Derrière la réussite se cache souvent un grand travail d'éducation, de patience et - pourquoi pas - d'affection et d'abnégation abattu par des parents attentionnés. Quel a été le rôle joué par ceux de Michael Ngoy dans l'ascension de leur enfant ? C'est entre autre la question que LNA a voulu poser à sa mère.
LNA - Votre fils est un exemple de réussite dans la société. Quel a été votre apport en tant que mère?
Mme Roselyne Ngoy - Mon apport en tant que mère a été un soutien INCONDITIONNEL à mon fils, une disponibilité de tous les instants, sur presque dix ans, pour l'amener aux entraînements trois fois par semaine, aux matches le week-end et surtout avoir la «vision» que mon fils allait arriver où il en est.
Que pouvez-vous dire sur votre fils, et sur votre famille en général?
Mon fils est un battant depuis qu'il est né. Il a toujours voulu être «parfait». Je pense que son attitude positive, et la nôtre également a été pour quelque chose dans sa façon d'être. Son père, jusqu'à ses 11 ans, n'a eu de cesse de lui répéter presque tous le jours : «C'est toi le meilleur mais il ne faut le dire à personne». Je pense qu'un enfant à besoin de se sentir aimé et soutenu par ses parents d'une façon non calculée et sincère.Je souhaite à toutes les mères d'avoir des enfants comme j'ai eu les 3 miens. Michael a une soeur de 28 ans et un petit frère de 23 ans. Je n'ai jamais eu le moindre problème avec mes enfants, ni sur les sorties, ni sur la cigarette et encore moins sur la drogue. Nous avons toujours mis les choses au point et sur papier, une fois l'an, sur les bases de notre vie et une fois signées, ces règles n'étaient jamais transgressées.J'étais obligée d'agir dans ce sens. Car, en 1993, mon mari, un homme pétri de gentillesse et de sagesse, un homme qui adorait ses enfants, a été victime d'une rupture d'anévrisme. Sale maladie, car si on a la chance d'en ressortir vivant on n'est plus du tout ce qu'on était avant. Après 12 ans d'hôpitaux et de centres de rééducation en tous genres, j'ai repris à la maison unmari complètement diminué, lourdement handicapé aussi bien du point de vue de lamarche, de l'équilibre que de la mémoire.J'ai cessé de travailler pour m'occuper de lui en la demeure, n'ayant pas envie d'avoir un mari et un père vivant dans un milieu médicalisé. Maintenant ma priorité est le bien-être de mon mari. Il a besoin de moi pour tous les actes essentiels de la vie et je sais qu'il est HEUREUX de vivre, même si ce n'est plus du tout celui que j'ai épousé. Ma récompense, c'est que nos 3 enfants sont très souvent chez nous pour tenir compagnie à leur père et lui jouer de la guitare. Mon mari, soit dit en passant, était guitariste. Il est un ami de jeunesse de Koffi et a joué aussi avec le célèbre soliste de Zaiko, Pépé Felly. Nous vivons des moments précieux que mon mari aime particulièrement. Pour nous, la famille est très importante, vitale même. Nous sommes très soudés.
Avez-vous un conseil à donner aux parents des enfants qui ont un réel talent dans un domaine sportif ou autre comme est le vôtre dans le hockey?
Je pense qu'il ne faut absolument pas vouloir pousser son enfant dans le sens que l'on veut, nous les parents, mais laisserl'enfant libre de choisir son rythme. Les parents ne doivent pas vouloir se réaliser à travers leurs enfants mais laisser l'enfant se réaliser par lui-même.Surtout croire en ses chances, le consoler si il y a des « injustices». Ce qui est arrivé. Il faut que cela soit ludique et non pas une obligation et que les parents s'abstiennent de vouloir se prendre pour le coach.
Votre fils entre dans le «star system». Comment gérez-vous ce grand succès?
Je vis, ou plutôt nous vivons ce succès très humblement et avec le sourire. Je ne me suis jamais prise la tête. Au contraire, la discrétion est de mise chez nous. Nous sommes en Suisse tout de même... On a beaucoup parlé de mon fils et de son amie de l'époque lorsque celle-ci a été élue Miss Suisse 2005. C'était même pesant car il fallait donner des «explications» aux personnes que nous fréquentions. Pour moi, je pars du principe que pour vivre heureux il faut vivre caché. C'est vrai que Michael est le premier «Black» dans la sélection de l'équipe de hockey sur glace. Il est la cible préférée des journalistes. En tout cas, pour moi qui conserve les coupures de journaux le concernant, et son grand-père aussi, nous avons ainsi de quoi lire pendant les longues soirées d'hiver...