Parmi les journalistes battus, il y avait, le photographe de Reuters, James Akena, le photojournaliste Alfred Ochow, du journal privé The observer et les journalistes de NTV Ronald Galiwango et jumaKirya. Ces hommes de médias couvraient dans la capitale ougandaise, une manifestation où plusieurs centaines de personnes ont défilé pour demander la libération d’un député de l’opposition, Robert Kyagulanyi surnommé Bobi Wine, incarcéré depuis pour possession illégale d’armes à feu.
Dans une vidéo largement diffusée sur les réseaux sociaux, on voit le photographe de Reuters, James Akena, tentant de se protéger lorsque des soldats se sont mis à le battre. Selon l’AFP, il a été détenu plusieurs heures après avoir été battu. La manifestation du 20 août a été réprimée par les forces de l’ordre ougandaise qui avaient bouclé le centre-ville et tiraient à balles réelles pour disperser les manifestants.
Selon les informations obtenues par RSF, au moins six reporters qui ont couvert cette manifestation ont fait l’objet de violences de la part des forces de sécurité. Plusieurs journalistes ont également été contraints d’effacer le contenu de leurs appareils photo, caméras et téléphones portables à la demande des militaires.
Dans un communiqué publié dans la soirée du 20 août, le Président ougandais, Yoweri Museveni, a rejeté toute responsabilité dans les violences, sur les militants de l’opposition proche du chanteur et député Robert Kyagulanyi Sentamu. Le chef de l’Etat nie également que le député ait été torturé lors de sa détention. Pourtant, quand il a comparu devant un tribunal militaire la semaine suivant la manifestation, il tenait à peine debout, selon son avocat, a rapporté RFI. Auparavant, Human Rights Watch avait appelé la police et l’armée ougandaise à cesser les attaques contre les médias et à respecter les droits de tous les manifestants.
Dans un communiqué, l’armée ougandaise a présenté ses excuses et annoncé avoir donné l’ordre d’arrêter les soldats fautifs sans révéler leur identité. « Des membres des forces de sécurité ont gravement failli à leur mission. Au lieu d’assurer la protection de journalistes qui ne faisaient que leur travail, ils les ont violemment agressés. Des représentants de l’autorité ne peuvent commettre des actes d’une telle brutalité sans être poursuivi », a clamé Arnaud Froger, responsable du bureau Afrique de reporter sans frontière (RSF). Human Rights Watch a indiqué que la violence exercée contre les journalistes et leur arrestation sont la preuve que les autorités ougandaises veulent dissimuler le comportement des forces de sécurité.