L’année 2014 a plié «ses bagages». Elle a emporté ses joies, ses peines. Elle s’en est allée avec ses bienfaits, ses faits de guerre, ses faiblesses et son lot de catastrophes naturelles. Comme chaque année, le cycle naturel de l’existence n’a pas failli aux aléas de la vie, du vécu et de l’existant. Une nouvelle année entame son vocabulaire et ses conjugaisons multiples, sans oublier ses équations à plusieurs inconnues. La principale de ses inconnues est la lancinante question : Que réserve 2015 ? Cette question soulève inquiétudes, interrogations mais aussi espoirs et défis. En Afrique, les défis à relever sont multiples. La seule conviction de cette Afrique pour l’instant est que 2014 emporte avec elle ses soupirs, ses désirs inassouvis, ses promesses non tenues. 2015 se présente avec ses incertitudes, ses craintes, ses souhaits. Sur le continent, une vague déferlante d’élections se profile à l’horizon. Au Burkina Faso, au Bénin, au Burundi, en Côte d’Ivoire, en Centrafrique, des élections présidentielles, législatives et locales dessineront une nouvelle carte géopolitique pleine d’espoirs. L’économie de nombreux pays africains étant tributaire de l’agriculture, on ne peut passer sous silence la campagne agricole. Même si elle n’a pas été exceptionnelle dans la sous-région ouest-africaine, il n’en demeure pas moins que les récoltes feront éloigner le spectre de la faim. De même que toute nouveauté est enrobée d’incertitudes, 2015 laisse dubitative. La nouvelle année s’installe avec les impératifs du quotidien : se nourrir, se vêtir, se soigner, se loger et assurer un avenir décent à sa progéniture. Chaque individu est confronté à la résolution de cette équation à cinq inconnues. Le monde, plus que jamais, s’émeut d’entamer une année aussi incertaine qu’impromptue. La peur du lendemain semble refroidir les méninges. On est bloqué dans les réflexions tant la crise financière paralyse les ambitions des grandes nations. En Afrique, la grande incertitude semble se confondre avec ces économies qui ne savent pas à quel saint se vouer ou à quel «plan de sauvetage» s’accrocher. Les tumultes, les tourbillons des «mesures de rigueur» soulèvent une telle poussière que l’Afrique, retranchée dans son coin, semble se dire «qu’adviendra-t-il de moi en 2015?» Or, ce n’est pas la bonne question à se poser au moment où de nombreux pays tant Européens qu’africains sont en train de sortir la tête de l’eau en ce qui concerne la crise économique. La bonne question à se poser est de se demander : « Que puis-je faire pour participer à l’instauration de la paix et du développement sur le continent ? ». C’est le principal défi de l’Afrique en cette nouvelle année. Dans le berceau de l’humanité, 2015 s’annonce comme une année charnière. Elle appelle à des prises de décisions politiques et économiques pour transformer les défaites, les échecs, en victoires, en réussites. En 2014, le continent ne devrait pas, en principe, connaître de famine. Si l’équation de la faim est résolue, l’autre à résoudre est celle de la paix. On ne peut pas manger avec un fusil collé sur la tempe. On ne peut non plus dormir tranquille lorsqu’on entend le crépitement des armes. Il ne faut donc pas s’alarmer, ni jeter le bébé avec l’eau du bain. Les nations les plus fortes se sont bâties au prix des sacrifices. L’Afrique traversera 2015 avec abnégation et don de soi. Pour cela, il faut surtout sortir de nos peurs, de nos angoisses pour affronter les lendemains incertains avec la certitude que ce que l’imagination de l’homme peut concevoir, il est capable de le réaliser. Une année vient de succéder à une autre. Une nouvelle page s’ouvre pour les uns. C’est la continuité pour les autres. En Afrique, comme partout ailleurs, on met les bouchées doubles pour débuter cette nouvelle année avec entrain et surtout, «partir du bon pied», pour emprunter le langage des athlètes. 2015 consacrera une option fondamentale pour les 54 pays du continent : celle de consolider la paix qui s’installe progressivement dans les pays en conflits en organisant des élections démocratiques libres et transparentes. Il y a quelques années, de nombreux dirigeants ont proposé de faire de leur patrie une nation émergente. Certains ont donné des délais de 15 ans, d’autres 50 ans, etc. Chaque individu doit se sentir concerné par le développement du monde en général, et celui de l’Afrique en particulier. L’une des certitudes de notre existence est le fait que l’homme ne prend conscience de son vécu que lorsqu’il est capable de franchir des obstacles, lorsqu’il se bat pour donner un souffle à une vie. L’Afrique se battra durant cette année pour la paix. C’est son premier défi. Elle est donc bien partie. Il faut transformer les esprits et ouvrir nos espérances aux ambitions nobles et durables d’une existence pétrie et forgée vers le futur. Ce futur se forge par un assemblage de caractères et de pratiques qui répondent à la vision d’un monde nouveau. Il ne peut y avoir d’assemblage de caractères sans une vision commune des Africains. C’est ensemble que les pays africains atteindront l’émergence tant souhaitée. 2015 promet.