconnus parmi lesquels Tiken Jah Fakoly, Ismael Lo, Nneka ainsi que des stars de la scène congolaise dont Werrason.