Le Japon joue depuis longtemps un rôle moteur positif pour le développement de l’Afrique. La Conférence Internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD) est l’un des éléments les plus importants et les plus visibles des relations du Japon avec le continent africain.
Depuis son lancement en 1993, la TICAD a fourni des directives fondamentales et complètes pour le développement de l’Afrique. Elle est devenue une plateforme internationale majeure pour faciliter la mise en œuvre des initiatives en vue de promouvoir le développement africain. Outre le fait que le Japon intervient dans divers secteurs en Afrique, c’est sur le plan éducatif et la formation des ressources humaines qu’elle a désormais jeté son dévolu. Selon l’organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), le Japon est l’un des plus importants contributeurs internationaux au niveau du secteur de l’éducation, avec la France. L’hebdomadaire Jeune Afrique indique que lors de la Ticad IV à Yokohama, en 2008, le Japon avait pris l’engagement de construire 1 000 écoles et de former plusieurs dizaines de milliers d’enseignants à travers le continent : un objectif atteint dès 2012. À la Ticad V à Yokohama poursuit J.A, l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA) a lancé l’initiative African Business Education (ABE), qui vise à permettre à des étudiants africains de poursuivre des cursus de master dans les universités japonaises, puis d’effectuer des stages au sein d’entreprises nipponnes. Ce sont actuellement 79 universités nippones agrées qui offrent plus de 130 formations dans divers domaines. Le cursus doit compter un minimum de trois années d’études, pour lesquelles tous les frais de scolarité, d’hébergement et de voyage sont pris en charge par le gouvernement japonais, qui alloue en outre une bourse mensuelle à chaque étudiant. Sur les 1 000 places disponibles entre 2014 et 2017, 503 avaient déjà été attribuées à la fin de 2015, affirme Jeune Afrique.
Attirer plus d’étudiants pour la recherche et le développement
Le site japoninfos.com informe que le Japon a l’intention de changer sa politique concernant les étudiants étrangers afin d’attirer le plus d’étudiants possibles des pays émergents et aux ressources naturelles abondantes. Le mois dernier, un comité d’experts du ministère de l’éducation a proposé de prendre des mesures afin d’accueillir plus d’étudiants provenant de l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) et des pays d’Afrique et de consolider des liens avec des personnes de ces pays. Auparavant, le but du Japon était juste d’attirer des gens pour la recherche et le développement et d’encourager les relations avec les pays étrangers alors que l’objectif actuel est de favoriser l’économie du pays. Le pays a déjà apporté une contribution non négligeable concernant le développement et plusieurs entreprises japonaises ont investi et se sont installées dans les pays concernés.
Par exemple, japoninfos.com note que l’Afrique comporte de grandes ressources concernant les métaux rares, le pétrole et le gaz naturel, ce qui en fait une région prometteuse pour la croissance, après l’Asie. Le Japon pourra en bénéficier en acceptant les étudiants en ingénierie, en traitements médicaux, en droit et en agriculture, provenant de ces pays.
Le comité d’experts a aussi suggéré au gouvernement d’élargir son programme scolaire et de recommander aux étudiants des autres universités étrangères de venir dans les universités japonaises après avoir été diplômés. Une collaboration entre les universités et les entreprises afin d’encourager les étudiants étrangers à venir rechercher un emploi serait la bienvenue, selon le rapport du comité.
Selon l’Organisation des services pour les étudiants du Japon, 137 756 étudiants étrangers ont été dénombrés en 2012. Le but d’ici 2020 est d’en accueillir 300 000. Seuls 9,8% provenaient des pays de l’ASEAN et 0,8% d’Afrique.