La deuxième édition du rendez-vous africain des investissements a battu le record d’audience avec 2221 participants de 109 pays dont 61 de l’extérieur de l’Afrique. Au sortir de cette rencontre en terre sud-africaine, 56 contrats d’une valeur de 67,6 milliards de dollars, ont été signé soit une augmentation de 44 % par rapport à 2018. La Banque africaine de Développement montre que l’Afrique est bancable.
« Sur les 56 transactions, 52 ont obtenu l’aval des investisseurs. Le volume des contrats approuvés est de 40,1 milliards de dollars contre 38,7 milliards de dollars l’an dernier », a déclaré le président de la BAD, Akinwumi Adesina. Avec des projets signés qui couvrent 25 pays, « Maintenant, le travail acharné commence pour accélérer le processus de closing financier », a-t-il ajouté.
Parmi les projets emblématiques, on peut citer l’accord de concession pour le Sky Train d’Accra, d’une valeur de 2,6 milliards de dollars. Il s’agit du plus grand projet privé incluant un concessionnaire africain, selon le Financial Afrik. Autre grand projet ayant fait l’objet d’une signature lors de ce forum, le projet route, rail pont entre Brazzaville et Kinshasa. Après les premiers accords techniques entérinés l’année dernière et le lancement des études de faisabilité grâce au financement de la BAD et aux concours des deux États, ce complexe connaît une nouvelle poussée avec la signature lors de la deuxième édition de l’AIF d’un accord inter-étatique essentiel pour le démarrage des travaux.
Le secteur de l’industrie extractive n’était pas en reste avec la présentation du mega projet de 24 milliards de dollars de Total sur le champ « Area 1 » au large de la Mozambique. Il y’a également la structuration de 600 millions de dollars (financements long) pour l’organisme ghanéen en charge du cacao (COCOBOD).
Du côté de la BAD, on se dit satisfait de ces accords signés. Ils vont contribuer à la mise en œuvre de projet d’envergure sur le continent. Selon EcodAfrik, cette forte mobilisation constatée à Johannesburg rejoint la dynamique d’Abidjan. « Il y a près de deux semaines, le Conseil des gouverneurs de la Banque africaine de développement a approuvé une Augmentation générale du capital de la Banque à hauteur de 125 %. Son capital a ainsi augmenté de 115 milliards de dollars, passant de 93 milliards de dollars à 208 milliards de dollars. Il s’agit de la plus forte augmentation de capital de l’histoire de la Banque depuis sa création en 1964 », a rappelé le président Akinwumi Adesina.
Selon Financial Afrik, pour un continent qui compte plus de 1 800 milliards de dollars d’actifs sous gestion, l’urgence est de mobiliser les financements domestiques afin de faire face à un déficit annuel de financement des infrastructures estimé entre 68 et 108 milliards de dollars. Le président de la BAD a insisté sur le fait d’élaborer des projets plus bancables, concevoir un plus grand nombre d’instruments d’atténuation de risques et harmoniser l’offre de produits en tant que banques multilatérales de développement et institutions financières.
Le Forum de Johannesburg visait à surmonter certaines des contraintes qui freinent les investissements en Afrique et à aider les décideurs à mettre en place un cadre politique adéquat, tout en les aidant à mener à bien les réformes nécessaires pour libérer les investissements.
Les défis du développement en Afrique nécessitent une réponse rapide, ambitieuse et déterminée, souligne la BAD, notant que sur les 20 pays dans le monde, qui ont le moins accès à l’électricité, 13 se trouvent en Afrique. De ce fait, des investissements annuels de l’ordre de 43 à 55 milliards de dollars sont nécessaires jusqu’en 2030-2040 pour répondre à la demande et offrir un accès universel à l’énergie, relève l’institution financière panafricaine.
Légende :
8-Le président de la BAD, Akinwumi Adesina : « Nous devons élaborer des projets plus bancables, concevoir un plus grand nombre d’instruments d’atténuation de risques et harmoniser notre offre de produits en tant que banques multilatérales de développement et institutions financières ».