Le gouvernement éthiopien compte utiliser ce nouveau bijou pour soutenir les programmes nationaux actuellement engagés et densifier les moyens de subsistance de sa population, dont une partie subit les rudes conséquences de la sécheresse. D’après le ministre éthiopien des Sciences, Getahun Mekuraice, le satellite construit par des ingénieurs éthiopiens en collaboration avec le gouvernement chinois devrait peser environ 65 kg et sera lancé à une altitude maximale de 700 km.
La Chine a fourni une formation et 6 millions de dollars pour le projet, selon le Dr Solomon Belay Tessema, directeur général de l'Institut éthiopien des sciences et technologies spatiales à l'Université d'Addis-Abeba. Il a ajouté que la conception, le développement et la fabrication du satellite, réalisés en collaboration avec les Chinois, coûteraient 8 millions de dollars. Selon l’Agence Ecofin, le satellite sera lancé depuis la Chine, tandis que la station de contrôle et de commande sera basée en Éthiopie. Actuellement, le satellite est en cours de construction par des ingénieurs chinois, qu’assistent vingt ingénieurs éthiopiens.
Au regard de l’importance que l’Éthiopie accorde à l’acquisition de l’infrastructure et la technologie de communication spatiale, gage de son indépendance totale et de l’amélioration de ses services dans les télécommunications, la sécurité, et même la météorologie, le pays a déjà formé son Conseil des sciences spatiales et un Institut pour encadrer et accompagner cette évolution. Selon Salomon Belay Tessema, les objectifs principaux de l’Éthiopie pour le lancement de ce premier satellite sont de deux ordres :« Le premier consiste à renforcer les capacités d'applications technologiques et les compétences de nos ingénieurs grâce à des collaborations avec des scientifiques et des institutions spatiales de différents pays. Le second objectif, une fois le transfert de technologie et de connaissances aux scientifiques éthiopiens effectué, c’est le lancement par le pays de son deuxième satellite de manière indépendante».
L’Éthiopie abrite déjà un Observatoire et Centre de recherche basé sur le mont Entoto, à 3100 mètres d’altitude, près de la capitale Addis-Abeba. En 2014, l’État avait annoncé l’octroi d’1 million de dollars à l’institution pour soutenir ses missions d’étude spatiale et de préparation des futurs programmes spatiaux du pays. Selon le site Afriqueorient, l’Éthiopie traverse de graves litiges fonciers, par ce satellite, le pays espère pouvoir dessiner la cartographie du pays qui selon ses autorités, permettra de résoudre les conflits fonciers et stimuler l’agriculture et l’urbanisme. Le gouvernement éthiopien pense aussi qu’en investissant dans les sciences spatiales, le pays accélérera son industrialisation.
Pour le journaliste, Joseph Essama, l’Afrique entre dans la course spatiale à un moment où le coût de la technologie des satellites diminue rapidement et où de nombreuses fonctions des satellites, telles que la cartographie des ressources, sont de plus en plus remplacées par les drones. Une fois le satellite achevé, l’Éthiopie deviendra le huitième des pays africains qui a construit et lancé des satellites, après l’Afrique du Sud, l’Égypte, le Nigeria, le Ghana, l’Algérie, le Maroc et le Kenya.