L'accord sur le climat signé à Paris le 12 décembre 2015 pose un cadre encourageant quant à l'avenir de la gestion des problèmes liés au changement climatique surtout sur le continent africain.
Au terme de cette grande messe dédiée au climat, le Malien Seyni Nafo, porte-parole du groupe africain à la conférence internationale de Paris sur le climat (COP21) affirme que : « C’est un bon accord parce qu’il prend en compte le contexte spécifique aux États africains et met en avant une responsabilité commune et différenciée vis-à-vis des enjeux climatiques ».
Selon lui, trois objectifs principaux définissent l’accord de Paris : primo, la limitation de la hausse des températures bien en dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels, et le fait de ne pas aller au-delà des 1,5°C. Cet objectif d’atténuation des émissions de gaz à effet de serre, cher aux Africains, apparaît donc nommément dans l’accord. Secundo, l’adaptation, c’est-à-dire l’augmentation de la capacité des communautés à s’adapter aux changements climatiques, et tertio, le financement, à travers la mise en œuvre de flux financiers à la hauteur de la transition vers une économie verte. Ce sont les trois objectifs essentiels de l’accord de Paris sur lesquels 195 États, pays développés et pays en développement, se sont mis d’accord.
Concernant le financement du changement climatique, l’accord de Paris « demande fermement » aux pays développés d’amplifier leurs aides financières pour atteindre “un plancher” de 100 milliards de dollars en 2020. À la question de savoir la part qui ira à l’Afrique, Seyni Nafo, indique que : « Nous aurions souhaité qu’un objectif chiffré soit affecté à la hausse de l’adaptation dans le total de la finance climat. Nous ne l’avons pas obtenu. Nous continuerons de porter le sujet lors de la COP de Marrakech en 2016 ».
Les États-Unis s’engagent pour l’adaptation aux changements climatiques
À l’horizon 2020, le Malien Seyni Nafo, porte-parole du groupe africain à la COP21 espère voir doubler le montant des ressources affectées à l’Afrique. Le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) estime les besoins africains d’adaptation au changement climatique de 7 à 15 milliards de dollars par an d’ici 2020. La bonne nouvelle pour les africains vient des États-Unis, qui se sont déjà engagés à doubler leurs financements en faveur de l’adaptation des pays en développement. Ils passeront de 400 à 800 millions de dollars par an. Mais, globalement, les objectifs d’adaptation demeurent encore flous dans la rédaction de l’accord de Paris, regrette M. Nafo.
Les 10 milliards de dollars promis par les pays développés en faveur de l’initiative pour les énergies renouvelables en Afrique sont-ils nouveaux ? Certainement se réjouit le Malien Seyni Nafo. Le G7, l’Union Européenne et la Suède, soutient-il, se sont engagés pour l’installation de 10 gigawatts de nouvelles capacités de production d’énergie verte d’ici 2020. Un “pipeline” de 20 gigawatts de projets est d’ores et déjà prêt. Aujourd’hui, ce sont 1 000 mégawatts (1 gigawatt) d’énergies vertes qui sont déployés chaque année en Afrique. « Avec ce nouvel accord, la vitesse de déploiement d’énergies vertes va être multipliée par deux au moins », nous apprend M. Nafo.
Concernant la gestion des « pertes et préjudices » soutenu par les États africains aux côtés des petits États insulaires, Seyni Nafo précise qu’elle figure à nouveau dans l’accord de Paris, qui prévoit la création d’un centre d’échange d’informations sur le transfert des risques pour améliorer leur gestion dans chaque pays.
Quelles sont les premières échéances d’ici à la COP22 de Marrakech ? Pour Seyni Nafo, porte-parole du groupe africain à la COP21, un comité des chefs d’État de l’Union africaine (UA), début 2016, donnera des instructions en ce qui concerne la prochaine COP. Il y a aussi la clarification des composantes des 10 milliards de dollars annoncés en faveur des énergies vertes en Afrique. Enfin, une réunion des ministres africains de l’environnement aura lieu en mars.