L’Agence française de développement (AFD) a octroyé un prêt de 40 millions d’euros pour permettre la réalisation du projet dénommé « Ligne d’interconnexion électrique des quatre États membres de l’OMVG » (Gambie, Guinée, Guinée-Bissau et Sénégal).
Cette ligne électrique longue de 1 677 km disposera d’une capacité de transit en boucle de 800 mégawatts. L’énergie hydroélectrique sera produite à partir des barrages de Kaléta (240 MW) en République de Guinée et de Sambagalou (128 MW) sur le fleuve Gambie au Sénégal. Le montant alloué par l’AFD vient compléter l’enveloppe globale de 650 millions d’euros apportée par les 6 autres partenaires techniques et financiers que sont la Banque islamique de développement (BID), la Banque mondiale, la Banque africaine de développement (BAD), la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), la coopération allemande, le Fonds koweïtien de développement et la Banque européenne d’investissement.
Les objectifs spécifiques du projet étant de parvenir « à une disponibilité de l’énergie en quantité et qualité suffisantes, à un prix parmi les plus bas de la sous-région -entre 60 F CFA à 80 F CFA/kWh, à diminuer de moitié la facture d’électricité des ménages, et enfin, à supprimer les coupures et les pertes associées d’ici 2017 ». En outre, le projet est une composante du Système d’échanges d’énergie électrique ouest-africain (EEOA–WAPP) des pays de la Communauté économique des États d’Afrique de l’ouest (CEDEAO). Il permettra, à terme, le raccordement au nord, des réseaux électriques de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS) réunissant la Guinée, le Mali, la Mauritanie et le Sénégal, et à l’est, de Transco CLSG (Côte d’Ivoire, Liberia, Sierra Leone et Guinée).
En novembre 2015, la Banque européenne d’investissement (BEI) avaient déjà accordé un prêt de 85 millions d’euros (soit 55,7 milliards de F CFA) au Sénégal (20 milliards) et à la Gambie (65 millions) afin d’établir leur interconnexion électrique.
L’Afrique fait le pari de l’interconnexion
« En Afrique, pour une entreprise comme la nôtre, il y a du travail pour au moins une génération complète. Les besoins en construction de réseaux électriques sont énormes et les investissements n’arrivent pas à suivre », lâche Mustapha Kamar, directeur export commerce international du groupe Eiffage. Le groupe français intervient notamment au Ghana, au Burkina Faso et au Sénégal pour la construction de postes à haute tension et de lignes électriques pour un total de près de 130 millions d’euros.
En Afrique de l’Ouest comme ailleurs sur le continent, les besoins en infrastructures de transport électrique sont considérables. Et des entreprises de toutes nationalités sont sur les rangs. Compte tenu de ses richesses naturelles, le Nigeria est évidemment le pays qui détient le plus fort potentiel.
Mais ce n’est pas le seul, indique Romuald Krasensky, directeur marketing d’Alstom Grid. L’avenir d’Alstom sur cette zone dépend de la stabilité politique mais aussi de la capacité des pays de la région à sécuriser des investissements étrangers ou provenant d’institutions financières internationales. Les besoins en infrastructures requièrent en effet des financements très lourds, que les États et les bailleurs avaient du mal à avancer jusqu’à ces dernières années. Des réticences levées grâce à la création de pools électriques régionaux visant à réaliser l’interconnexion entre les pays.
L’un des plus dynamiques et structurés est le système d’échanges d’énergie électrique ouest-africain (EEEOA/WAPP), qui regroupe quatorze des quinze pays membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et les 26 sociétés publiques et privées de production, de transport et de distribution d’électricité. Un modèle, rare, d’intégration qui fonctionne.
À terme, l’EEEOA vise à instaurer un marché régional de l’énergie. Il estime à plus de 26 milliards de dollars (plus de 19 milliards d’euros) les financements à mobiliser pour résoudre ses problèmes énergétiques à moyen terme et interconnecter une partie des grandes villes et des capitales de la sous-région.
Source : jeune Afrique