Émile de Girardin disait dans « Pensées et maximes » en 1867 que « de toutes parts, le vieux monde s’écroule ; de toutes parts, le nouveau monde s’élève. L’un entre au tombeau ; l’autre sort du berceau ». Cette pensée, vieille de plus d’un millénaire revêt tout son sens pour l’Afrique au 21ème siècle. L’Afrique berceau de l’humanité a besoin de créer un monde nouveau, inspiré d’un esprit nouveau. Les maîtres-mots de ce monde nouveau sont la compétitivité, la vision, le développement et un sens aigu de la créativité. Le monde a besoin de l’Afrique plus que l’Afrique a besoin du monde en retour. Dans cette quête d’un lendemain meilleur pour l’Afrique, le plus grand bien que l’on puisse faire à l’Afrique est de créer, hic et nunc, une société où le faible se sent en sécurité. Les jeunes africains qui vont à la conquête d’un lendemain meilleur dans les pays développés, n’ont qu’un seul objectif : pouvoir subvenir aux besoins de la famille restée au pays. Le monde nouveau que l’Afrique doit créer doit mettre l’accent sur la rétention de la frange jeune qui constitue plus de la moitié de sa population. Comment opérer cette rétention ? Là, survient l’épineuse question de la survie de l’Afrique. Pour retenir quelqu’un là où l’on veut le voir être, il n’y a d’autres solutions que de mettre en jeu ses intérêts. L’on reste là où l’on pense avoir ses intérêts. Et, les intérêts des jeunes, c’est de pouvoir avoir à porter de main une vie qui se nourrit d’espoir, de chance, d’opportunités et d’emplois décents. On ne peut pas vivre en comptant uniquement sur le salaire de la fonction publique. Il faut de tout pour faire un monde. Il faut de l’abnégation, du courage, de la détermination et de la sagesse pour créer un monde où les jeunes africains se sentiront en sécurité. L’ancien président de la république française, Jacques Chirac disait que : « l’histoire nous enseigne qu’une civilisation, pour garder la maîtrise de son destin, doit se donner les moyens de sa sécurité ». Cette pensée est valable pour l’Afrique car, pour garder sa jeunesse, dans une réelle dynamique d’un monde où, l’opportunité rejoint la chance, il faut «se donner les moyens pour» créer une sécurité pour la jeunesse. Cette sécurité se résume à la création d’emplois décents et mieux rémunérés, à l’accès aux services sociaux de base à moindre coûts, etc. Le devoir incombe aux africains de se battre pour obtenir l’avènement d’un monde nouveau sur le continent. De ce monde nouveau dépend la survie du continent ; de ce monde nouveau, dépend la lutte contre l’immigration dite « clandestine ». De nos jours, l’on constate, peu à peu, l’éveil de la jeunesse africaine. Cet éveil, est dû, en partie, à la recherche d’un lendemain meilleur, d’une vie où il fait bon vivre, en bref, la recherche de l’indépendance économique. Tous les jeunes africains espèrent le bonheur. Tous les jeunes africains croient en l’Afrique. Tous les jeunes africains sont prêts à se battre pour une Afrique qui gagne, pour une Afrique qui relève les défis et se tient debout. À ce propos, Geneviève Bersihand disait que « S’il faut prendre garde à ne pas tuer ou endommager la sensibilité d’un enfant et son intelligence par une éducation trop rigide, il faut cependant lui fournir une armature qui pourra le maintenir debout et lui permettre d’utiliser sa sensibilité ». La jeunesse africaine a besoin de se sentir dans un monde nouveau épris de paix et de justice. Il est possible de créer ce monde nouveau et ce rêve deviendra réalité à une seule condition : les africains doivent avoir confiance en eux-mêmes. Ils doivent sortir des sentiers battus et oser inventer un avenir qui leur soit propre. Il faut éviter de tâtonner. L’heure est à la recherche d’une vie décente pour les jeunes africains. Personne ne créera les conditions de cette vie décente pour la jeunesse africaine. C’est elle et elle seule, qui créera les conditions pour l’avènement de ce monde nouveau car, « l’espérance implique une foi inébranlable en l’avenir, une confiance absolue en l’avenir ».