Article publié le 2008-05-21 par Cyrille Momote Kabange et Victor Olembo Dossier
EDUCATION : L’ alpha et l’omega du développement [05-06/2008]
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Dans sa précédente édition, Le Nouvel Afrique a introduit un sujet préoccupant de nos jours, principalement en Afrique Noire. Il s'agit de « l'éducation comme facteur déterminant du développement ». Une problématique liée à la mise en oeuvre d'une politique produisant in fine des adultes bien éduqués ayant bénéficiés dès la prime enfance d'un environnement multiforme taillé dans la vision du destin collectif.

Dans sa précédente édition, Le Nouvel Afrique a introduit un sujet préoccupant de nos jours, principalement en Afrique Noire. Il s'agit de « l'éducation comme facteur déterminant du développement ». Une problématique liée à la mise en oeuvre d'une politique produisant in fine des adultes bien éduqués ayant bénéficiés dès la prime enfance d'un environnement multiforme taillé dans la vision du destin collectif.Au XXIème siècle, le défi majeur à relever par les Etats Africains n'est pas, à forcement parler, celui de rattraper les pays matériellement plus développés mais de maitriser les outils sociologiques qu'ils auront forgés eux-mêmes grâce à leur génie propre. L'enjeu est d'apporter une valeur ajoutée par rapport à des ressources ni infinies ni éternelles. Seule, l'instruction, l'information et la formation dans les branches technologiques de pointe pourront garantir une croissance économique. Mais la place de l'éducation dans les sociétés ne se mesure pas seulement à l'aune de l'économie. C'est semble-t-il que l'éducation vise surtout le développement intégral de l'homme.

Un peuple éduqué a conscience de son apport à l'existence collective

En effet, une population bien éduquée peut jouer pleinement son rôle politique et contribuer à améliorer la gouvernance de son pays. Les recherches montrent que les femmes éduquées maitrisent mieux leur planning familial, ont des taux d'infection moindre du virus du Sida et vivent plus longtemps que les femmes analphabètes. On sait aussi que seule la participation de la population au plan de développement permet de leur assurer un succès durable et donc de justifier l'aide économique. Or, sans éducation cette participation reste nécessairement marginale.Une autre dimension que confère aux rapports sociaux l'élévation des taux d'édu-cation est le niveau de complexification des réponses à donner aux questions qui surviennent et qui peuvent aller des problè-mes matériels quantitativement observables aux comportements humains relatifs à se remettre en question.

Toutes les églises de réveil ne sont nullement compromises

Quand la culture se dissémine dans une large frange de la population, cette complexité des phénomènes est un enjeu collectif plutôt qu'une simple affaire des spécialistes. Cela sensibilise un grand nombre de personnes devenues réceptives au prorata d'éléments d'appréciation qui leur sont offerts par les créneaux de la communication sociale.A l'évidence, leur sensibilité est directe-ment proportionnelle à la manière dont ils décryptent les messages même subliminaux émanant des émetteurs qui, en l'occurrence, peuvent être l'école ou l'université ainsi que les relais tels les groupements associatifs, les mass-média… Le rôle intégrateur de l'éducation est ici capital dans la mesure où, mieux éduquées, des personnes prennent conscience d'une sorte de communauté de destin et de ce qu'elles apportent à l'existence collective. Deux exemples à lire dans ce dossier montrent une conscience aigue du caractère rétrograde de certains phénomènes et situations qui ont aujourd'hui droit de cité en Afrique Noire. Iday International est l'une des organisations non gouvernementales qui mettent le pied à l'étrier. Deux enquêtes sociologiques menées sur le terrain par cette ONG, l'une en RD Congo, qui donne un visage aux contours flous des dénominations autour de la problématique des enfants « sorciers. En dépit de certaines généralisations qui présentent un certain parti pris d'anti-religiosité. Car toutes les églises pentecôtistes ou de réveil ne sont nullement compromises dans un tel prosélytisme criminel ou dans une espèce de simonie qui ne dit pas son nom. Du reste, il est écrit dans les Saintes Ecritures: «Mon peuple périt faute de connaissance». L'enquête met à nue les freins psycho-sociaux au respect des droits humains en même temps que des dégâts collatéraux provoqués par l'absence d'éducation. Et une autre sur les enfants domestiques au Rwanda, hébergés par des familles qui les accueillent sous l'apparence de la fausse solidarité africaine - l'enfer, chacun sait, est pavé de bonnes intentions - mais en réalité livrés à la merci de vrais négriers. Dans les deux cas de figure, nous sommes en face de conséquences désastreuses des faibles niveaux d'éducation, la pauvreté extrême étant à la circonstance un mal moral presque absolu.