L’économie du Kenya se porte bien. Le produit intérieur brut (PIB) kényan a de nouveau enregistré une croissance solide en 2017, à 5.7 % selon la nouvelle base de calcul, et qui est ressortie à 4.4 %, 5.8 % et 5.5 % durant les trois premiers trimestres de 2014, contre 6.4 %, 7.2 % et 6.2 % pour les trimestres correspondants de 2013. Selon le bulletin économique mensuel de la banque centrale de novembre 2014, cette croissance a été principalement alimentée par l’essor du BTP (bâtiment et travaux publics), des activités manufacturières, du secteur financier et de l’assurance, des technologies de l’information et des communications (TIC) et du commerce de gros et de détail. L’économie a ralenti au troisième trimestre de 2016, notamment en raison de l’effondrement de l’activité touristique qui a suivi les attentats terroristes perpétrés dans le pays. Dans l’ensemble, la croissance du PIB devrait s’établir à respectivement 6.5 % et 6.3 % en 2016 et 2018. De son côté, la hausse de l’indice des prix à la consommation (IPC) devrait se maintenir à environ 5 % sur la même période. Ces projections de croissance positives à court et moyen terme se fondent sur plusieurs hypothèses : une augmentation de la pluviométrie qui stimulera la production agricole ; la stabilité de l’environnement macroéconomique ; la faiblesse persistante des cours internationaux du pétrole ; la stabilité du shilling kényan (KES) ; l’amélioration de la sécurité, qui sera favorable au tourisme, ainsi que les réformes de la gouvernance et de la justice.
Le challenge du Kenya est de maintenir une forte croissance afin de continuer à mériter le titre de première économie d’Afrique de l’Est. Son économie, basée essentiellement sur l’agriculture, l’industrie et les services, est très dynamique. L’agriculture représente 24,2%, l’industrie 14,08% et les services 61% de son produit intérieur brut. A la lumière de ces chiffres, on constate que les services occupent la plus grande part du gâteau. Cela est normal dans la mesure où le Kenya est un pays touristique par excellence.
Le Kenya est, en termes de performance économique, le pays chef de file de l’organisation économique régionale de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) qui rassemble cinq pays (Kenya, Tanzanie, Burundi, Rwanda et Ouganda) en union douanière. Il est également un centre logistique de premier ordre (rôle de plateforme routière, maritime, aéroportuaire et financière) pour l’ensemble de la région. Le PIB total s’élevait en 2012 à 41,8 Md USD soit presque 20 % du total de l’Afrique de l’Est et 31 % de la Communauté d’Afrique de l’Est. Cependant, le PIB par habitant reste faible (970 USD en 2012). Malgré cette faiblesse, le pays est sur le bon chemin en vue de créer les conditions idoines pour accélérer son développement. Pour y parvenir, le pays a fait de la lutte contre la pauvreté son cheval de bataille.
La lutte contre la pauvreté, malgré l’émergence d’une classe moyenne, et l’insécurité alimentaire demeurent, à court, moyen et long terme, des enjeux majeurs de développement pour le pays. Le Kenya compte 44 millions d’habitants dont près de 40 % vivent sous le seuil de pauvreté. Au-delà de la persistance de la pauvreté (le pourcentage de population « pauvre » demeure stable depuis trois ans), on constate, ces dernières années, l’émergence d’une classe moyenne qui, sur la base du dernier recensement, représenterait quelque 20 % de la population totale et contribue au maintien d’une demande intérieure soutenue. Depuis plusieurs années, la situation de sécurité alimentaire du Kenya pose problème du fait de périodes récurrentes de sécheresse et d’une organisation du secteur agricole globalement déficiente. Au cours du premier semestre 2012, la moitié des ménages kényans ont connu des niveaux élevés d’insécurité alimentaire. Grâce à l’aide publique au développement, le pays parvient à faire face à cette insécurité alimentaire. Le Kenya atteint l'autosuffisance pour l'ensemble des denrées alimentaires de base. La première culture vivrière est le maïs, qui couvre 62 % des terres cultivables (2,20 millions de tonnes en 2005). Le sorgho, les pommes de terre, les haricots, les arachides et le tabac sont également cultivés sur les hauts plateaux, principale région agricole. La canne à sucre, le blé, le manioc, l'ananas, le coton et les noix de cajou sont produits sur les plaines côtières.
La principale culture commerciale est le thé (295 000 tonnes en 2005), suivie de loin par le café. Une industrie des fleurs coupées (production, transformation et vente) s'est développée. Elle fait vivre 500 000 Kényans et rapporte à l'économie nationale 200 millions de dollars par an, constituant la troisième source d'entrée de devises du pays, après le thé et le tourisme. Elle représente 15 % de ses exportations. Ainsi, le Kenya est devenu le premier fournisseur de roses de l'Union européenne. Selon le conseil de production des fleurs au Kenya, cette industrie a connu chaque année une forte croissance en volume et en quantité de ses exportations. En 1988, le Kenya a exporté 10,986 tonnes de fleurs coupées exportées, ce chiffre grimpe à 86,480 tonnes en 2006 pour atteindre 117,713 tonnes en 2009. Ce qui représente une multiplication par 11 de sa quantité de production en 20 ans. Toutes ces fleurs sont exportées vers la bourse aux fleurs d'Amsterdam : Aalsmeer. Ces fleurs sont ensuite réexpédiées dans les états du monde entier et notamment au sein même de l'Europe. L'élevage pour la viande et les produits laitiers est important. En 2005, le Kenya possédait environ 12 millions de têtes de bovins, 10 millions d'ovins et 12 millions de caprins. La pêche, essentiellement pratiquée dans les fleuves et les lacs de l'intérieur, suffit à satisfaire le marché local.
Le secteur minier occupe une place très faible dans l'économie kényane (soude, sel, fluor et minerais). D'importants gisements de plomb et d'argent ont cependant été découverts près de Mombasa. Bien qu'en expansion, le secteur industriel occupe une place modeste au sein de l'économie locale : en 2003, il occupait 20 % de la population active et représentait 19,6 % PNB. Il concerne essentiellement l'agroalimentaire, dont la production est destinée à la consommation locale. La production hydroélectrique des barrages de Kiambare et de Turkwell constitue la plus grande richesse industrielle du pays. Le Kenya est lourdement endetté, sa dette extérieure brute représentant près de la moitié de son PNB (47,5 % en 2003). Les devises apportées par le tourisme (339 millions de dollars en 1999) ne suffisent pas à équilibrer la balance des paiements. Malgré cet état de fait, le pays demeure sur la bonne voie pour réaliser de meilleures performances économiques en 2019.