Baba Sissoko et Ballake Sissoko viennent de sortir ensemble un disque au grand bonheur des mélomanes. Un album de belle facture avec des mélodies et des sonorités mandingues comme ils savent le faire.
Ce disque, Sissoko & Sissoko, c’est l’histoire de deux cousins, Baba Sissoko et Ballake Sissoko qui ont partagé et lié leur vie à la musique. Début 80, adolescents ils se sont retrouvés dans l’Ensemble Instrumental National du Mali. Baba remplaçant son père à la retraite et Ballake remplaçant le sien passé à meilleure vie.
Après plusieurs années de séparation note Afrik.com, chacun avait pris sa route dans la musique vivant des expériences partout dans le monde. « J’avais envie de réaliser mon rêve de rejouer avec Ballake de la même façon et avec le même esprit naturel que nous avions quand nous étions jeunes », affirme Baba. Avant d’ajouter : ce disque parle du respect pour la famille, nos origines, notre culture, nos traditions. Une musique de paix, pour toujours et ouverte au monde.
Enregistré en « live », chaque morceau a été joué en une seule prise grâce à la force, la confiance et la joie retrouver des frères Sissoko. Le résultat a donné une musique universelle. Ce disque, ils l’ont dédié à leurs pères respectifs, Djeli Madou Sissoko et Djeli Mady Sissoko.
Qui est Ballake SISSOKO ?
Son instrument, la kora, luth-harpe à 21 cordes, d’origine mandingue, est un héritage de famille. Ballaké est le fils de Djelimady Sissoko, grand maître de la kora de Gambie, membre fondateur puis directeur de l’ensemble national instrumental du Mali et co-auteur en 1971 du premier album instrumental de kora intitulé Cordes anciennes.
Après avoir suivi une formation avec son grand-père maternel, Cherifou Sissoko, également joueuse de kora, Ballaké a rejoint l’Ensemble Instrumental National du Mali à l’âge de 13 ans. Il perfectionnera ses compétences en kora aux côtés des grands maîtres et collègues de son père, Sidiki Diabaté (le père de Diabaté), N’Fa Diabaté et Batrou Sékou Kouyaté. En 1991, à 23 ans, il quitte l’Ensemble Instrumental pour accompagner Kandia Kouyaté, l’une des plus emblématiques chanteuses de griot malien. En proposant une expertise innovante en kora, Ballaké devient rapidement l’instrumentiste le plus recherché de la première génération de grands griots comme Amy Koïta ou Tata Bambo Kouyaté. En 1997, il enregistre son premier album intitulé Kora music from Mali et, en 1998, un deuxième album du même nom.
Qui est Baba SISSOKO ?
Né à Bamako (Mali), Baba Sissoko est le maître incontesté du tamani (le tambour parlant d’origine), qu’il a commencé à jouer depuis son enfance. Baba Sissoko joue aussi du ngoni, du kamalengoni, de la guitare, du balafon, de la calebasse, du pendu et… il chante ! Il est issu d’une grande et ancienne dynastie de griots du Mali. Baba Sissoko a été le premier à introduire le son de tamani dans la musique moderne du Mali.
Dans les compositions de Baba, il y a une grande influence d’Amadran, c’est-à-dire une structure musicale répétitive et hypnotique typique du Mali qui, selon de nombreux chercheurs, est à l’origine du blues. Son style est particulier : Baba aime intégrer les mélodies et les rythmes de la tradition malienne (Bambara, Peul, Mandingue et Sonrai) aux sons typiques du jazz et du blues, en créant des effets musicaux fantastiques.
Avec DJ Khalab, dans l’album « Khalab & Baba », sorti en octobre 2015, dont une pièce (« Tata ») a remporté le prix de la piste de l’année à l’édition 2016 des Gilles Peterson Worldwide Awards, une cérémonie annuelle organisée par Gilles Peterson, DJ de la BBC. En outre, en mars 2018, il a été récompensé aux Grammy Africains « Obaland Music Awards » du meilleur musicien de jazz africain pour l’année 2018.
Source : Galileo Music