L’Afrique est un édifice en construction. Cette construction requiert de la patience, de l’abnégation et de la sagesse. Dans sa marche vers le développement, le continent traverse monts et vallées. Il est étiré par ci et par là par des secousses. Parmi ces secousses figurent en bonne place, le printemps arabe. Cette révolution fait partie des souvenirs douloureux ou heureux de l’histoire de l’Afrique. Des leçons sont à tirer de cette période de l’histoire de l’Afrique. Il sied de faire le bilan en vue de tire les bénéfices de cette tranche de vie des pays arabes. Les révolutions arabes ont montré un autre visage de l’Afrique. Sur les plans économiques, sociaux et politiques, des actions ont été mené et des actes posés. Les retombées de cette page de l’histoire de l’Afrique, sont à quantifier, à préserver et à exploiter de façon judicieuse. L’Afrique a besoin de capitaliser les bénéfices, de synchroniser les différentes périodes de son histoire en vue de bâtir son futur. Que ce soit un passé douloureux ou heureux, l’on ne peut nier la place des révolutions arabes dans la vie des pays où elles se sont déroulées. L’un des bénéfices engrangés a été l’instauration d’une nouvelle vision de la démocratie et de la gestion de la cité. Désormais en Tunisie, au Maroc, en Égypte, en Libye, etc., plus rien ne sera comme avant. La plus grande victoire de ces révolutions a été la participation des jeunes à la construction de leur avenir. Comme le disait Bichara Khader : « À la faveur de révolutions sociales et démocratiques surtout portées par les jeunes, l’ensemble du monde arabe est entré dans une nouvelle ère, notamment constitutionnelle. Le mythe culturaliste de l’exception arabe s’est effondré. Les victoires électorales prévisibles des partis islamistes les placent face à de lourds défis politiques et économiques. Les risques sont légion, mais la dignité est retrouvée et l’instinct de liberté contagieux ». Cet instinct de liberté permet aux jeunes africains d’essayer de se construire une société moderne, épanouie et plein d’espoir. L’Afrique est un continent jeune et épanoui. Cette jeunesse est son fer de lance. Les révolutions arabes l’ont démontré. Construire, bâtir, rebâtir est le leitmotiv des pays ayant traversé des épreuves, des souffrances, des douleurs. Le défi qui se pose à l’Afrique, surtout dans le monde arabe est la construction d’une société juste, unie et épanouie. Toute révolution tire sa sève nourricière de sa capacité à surmonter les dérives nées de sa survenue. Il faut toujours réparer les séquelles laissées par les turpitudes du passé. Car, le brutal surgissement de l’événement révolutionnaire a été la riposte des sociétés civiles arabes à des décennies de dérives autoritaires. Brutal ébranlement certes, mais ce n’est pas un météorite tombé par hasard sur une banquise. Même imprévu dans la forme qu’il a prise, l’ébranlement n’était pas moins prévisible. Il y a eu, par le passé, des précédents dans des contextes différents : l’Intifadah palestinienne en 1987, le printemps algérien de 1988, le printemps tunisien au tournant de 1990, le printemps de Damas, début 2000, l’ouverture parlementaire koweïtienne. Mais aucun précédent n’a donné lieu à un tel « tsunami » politique, à un tel chambardement. Attribuer tout cela aux « vents de la mondialisation », aux réseaux sociaux, aux chaînes satellitaires, serait un peu court, bien que cela ait joué dans l’amplification du phénomène. Plus fondamentale est l’usure de la logique autoritaire ou plutôt sa dérive prédatrice et dynastique. À preuve de contraire, les révolutions arabes ont été une chance pour l’Afrique. Il sied de transformer cette chance en opportunités en tirant pleinement profit des enseignements indélébiles inscrits sur les pages du cahier de l’histoire de l’Afrique.