« Avant, il fallait attendre trois heures, voire une demi-journée pour avoir une poche de sang dans des cliniques de l’ouest du Rwanda. Aujourd’hui, 15 à 20 minutes suffisent pour une livraison de sang dans des hôpitaux isolés, des grandes villes ou difficiles d’accès à cause du mauvais état des routes », se réjouit la ministre de la santé du Rwanda, Diane Gashumba. En effet, depuis octobre 2016, des aéronefs survolent le pays pour parachuter des lots de sang au-dessus des hôpitaux qui ont passé commande. Huit hôpitaux et bientôt 21 du sud et de l’ouest du Rwanda sont concernés grâce à des drones.« C’est la première fois au monde que ce type d’appareils est ainsi utilisé dans le milieu médical. Le sang est quelque chose de très précieux. Les appareils sont plus rapides et plus sûrs que les transports par la route. Il y a un gain de temps et donc d’efficacité considérable », déclare sur les antennes de Africa24, Maggie Jim, chef d’équipe de la société Zipline, la start-up américaine à l’origine du projet.
Les commandes du drone sont faites par téléphone et une notification dans un groupe WhatsApp est lancée pour mettre tout le monde au courant. Pour voir les drones, il faut aller à Muhanga, à une heure et demie de route à l’ouest de Kigali et traverser des villages et des collines pour retrouver un aérodrome pour drones. Tout y est en place pour effectuer des transferts sécurisés, rapporte la VOA. Dans la cabine, le personnel se charge d’emballer le colis avant de le confier à l’équipe d’ingénieurs pour le décollage. Le drone qui pèse 13 kg peut transporter jusqu'à 1,5kg. À une altitude d’environ 100 m, les drones volent à une vitesse de croisière de 90 km/h et se déplacent grâce à un GPS et des batteries au lithium qui leur donnent une autonomie de 150 km. Avant tout décollage, l’équipe d’ingénieurs travaillent en synchronisation pour assurer un bon parcours aux drones et de son colis. Si un drone perçoit un problème, il retourne de lui-même à la base. L’intégralité de son parcours est suivie sur des cartes électroniques par les développeurs de Zipline.
Selon Le Monde, actuellement, 12 cliniques sont desservies dans un rayon de 80 kilomètres, un chiffre que les responsables de Zipline espèrent doubler. Le zip l’autre nom des drones peut voler quasiment par tous les temps. Pour plus de sécurité, les systèmes de guidage par GPS et d’alimentation du moteur sont doublés. Le docteur Philippe, médecin et directeur de l'hôpital de Kabgay qui couvre une région d’environ 300 000 habitants explique à la VOA que le drone aide à deux choses: le temps pour sauver les malades et le coût financier pour le déplacement de l’équipe qui devrait faire le trajet avec l’amortissement de l’ambulance.
Ce projet de livraison des poches de sang par drones est mené en collaboration avec les autorités rwandaises, et notamment le ministère de la santé, qui sous-traite les livraisons à Zipline. « J’espère qu’un jour les drones pourront aussi nous rapporter des médicaments», affirme confiant le docteur Philip. Cette perspective serait à l’étude par la société Zipline. Le projet de Zipline est mené en collaboration avec l’alliance internationale Gavi créée en 2000 pour faciliter les vaccinations dans le monde et la Fondation UPS, qui a injecté 1,1 million de dollars dans ce partenariat.