Par Souleymane KANAZOE
Le vaccin Ervebo fabriqué par Merck serait efficace à 97,5 % pour protéger contre l’Ebola. La vaccination de personnes déjà infectées par le virus permettrait aussi de réduire le risque de décès. Le vaccin, administré par l’injection d’une seule dose, doit permettre d’éviter la transmission du virus chez les patients âgés de 18 ans ou plus, a indiqué la Food and Drug Administration (FDA) dans un communiqué. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait expérimenté l’Ervebo entre 2014 et 2016 dans la lutte contre les foyers de l’épidémie dans des pays d’Afrique de l’Ouest.
Selon FuturaSanté, le vaccin Ervebo fait partie de la famille des vaccins vivants atténués. Il est composé d’une souche virale entière mais incapable de se multiplier et d’induire une maladie. Son rôle est de stimuler efficacement le système immunitaire pour qu’il produise des anticorps spécifiques au virus Ebola. Les scientifiques ont utilisé un virus de stomatite vésiculaire modifié génétiquement : il peut alors fabriquer la glycoprotéine d’enveloppe du virus Ebola. Ce sera la cible des anticorps produits suite à la vaccination. Quand les anticorps se fixeront sur l’enveloppe du virus, celui-ci ne pourra plus entrer dans les cellules pour les infecter et se répliquer. Très pratique pour les soignants sur place, le vaccin ne nécessite qu’une seule injection pour être efficace.
Néanmoins, Ervebo ne protège que de la souche Zaïre du virus qui fait rage en République démocratique du Congo. Un autre vaccin devra être mis au point pour protéger contre la souche Soudan qui est responsable de l’épidémie historique d’Ebola. Par ailleurs en novembre 2019, l’OMS pré-qualifiait Ervebo, se félicitant de la décision de l’agence européenne du médicament, de le mettre sur le marché sous conditions. Le passage de cette étape signifiait que le vaccin était conforme aux normes de qualité, efficacité et sécurité de l’agence onusienne.
Face à cela, le Burundi, le Ghana, la RDC et la Zambie ont homologué ce vaccin anti-Ebola. « L’approbation du vaccin Ebola par ces pays est une nouvelle étape dans la lutte contre cette maladie impitoyable », a déclaré à la BBC, le directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus. En outre, pour l’OMS, l’homologation du vaccin signifie que le fabricant peut constituer des stocks et distribuer largement ce vaccin dans les pays africains exposés au risque de flambées de maladie à virus Ebola. Une fois que les doses du vaccin homologué seront disponibles, l’utilisation du vaccin ne sera plus soumise à des essais cliniques ou à d’autres protocoles de recherche, a affirmé l’Organisation mondiale de la santé.
Le virus Ebola est responsable de fortes fièvres et d’hémorragies souvent mortelles pour l’homme. Le taux de létalité se situe entre 30 et 90 % selon les épidémies et l’espèce virale. Le réservoir naturel du virus serait la chauve-souris. Les chauves-souris frugivores sont probablement les hôtes naturels du virus Ebola. Le virus ne les rend pas malades, mais il devient pathogène lors de l’infection d’autres animaux sauvages de la forêt tropicale (singes…). L’homme se contamine en manipulant ces animaux (viande de brousse, dépeçage…). Le virus se propage ensuite dans les populations par transmission interhumaine. Le virus Ebola a été découvert en 1976, lors des deux flambées épidémiques au Soudan et en République démocratique du Congo. Depuis, une vingtaine de flambées épidémiques sont apparues en Afrique Centrale. En décembre 2013, le virus a atteint l’Afrique de l’Ouest, région qui était jusqu’alors épargnée par la maladie. En 2014, il provoque la plus grande épidémie connue jusqu’à présent.
Le vaccin Ervebo permettra de protéger les populations exposées au virus grâce à une seule injection.
La maladie à virus Ebola est une maladie virale aiguë sévère se caractérisant initialement par des symptômes non spécifiques, de type pseudo grippaux : apparition brutale d’une fièvre supérieure à 38 °C, une faiblesse intense, des douleurs musculaires, des maux de tête et une irritation de la gorge.
Ces symptômes sont suivis de vomissements, de diarrhées, d’éruptions cutanées, d’une atteinte rénale et hépatique et dans certains cas, d’hémorragies internes et externes. La durée d’incubation, c’est-à-dire le temps écoulé entre l’infection et l’apparition des symptômes, varie de 2 à 21 jours, mais est le plus souvent comprise entre 5 et 12 jours.
Source : www.pasteur.fr