L’art africain est en vogue. Si elle constitue une source d’inspiration pour nombre de créateurs dans le monde, il est de plus en plus sujet au plagiat.
« Du titre Soul Makossa de Manu Dibango utilisé par Michael Jackson au Golden Sounds Zangalewa chanté par Shakira, la musique africaine a souvent été copiée sans que les artistes n’aient la possibilité de se défendre contre le plagiat », affirme le webmagazineivoirien ELLE.ci. Toute comme la musique, la mode africaine ne déroge pas à la règle. Elle est de plus en plus copiée « sans vergogne ».
Pour le site FFDesigner, les plagiats récurrents dans le milieu de la mode suggèrent un sérieux manque de créativité de la part des stylistes et c’est souvent les petits designers sans défense qui font face aux grands et à leurs armées d’avocats. Il est clair que la mode est un éternel recommencement mais entre un design remis au gout du jour et un design volé, il doit bien y avoir une différence. « Le temps c’est de l’argent, tout doit être fait au plus vite. Pour respecter ces contraintes, certains stylistes vont à la facilité, quitte à voler les designs d’autres créateurs, artistes souvent bien moins connus et qui se retrouvent sans défense », rapporte FFDesigner. Et les exemples sont légions.
Selon le magazine ivoirien ELLE.ci, en mars 2017, la sénégalaise Sara Diouf se rend compte que le sac qui a servi pour le défilé de Yves Saint Laurent, automne-hiver 2017-2018 ressemble très fortement au sac Mburu du label Tongoro qu’elle a créé. « Le sac MBURU est notre accessoire signature, il a été lancé avec notre première collection en mai 2016 » confiait-elle au site Ebony.
Le plagiat à l’œuvre
En 2018, Loza Maléombho, une figure emblématique de la mode africaine a vu ses créations ‘Les Zebra’ et ‘les Faro’ qui faisant partie des premières créations commercialisées de sa marque, plagiées par une grande marque internationale. Pour le magazine ELLE.ci, même si les chaussures dans le style gladiateurs existent depuis toujours et que le thème du défilé est la Grèce Antique, la ressemblance était frappante entre les spartiates de Loza Maléombho et les sandales aperçues au défilé Cruise 2018 de Chanel. La créatrice a elle-même noté les similitudes mais sans suite car, ce n’est pas une réplique exacte.
Un peu différent puisqu’il s’agit ici d’une photo de campagne mais est tout de même une imitation quand même. Samsung, le géant de l’électronique s’est fortement inspiré du travail du photographe Daniel Sery et d’Elie Kuame. Les similitudes étaient très évidentes : mannequin androgyne, vêtements similaires, pose et attitude boyish.
Autre exemple, Jade Roger du magazine français FFDesigner affirme qu’en novembre 2017, on apprenait que la multinationale Zara avait, une fois de plus, volé les designs d’artistes. L’objet en question, cette fois-ci, est un sac à main, pas moins de trois artistes ont été volés pour le faire : l’artiste allemand Boris Schmitz, l’illustrateur français Quibe et le designer syrien Annes Bil. Le premier à le remarquer est Boris Schmitz qui contacta des médias allemands et britanniques pour rendre l’affaire publique.