Plus besoin forcément d’hommes pour réguler la circulation dans la ville de Kinshasa en République Démocratique du Congo (RDC). Grâce à l’association congolaise d’ingénieurs Women’s technology, des robots ont été placés pour réglementer la circulation sur plusieurs carrefours congestionnés de la capitale congolaise.
Le robot roulage intelligent est un robot androïde régulant la circulation routière dans plusieurs rues de Kinshasa en République Démocratique du Congo (RDC). Développé par Thérèse Izay Kirongozi et l’association congolaise d’ingénieurs Women’s technology, le robot en question est équipé et alimenté par un panneau solaire. Depuis 2013, la ville de Kinshasa a fait le choix de cette solution automatisée de gestion du trafic. Objectif : limiter les conflits avec les conducteurs qui s’estiment souvent lésés par les agents de la circulation.
Le robot solaire est équipé de plusieurs caméras, ouvrant la possibilité de surveiller le trafic et l’émission des billets. « Si un conducteur ne veut pas respecter le robot parce que c’est juste une machine, le robot va l’enregistrer et il y aura un billet pour ce conducteur », a déclaré Isay Thérèse Kirongozi. Elle a indiqué que les robots seront revêtus d’une couleur rétro-réfléchissante de telle manière qu’ils soient visibles de loin ou de près, la nuit comme le jour par tous les conducteurs. « Nous allons créer des emplois pour plus de 1050 jeunes »
Thérèse Kirongozi estime que son invention va permettre à la RDC de figurer parmi les grandes technologies du monde. Pour Mme Isay, l’installation de ces robots de régulation de la circulation routière va ouvrir des opportunités d’emploi à plus de 1000 jeunes à Kinshasa, notamment en ce qui concerne leur entretien. «Si nous arrivons à installer trente robots dans la ville de Kinshasa, nous allons créer des emplois pour plus de 1050 jeunes. Et surtout que dans notre pays, on a vraiment un grand souci par rapport à la création d’emploi pour les jeunes. Au niveau des techniciens, on a besoin de Bac+3, mais au niveau des entretiens, on a besoin que de jeunes qui viennent de finir des écoles techniques avec un diplôme», a-t-elle expliqué.
Isay Thérèse Kirongozi dirige également un groupe congolais actif dans la restauration. Une petite affaire fleurissante dont elle décide, en 2008, de réinvestir une partie des revenus dans la recherche sur les robots humanoïde. C’est la raison pour laquelle ses robots sont aujourd’hui fabriqués dans l’arrière-cour d’un des trois restaurants qu’elle dirige à Kinshasa. Chaque modèle est fait-main et met deux mois à sortir de la fabrique. Prix de vente : environ 18 000 euros pièce.
Women's Technology a proposé aux autorités l'achat de 30 machines semblables pour les grands carrefours de la capitale. Cinq machines ont d'ores et déjà été envoyées dans la province du Katanga (sud-est), dont trois pour la capitale provinciale, Lubumbashi. Les nouveaux modèles de robots, agents de circulation diffuseront des messages publicitaires audio. De nouvelles implantations à Abidjan, Brazzaville, Libreville ou Luanda sont en discussion.
Comment les robots fonctionnent-ils ?
Le robot lève les bras, comme le ferait un agent de circulation, pour bloquer une voie et laisser passer les voitures sur l'autre voie, avec son plastron qui passe du vert au rouge. « Le robot réagit beaucoup plus vite aux commandes. Les composants électroniques sont beaucoup plus performants que la première génération de machines », a expliqué Thérèse Izay, chef de projet à Women's Technology. « Nous avons amélioré notre technologie en ajoutant des feux statiques au niveau des cuisses, en plus de ceux qui sont sur le thorax, pour prendre le relais en cas de panne », a souligné Mme Izay.
En aluminium et conçus pour résister aux rigueurs du climat équatorial, ces robots peuvent filmer les violations au Code de la route grâce à des caméras de surveillance, qui fonctionnent même si le robot est hors-service. Les images sont envoyées en temps réel à la police, qui peut analyser tous les mouvements dans un périmètre d'au moins 200 mètres. « Ces informations permettront de poursuivre les gens qui ont commis des infractions sur la route», a expliqué Mme Izay.
Les infractions sont nombreuses, et souvent mortelles. Depuis 2007, « 9717 accidents de la route dont 227 mortels », ont été enregistrés à Kinshasa, a indiqué le général Célestin Kanyama, chef de la police dans la capitale congolaise. «Ces robots seront d'un apport important pour la police», a-t-il estimé. Cependant, le robot « ne remplace pas l'agent de police qui se trouve sur le site. Il ne va pas poursuivre les inciviques qui brûlent le feu» ni les éduquer ou encore les sanctionner », a averti le gouverneur de Kinshasa, André Kimbuta.